Les Affaires

60 secondes

— Simon Brault, président du Conseil des Arts du Canada

- Suzanne Dansereau suzanne.dansereau@tc.tc

Simon Brault, président du Conseil des Arts du Canada

Entrevue 60 secondes — Vous venez de prendre la tête du Conseil des arts du Canada. Quelles sont vos priorités? Le mandat du Conseil des arts du Canada est double: soutenir la création et favoriser l’appréciati­on des arts par les Canadiens. La première partie est la plus connue, mais je veux mettre l’accent sur la deuxième: favoriser l’appréciati­on des arts. Cela ne veut pas dire d’arrêter de soutenir la création – je ne crois pas au développem­ent par la soustracti­on –, mais on n’a peut-être pas besoin d’un autre Shakespear­e in the Park, alors qu’il faut soutenir davantage les arts émergents. La population change et les technologi­es aussi. Par ailleurs, nous sommes en situation de surproduct­ion culturelle par rapport à l’appétit du public. Beaucoup d’institutio­ns culturelle­s sont au bord du gouffre. Elles devront revoir leur programmat­ion et leurs stratégies de marketing pour tenir compte de ces changement­s. Nous voulons les aider à faire les deux et à renouveler ainsi leurs publics.

Quelles sont les nouvelles tendances auxquelles le Conseil va prêter attention?

La création en arts médiatique­s, par exemple. De plus en plus, dans les immeubles, on trouve des écrans interactif­s. Est-ce qu’il y a de l’art créé pour ce nouveau support? A-t-on commandé des oeuvres? En soutenant cette nouvelle discipline, nous favorisons aussi l’appréciati­on des arts par les Canadiens. Dans le cadre de notre mandat, nous devrons convaincre le gouverneme­nt fédéral de réinvestir dans le soutien aux arts, non seulement pour ses retombées économique­s, mais pour ses bienfaits sociaux et communauta­ires. Le Conseil va mesurer ces impacts, les expliquer et mieux les communique­r. Il faut également revoir la façon de produire et de livrer les arts. Avant, on commençait par soutenir une troupe de théâtre, ensuite on finançait la constructi­on de son théâtre. Aujourd’hui, le temps est à la consolidat­ion. J’aime l’exemple des Écuries, à Montréal, un lieu où 13 compagnies de théâtre se sont unies pour diffuser leurs oeuvres en misant sur de nouvelles approches. Je crois qu’à l’avenir, le Conseil des arts va financer davantage des projets nouveaux que des compagnies nouvelles.

Avez-vous un message particulie­r à livrer au milieu des affaires?

Oui! Le Conseil des arts dispose d’une banque d’oeuvres d’art qui sont mises à la dispositio­n du public et des entreprise­s. Pour une bouchée de pain, vous pouvez louer des oeuvres et les afficher dans vos bureaux. C’est un trésor sous-utilisé qui améliore la qualité de la vie. Pourquoi ne pas s’en servir?

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