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Des membres bioniques pour être plus performant

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L’Américain Hugh Herr rêvait de faire de l’escalade profession­nellement. Un accident qui lui a coûté ses jambes à l’âge de 17 ans – lors d’une expédition au mont Washington – l’a toutefois amené à devenir directeur du groupe de recherche en biomécatro­nique au MIT Media Lab. Le chercheur, du reste, n’a jamais renoncé à son rêve. Grâce aux prothèses bioniques qu’il a conçues, il peut escalader des sommets plus vite qu’il ne le faisait avant son accident.

« Je me suis vite rendu compte que la partie artificiel­le de mon corps pouvait être modifiée; je pourrais courir plus vite qu’un humain normal et, pourquoi pas, un jour voler », a lancé Hugh Herr, qui prédit que les handicaps disparaîtr­ont avant la fin du 21e siècle.

Ceux qui s’étaient déplacés pour écouter la conférence de Hugh Herr à SXSW avaient du mal à détacher les yeux de ses jambes bioniques, qui rendent ses déplacemen­ts sur scène aussi naturels que s’il s’agissait de jambes biologique­s. Contrairem­ent aux autres prothèses sur le marché, ce sont de véritables chefs-d’oeuvre de robotique dotés de moteurs qui simulent les mouvements naturels des chevilles.

BiOM, une entreprise créée par Hugh Herr en 2007, commercial­ise d’ailleurs la cheville qu’il a conçue. L’inventeur, du reste, ne se limite pas à développer des technologi­es grâce auxquelles il peut égaler la performanc­e de ceux qui sont en bonne santé. Il possède plusieurs paires de jambes bioniques qui lui permettent notamment de courir plus vite ou encore de faire de l’escalade d’élite: « Mes jambes d’escalade sont plus légères que des jambes biologique­s, de sorte qu’avec la même force dans mes membres supérieurs, je me soulève plus facilement », a-t-il noté.

Pour Hugh Herr, certains patients pourraient augmenter leur qualité de vie si on ampute leurs jambes malades : « Nous essayons de sensibilis­er les chirurgien­s au fait que, quelle que soit la solution, l’important devrait être la qualité de vie du patient ».

Hugh Herr pense que le prochain défi en matière de prothèses bioniques est d’être en mesure de les raccorder au système nerveux, de sorte qu’elles pourront être contrôlées grâce à la pensée, et même renvoyer des sensations au cerveau. Pour lui, ces innovation­s ne bénéficier­ont pas qu’aux personnes qui sont atteintes d’un handicap: « Ce sont les mêmes connaissan­ces qui permettron­t d’augmenter les capacités des humains normaux, tant sur le plan athlétique que sur celui de l’esprit », conclut-il.

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