Les Affaires

Au moins six rendez-vous internatio­naux d’ici 2017 à Montréal

- Dominique Froment dominique.froment@tc.tc

Entreprend­re — On connaît la réputation de Montréal pour ses festivals festifs. Maintenant, Éventium croit qu’on peut s’inspirer de ce succès pour créer plein d’événements internatio­naux destinés aux gens d’affaires.

Montréal a déjà C2MTL, mis sur pied par l’agence Sid Lee, et le Forum économique internatio­nal des Amériques de Gil Rémillard. Et d’ici 2017, Éventium, un organisme sans but lucratif (OSBL), ajoutera progressiv­ement six événements annuels internatio­naux à Montréal.

Ces événements, qui se tiendront tous au Palais des congrès de Montréal, auront comme thème la santé (octobre 2014), la ville intelligen­te (décembre 2014), les technologi­es (février 2015), l’électrific­ation du transport (mars 2015), l’économie du bonheur (automne 2015) et le développem­ent arctique (mai 2016).

Et s’il n’en tient qu’à François Morin, fondateur d’Éventium, une douzaine d’événements pourraient s’ajouter au fil des années. Tous récurrents, tous à Montréal, tous comportant un angle internatio­nal.

François Morin, 50 ans, a travaillé pendant plus de 20 ans dans le domaine des technologi­es. Après cinq ans chez Bell comme cadre supérieur, il a été directeur général de WCIT 2012 (World Congress on Informatio­n Technology) qui s’est tenu au Palais des congrès de Montréal.

« C’est là que nous [la Chambre de commerce du Montréal métropolit­ain, le Palais des congrès et M. Morin] nous sommes rendu compte qu’il n’existait aucun organisme pour faire la promotion d’événements internatio­naux qui reviennent chaque année à Montréal », dit M. Morin, qui a décidé de combler ce vide avec Éventium, en 2013.

Éventium veut attirer des gens d’affaires qui oeuvrent dans des secteurs en croissance. « Notre but est d’attirer des touristes d’affaires – qui dépensent plus que les touristes d’agrément – et de créer de la richesse à Montréal », précise-t-il.

Les partenaire­s

Pour soutenir financière­ment Éventium, M. Morin a déniché comme partenaire­s Desjardins, Investisse­ment Québec, Filaction (CSN), Jacques Dorion (ancienneme­nt de Carat) et Michel Ostiguy (de DentsuBos). Aucun n’est actionnair­e, puisqu’un OSBL ne peut avoir d’actionnari­at.

Et pour trouver l’expertise dont il a besoin pour mener ses projets à terme, François Morin a signé une entente avec l’espagnole Fira Barcelona, troisième plus important organisate­ur d’événements du monde. Fira, un OSBL aussi, existe depuis 1932; il organise 80 événements, la plupart à Bar- celone, qui attirent annuelleme­nt trois millions de touristes d’affaires dans la capitale catalane.

M. Morin explique que cette entente entre Éventium et Fira Barcelona porte sur trois aspects: le transfert des connaissan­ces, l’accès au catalogue d’événements de Fira et l’accès à ses technologi­es.

On peut se demander quel est l’intérêt de Fira dans cette entente. « Je vais payer des redevances à Fira, explique M.Morin. Des redevances qui peuvent atteindre 500 000$ pour un événement dont le budget est de 2 millions de dollars. Vous comprenez que Fira a tout intérêt à nous aider à attirer plus d’Américains à Montréal pour augmenter ses redevances. »

Éventium, qui emploie sept personnes à plein temps, cinq de plus d’ici 12 mois, cible essentiell­ement l’énorme bassin d’Américains situés dans un rayon de 90 minutes d’avion de Montréal et qui comprend notamment les villes de Boston, New York, Philadelph­ie et Washington.

Des six événements prévus par Éventium jusqu’à maintenant, trois (villes intelligen­tes, technologi­es et santé) viennent de Fira; les autres sont des initiative­s de l’organisme. Des 80 événements organisés par Fira, M. Morin estime qu’encore une douzaine serait importable ici.

« Mon but à plus long terme est de devenir de plus en plus autonome pour pouvoir vendre des licences à l’étranger moi aussi », dit-il.

Olymel accroît aussi ses exportatio­ns aux États-Unis. La mort de centaines de milliers de porcelets ces derniers mois, fauchés par la diarrhée épidémique porcine (DEP, non transmissi­ble à l’humain), a créé une certaine pénurie de porcs transformé­s. Des cas de DEP ont été observés au Canada, mais sans commune mesure avec la crise aux États-Unis.

Les établissem­ents d’Olymel au Québec sont bien situés pour profiter de cette situation. « Nos usines sont plus près des grandes villes de la côte est comme New York que les abattoirs américains concentrés dans le Midwest du pays », dit-il, en précisant que le dépréciati­on du dollar canadien vis-à-vis de la devise américaine depuis près d’un an aide aussi Olymel aux États-Unis.

L’entrée en vigueur prévue en 2015 de l’accord de libre-échange signé récemment entre la Corée du Sud et le Canada relancera les exportatio­ns de porcs de l’entreprise dans ce pays. Elles avaient reculé en raison du libre-échange entré en vigueur en 2012 entre la Corée du Sud et les États-Unis – les producteur­s américains sont les principaux concurrent­s d’Olymel à l’étranger.

Réjean Nadeau se dit sûr de regagner rapidement une bonne partie des parts de marchés perdues. « Nos principaux clients sud-coréens ne nous avaient pas abandonnés, malgré l’accord avec les États-Unis. De plus, la dépréciati­on du dollar canadien et notre porc frais [désossé, mais pas congelé] nous permettron­t aussi de faire des percées. »

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