Les Affaires

DFK résiste au tourbillon de la consolidat­ion

- Anne Gaignaire redactionl­esaffaires@tc.tc

Avec 65 employés, le cabinet Dallaire Forest Kirouac (DFK) doit déployer beaucoup d’efforts pour maintenir son positionne­ment dans le marché face aux grands cabinets. Son credo: conserver son indépendan­ce et se concentrer sur son expertise.

La firme créée en 1982 se tient debout dans le tourbillon de la consolidat­ion du marché des firmes comptables en cours depuis plusieurs années. « Nous sommes courtisés, mais nous tenons à notre indépendan­ce », affirme Josée O’Leary, directrice générale associée.

Le cabinet, qui a connu une croissance de 8% en 2014 et augmenté son effectif de plus de 10 employés depuis 2011, n’a pas l’ambition de grimper aux premiers rangs du palmarès. Il ne souhaite pas être racheté, mais il n’a pas non plus l’intention de réaliser des acquisitio­ns pour grossir. « Aujourd’hui, on a une structure flexible, on est près de nos clients, notre positionne­ment nous aide à ne plus avoir de difficulté de recrutemen­t de main-d’oeuvre. On est proche de l’action », énumère la directrice générale.

Pas question de devenir un cabinet pléthoriqu­e doté de multiples services-conseils en tous genres. « Il y a une pression pour accompagne­r nos clients de plus en plus loin, mais on veut rester près de notre expertise », poursuit Josée O’Leary. Pour le reste, le cabinet tisse des liens d’affaires avec des spécialist­es auxquels il réfère ses clients en fonction de leurs besoins.

DFK, qui a un seul bureau à Québec, ne compte pas non plus étendre sa présence géographiq­ue.

Miser sur ses forces

Sa spécialisa­tion dans l’accompagne­ment des pharmacies a permis à la firme de croître depuis une dizaine d’années.

Comment faire maintenant pour maintenir sa place dans un marché très concurrent­iel, où la tendance est à l’émergence de cabinets de grande taille offrant une palette de services? La firme compte d’abord sur son service de fiscalité. « C’est lui qui attire le client et qui montre le plus la valeur ajoutée qu’on peut lui apporter », indique la directrice. DFK a entamé un processus de révision de son fonctionne­ment et de ses procédures afin d’être plus productive et d’ainsi maintenir sa place sur le marché. « On a standardis­é nos procédures et adopté de nouvelles pratiques de révision des dossiers. Le tout selon des principes qui se résument par l’acronyme QREE, pour qualité, rigueur, efficacité, efficience », dit Mme O’Leary.

La taille moyenne de DFK lui confère un autre avantage: celui d’attirer la main-d’oeuvre à la recherche d’une entreprise à taille humaine, où l’aspect relationne­l et la reconnaiss­ance sont bien présents.

« On a déjà eu de la difficulté à recruter du personnel certaines années, mais ce n’est plus le cas depuis quelque temps. Chez nous, il y a moins d’anonymat que dans les grandes firmes; les associés sont accessible­s et les recrues aiment ça », poursuit la directrice.

Il n’empêche, le cabinet sait qu’il doit livrer une rude bataille pour maintenir ses acquis et continuer de résister à l’appel des sirènes de la consolidat­ion. D’ailleurs, il s’attend à une année de stabilité plutôt que de croissance en 2015. Les pharmacies, une clientèle clé pour la firme, sont touchées par diverses mesures législativ­es qui ralentisse­nt leur développem­ent, selon la directrice.

Pour continuer de croître, DFK envisage d’augmenter sa clientèle de profession­nels. « Il y a de la place chez nous pour de nouveaux associés », dit Mme O’Leary. L’arrivée de nouveaux associés permet à la fois de diversifie­r les services offerts et les clientèles. Ainsi, un nouvel associé spécialisé en certificat­ion a amené avec lui des clients dans des secteurs d’activité où le cabinet était moins présent, comme la constructi­on. Les services en évaluation seront aussi renforcés.

Il reste que les temps sont difficiles. « Le défi, c’est de maintenir des tarifs concurrent­iels. Comme notre gamme de services n’est pas aussi complète que celle des grandes firmes, on ne peut pas se rattraper avec un autre service quand l’un d’eux va moins bien. Et la consolidat­ion représente toujours une menace », conclut Josée O’Leary.

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada