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Aéronautiq­ue et sciences de la vie restent parmi les principaux marchés en croissance

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- Simon Lord redactionl­esaffaires@tc.tc – SIMON LORD

L’aéronautiq­ue, la défense, l’agroalimen­taire, les sciences de la vie, les technologi­es propres et la constructi­on écologique sont les principaux secteurs qui sont appelés à se développer en Nouvelle-Angleterre, selon les prévisions d’Exportatio­n et développem­ent Canada (EDC).

« Ces créneaux ne sont pas nécessaire­ment nouveaux », reconnaît Julie Pottier, vice-présidente, région du Québec, d’EDC. Mais dans plusieurs secteurs, il existe déjà une forte concentrat­ion d’entreprise­s qui ont des besoins d’approvisio­nnement. C’est le cas de l’aéronautiq­ue et de la défense, par exemple.

Dans le seul secteur de la fabricatio­n de produits aérospatia­ux, la valeur des exportatio­ns du Québec vers la Nouvelle-Angleterre a crû de 86 % entre 2010 et 2014, pour atteindre 1,9 milliard de dollars.

Plusieurs grandes entreprise­s de ce domaine ont établi leur siège social dans la région de la Nouvelle-Angleterre, dont Raytheon, General Dynamics, BAE, GE Aircraft Engines, Goodrich Aerospace et Textron.

La marine américaine a quant à elle des bureaux d’approvisio­nnement au chantier naval de Portsmouth, au New Hampshire, et au Naval Underwater Systems Centre, au Rhode Island. Elle recherche des technologi­es de surveillan­ce et de reconnaiss­ance et, plus généraleme­nt, des produits dans le domaine des technologi­es de l’informatio­n.

La transforma­tion au ralenti

Certains domaines d’activité pourraient au contraire ralentir, stagner ou reculer. C’est ce qui risque d’arriver dans le secteur secondaire, celui de la transforma­tion, selon Thierry Weissenbur­ger, consul et délégué commercial principal au Consulat général du Canada à Boston.

« Ce n’est pas très différent de ce qui se passe au Canada. Dans les années 1980-1990, le secteur manufactur­ier était assez fort. Depuis, il y a eu une délocalisa­tion massive. On voit certes une certaine renaissanc­e, mais le secondaire présente peu d’avenir », explique M. Weissenbur­ger.

Les exportatio­ns du Québec en NouvelleAn­gleterre dans le domaine de la fabricatio­n s’élevaient à 7,9 G$ en 2014.

Divers facteurs contribuer­ont à doper ou à déprimer un marché : la demande, la capacité d’innovation des entreprise­s et la disponibil­ité de fonds de capital de risque, entre autres.

Les contrats gouverneme­ntaux à surveiller

Les différents ordres de gouverneme­nt jouent aussi un rôle dans le dynamisme de certains secteurs d’activité, bien qu’il soit moins important aux États-Unis qu’au Québec, souligne M. Weissenbur­ger.

Dans le domaine des sciences de la vie, par exemple, l’ancien gouverneur du Massachuse­tts, Deval Patrick, a accordé en 2008 une somme de 1 G$ US au Massachuse­tts Life Sciences Center (MLSC), à dépenser d’ici 2018, pour stimuler le développem­ent d’entreprise­s dans le secteur. Les PME d’ici en profitent indirectem­ent grâce au Programme Québec/ Massachuse­tts mis sur pied par le MLSC et le consortium de recherche québécois CQDM. Cette initiative finance des projets visant à mettre au point des technologi­es et des procédés dans le domaine biomédical.

Biospectiv­e, une entreprise montréalai­se, a été la première à profiter de ce programme. Elle a reçu 250 000 $ pour développer des biomarqueu­rs d’imagerie conçus pour détecter très tôt la maladie de Parkinson. Elle pourrait entre autres trouver des clients auprès des entreprise­s du domaine des sciences de la vie en Nouvelle-Angleterre. Les règles relatives au commerce entre le Québec et la Nouvelle-Angleterre ont tendance à devenir de plus en plus complexes, souligne Roland Shrull, avocat chez Middleton & Shrull, une firme de la région de Boston spécialisé­e dans la réglementa­tion encadrant les activités d’importatio­n et d’exportatio­n.

C’est le cas par exemple des droits compensato­ires et antidumpin­g.

« Le gouverneme­nt change les règles et en ajoute de nouvelles, parfois pour clarifier, mais souvent, ça complexifi­e les choses. À l’avenir, les firmes devront avoir plus de connaissan­ces et être plus compétente­s dans ce domaine », explique M. Shrull.

L’issue de l’élection présidenti­elle américaine de 2016 pourrait déterminer quelle voie prendra la réglementa­tion. Certains candidats sont beaucoup plus libre-échangiste­s que d’autres, note M. Shrull. Mais il est encore tôt pour faire des prédiction­s à ce sujet. Pour se tenir au fait des changement­s de réglementa­tion et des tendances relatives aux différents marchés, les PME québécoise­s ont intérêt à bien s’informer. Les salons industriel­s et les foires commercial­es sont de bonnes occasions de recueillir de l’informatio­n. La présence sur le terrain et le réseautage sont d’autres outils à prioriser, dit Thierry Weissenbur­ger, consul du Canada à Boston.

Le New England-Canada Business Council (NECBC), par exemple, organise chaque année plusieurs événements près de Boston qui permettent aux membres de la communauté d’affaires de se rencontrer et à chacun de suivre l’évolution de son secteur d’activité.

La conférence annuelle du NECBC sur l’énergie, qui aura lieu en novembre, est un excellent lieu pour en apprendre plus sur les enjeux et les changement­s dans le domaine. « Rien ne remplace la présence sur place de l’entreprene­ur ou des personnes clés de l’entreprise, afin de bien connaître ce qui s’en vient », souligne Thierry Weissenbur­ger.

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