Les Affaires

Bonne surprise et mauvaise surprise chez BRP

- François Pouliot francois.pouliot@tc.tc Chroniqueu­r

Le manufactur­ier de produits récréatifs BRP surprend à la fois positiveme­nt et négativeme­nt les investisse­urs. Au quatrième trimestre, la société de Valcourt a battu à plates coutures les attentes, mais ses prévisions pour l’exercice en cours (2016) sont plus faibles que ce qui était attendu de la part des analystes.

Pour le trimestre, le bénéfice atteint 0,95 $ par action, tandis que le consensus était à 0,79 $.

En fin de compte, le résultat de l’année arrive dans la fourchette basse de l’aperçu que la direction avait fourni aux analystes au début de l’an dernier. Son pronostic de bénéfice pour 2016 (entre 1,50 $ et 1,65 $ par action) est cependant inférieur d’au moins 7 % à ce qu’attendaien­t les analystes (1,73 $).

Où s’en va la société ?

Mark Petrie note que le titre de la société est 25 % sous son cours d’il y a un an. Le multiple qu’appliquait le marché au bénéfice avant intérêts, impôts et amortissem­ent (BAIIA) a fondu de 11 fois, à 8,6 fois. « La crédibilit­é de l’entreprise est endommagée [par des résultats faibles dans les trois trimestres précédents], mais elle reste réparable », estime-t-il.

L’analyste de Marchés mondiaux CIBC indique que, malgré une évaluation inférieure, BRP est dans une meilleure situation qu’elle ne l’était il y a un an. Elle compte sur de nouveaux produits, dont certains obtiennent déjà une bonne réaction des consommate­urs (Sea-Doo Spark, Outlander L). Quelques autres, prometteur­s, doivent aussi prochainem­ent être introduits (Spyder F3, Maverick XDS). Ses parts de marché dans la motoneige sont à la hausse. Son endettemen­t a baissé (1,9 fois le BAIIA). Et son réseau de détaillant­s a pris de l’expansion.

BRP démarre néanmoins l’année avec des stocks qui sont à un niveau 15 % plus élevé qu’au même moment l’an dernier. « Cela peut s’expliquer par l’arrivée de nouveaux produits et l’anticipati­on d’une bonne demande, mais le niveau de ventes dans un marché concurrent­iel demeure incertain. Les stocks grimpent généraleme­nt du quatrième au premier trimestre, ce qui veut dire qu’il faudra attendre plusieurs mois avant de voir plus clair », affirme M. Petrie.

Il croit que l’investisse­ur devrait profiter de cette incertitud­e pour acquérir le titre, étant donné la popularité croissante de l’industrie du motorisé hors route.

Son de cloche semblable chez Martin Landry, de Valeurs mobilières GMP, qui voit l’entreprise bientôt entrer avec ses VTT côte à côte ( side-byside) dans le marché des utilités publiques, un créneau qui représente 60 % des ventes de l’industrie et auquel BRP n’a pas encore d’exposition.

Les deux analystes établissen­t leur cours cible à 30 $.

Anthony Zicha, de la Banque Scotia, souligne de son côté que l’action de BRP se négocie à 15 fois sa prévision de bénéfice pour 2016. Pendant ce temps, Polaris et Artic Cat sont respective­ment à 19 et 20,2 fois. L’analyste estime qu’il est normal que BRP se négocie à escompte en raison notamment de marges plus faibles et d’une dette plus élevée. Il juge néanmoins cet escompte trop important. Le risque à la baisse lui semble faible.

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