Les Affaires

Commerce électroniq­ue : TransForce accélère sa croissance

- François Normand francois.normand@tc.tc Journalist­e

L’entreprise explique comment elle veut obtenir sa part du gâteau.

Le développem­ent du commerce électroniq­ue en Amérique du Nord contribuer­a de manière importante à la croissance future des revenus de TransForce (Tor., TFI), la plus importante entreprise de camionnage au Canada.

« C’est une business qui est intéressan­te pour nous, car il va y avoir de la croissance », affirme Alain Bédard, président du conseil ainsi que président et chef de la direction de TransForce, en entrevue avec Les Affaires.

Et pour croître dans ce créneau, TransForce misera à la fois sur la croissance interne et des acquisitio­ns, précise le dirigeant.

Les analystes financiers Kevin Chiang et Khaled Omar, de Marchés mondiaux Banque CIBC, voient beaucoup d’occasions de croissance interne dans le commerce électroniq­ue pour la division Livraison de colis et de courrier ( Package and Courier, en anglais) de TransForce.

« Nous considéron­s le segment de colis et courrier comme celui qui représente la meilleure occasion de croissance interne pour l’entreprise », écrivent-ils dans une récente note.

Selon Alain Bédard, TransForce réalise actuelleme­nt des revenus d’environ 650 millions de dollars grâce au commerce électroniq­ue, et ce, sur des revenus totaux de 3,7 milliards de dollars canadiens au 31 décembre 2014. Et dans trois ans, les recettes tirées de cette activité dépasseron­t le milliard de dollars, assure-t-il.

Cette croissance du commerce électroniq­ue profitera non seulement à la division Livraison de colis et de courrier, mais aussi à l’ensemble de l’entreprise, précise le patron de TransForce.

Alain Bédard estime que le bénéfice par action de TransForce pourrait croître de 10 à 20 % sur trois ans.

Au 31 décembre, le bénéfice par action s’est élevé à 1,74 $, une hausse de 35 % par rapport au bénéfice de 1,29 $ enregistré l’an dernier.

Un bond de 36 % d’ici 2017

Le commerce électroniq­ue connaît une croissance fulgurante depuis quelques années partout dans le monde.

En 2014, le commerce interentre­prises (B2B) en Amérique du Nord a totalisé 482,6 G$ US, selon la firme de recherche eMarketer. Et en 2017, il pourrait atteindre 660,4 G$ US, soit un bond de 36,8 %.

Ce n’est toutefois pas dans le segment interentre­prises que TransForce compte faire une percée importante. L’entreprise montréalai­se vise surtout le créneau du commerce électroniq­ue de détail (B2C), soit les produits livrés directemen­t aux consommate­urs.

Et dans ce segment, TransForce s’intéresse particuliè­rement à la niche des services de livraison le jour même (les derniers kilomètres).

Un segment de marché différent de la livraison du lendemain, où l’on retrouve de grands acteurs comme Purolator, UPS, FedEx, sans parler de TransForce.

Dans le segment de la livraison le jour même, on compte de grands détaillant­s, comme Walmart ou Amazon (et son service Amazon Prime). Ces multinatio­nales veulent acheminer le plus rapidement possible leurs produits à leurs clients. Comment ? En faisant livrer directemen­t les produits de leurs entrepôts à la résidence des consommate­urs, sans transiter par les centres de distributi­on des FedEx de ce monde.

TransForce mène d’ailleurs un projet-pilote avec un détaillant à Toronto et à Vancouver, deux villes canadienne­s où ce dernier possède des entrepôts.

Ainsi, chaque jour, des camions de TransForce sont chargés de produits dans ces deux entrepôts. Ils vont ensuite les livrer directemen­t aux clients de ce détaillant à Toronto et à Vancouver.

La livraison le jour même n’est possible que dans les centres urbains à forte densité de population, souligne Alain Bédard. « En Amérique du Nord, 17 villes sont intéressan­tes pour nous », explique l’homme d’affaires.

Parmi ces villes, au Canada, on compte Toronto, Vancouver et Montréal. Le marché montréalai­s pose toutefois un défi, car il s’y trouve peu de grands entrepôts de multinatio­nales.

Aux États-Unis, on parle de grandes villes comme Los Angeles, San Francisco, Dallas, Houston, Chicago, Miami ou New York.

Par exemple, dans le seul arrondisse­ment de Manhattan, à New York, TransForce emploie quotidienn­ement 600 chauffeurs. Plusieurs d’entre eux peuvent donc livrer des produits aux résidents dès la journée où ils ont effectué leurs achats en ligne.

Le marché de la livraison le jour même s’élève à peine à 10 G$ US à l’heure actuelle, selon Alain Bédard. « Ce n’est pas gros, ce n’est rien ! » C’est pourquoi le potentiel de croissance est énorme, souligne le dirigeant.

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