Les Affaires

TROIS TITRES DE DÉTAILLANT­S ATTRAYANTS

À quoi ressembler­ont les prochains mois dans le commerce de détail ? En 2015, le Conseil québécois du commerce de détail prévoit une hausse de 2,5 % des dépenses des consommate­urs. Ces prévisions sont légèrement inférieure­s à ce qu’ont connu les détaillan

- Martin Jolicoeur martin.jolicoeur@tc.tc

Les détaillant­s américains doivent s’attendre, eux, à une croissance de 4,1%, selon la National Retail Federation. C’est 17% supérieur à la croissance de 3,5% enregistré­e par l’organisme en 2014.

La baisse importante du coût de l’essence a eu des répercussi­ons importante­s sur l’économie des provinces de l’Ouest canadien et sur celle de plusieurs États américains. Par contre, cette situation a aussi eu comme conséquenc­e de réduire les dépenses de carburant des consommate­urs, en leur laissant la latitude de se procurer des biens qu’ils n’auraient pu normalemen­t s’offrir. Le malheur des uns fait parfois le bonheur des autres.

Une faible inflation, des taux d’intérêt bas et stables, ainsi que la valeur du dollar américain, en bonne position face à l’euro et à la devise canadienne, concourent aussi aux variations que connaît actuelleme­nt l’industrie du détail.

À la recherche des meilleurs titres

C’est avec ces données en tête que Les Affaires est parti à la recherche des meilleurs titres de détaillant­s. Lesquels présentent le plus grand potentiel de croissance boursière pour l’investisse­ur?

En excluant le secteur alimentair­e et celui de l’automobile, nous avons choisi une quinzaine de titres principaux et avons recensé les recommanda­tions faites par les analystes. Selon ces dernières (achat, surperform­ance, conserver, sous-performanc­e et vente), nous avons départagé les titres qui semblent les plus intéressan­ts de ceux qui récoltent davantage d’opinions divergente­s. Bon magasinage!

New Look ( BCI, 29 $)

New Look reste pour les analystes l’un des titres les plus attrayants du commerce de détail nordaméric­ain. Les quatre analystes qui suivent la société recommande­nt son action. Depuis le début de 2015, le titre a progressé de plus de 28%.

Les analystes apprécient sa stratégie de croissance agressive par acquisitio­ns, voient toujours des occasions de consolidat­ion et aiment la capacité de l’entreprise montréalai­se à intégrer de nouvelles entités. Elle semble avoir une touche magique pour réduire rapidement son niveau d’endettemen­t.

New Look a avalé Vogue Optical en décembre 2013 et Greiche & Scaff en octobre 2014. Elle est aujourd’hui la deuxième société du domaine en importance au Canada, avec 7,6% des ventes au pays et 192 magasins. Malgré une croissance rapide, son bilan est sain, avec un ratio d’endettemen­t de 2,4 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissem­ent (BAIIA). Ce solide bilan devrait lui permettre de s’engager dans une nouvelle ronde d’acquisitio­ns, estiment les analystes. Il y a un an, son ratio était encore de 4 fois son BAIIA, ce qui illustre, à leur avis, la facilité avec laquelle New Look parvient à générer d’importants flux de trésorerie.

Au dernier trimestre, la société a dévoilé un bénéfice par action de 0,21 $, en hausse de 23% par rapport à la même période l’an dernier. Ses ventes comparable­s sont en hausse de 4,4%, bien au-delà de sa moyenne des cinq dernières années (2,7%).

Dans l’avenir, les analystes s’attendent à une forte croissance des revenus, surtout grâce à de nouvelles acquisitio­ns et de potentiell­es économies de synergie. Des occasions d’achat lui permettrai­ent d’étendre son empreinte commercial­e dans l’ouest du pays. Le vieillisse­ment de la population et la nature de ses produits, largement à l’abri de la récession, jouent aussi en sa faveur.

Compagnie de la Baie d’Hudson ( HBC, 26,87 $)

Après des années de louvoiemen­t, La Baie semble avoir réussi à dissiper les craintes que les analystes entretenai­ent à son égard. Des dix analystes recensés, sept recommande­nt aux investisse­urs d’acheter son titre et trois, de le conserver.

La performanc­e en Bourse au cours de la dernière année impression­ne. Le titre du détaillant torontois a grimpé de 52,8% et il a progressé de 9,57% depuis le début de 2015.

Le propriétai­re de The Bay (La Baie) et Home Outfitters (Déco Découverte) au Canada, et de Lord & Taylor, Saks Fifth Avenue et Saks Off Fifth aux États-Unis, continue de tirer bénéfice de synergies provenant de l’acquisitio­n de Saks Fifth Avenue en 2013, pour 2,9 milliards de dollars américains (dette incluse), et de la création de deux coentrepri­ses immobilièr­es en février dernier, avec le fonds canadien de placement immobilier RioCan ( REI.UN, 29,30$), d’une part, et l’américaine Simon Property Group ( SPG, 185,67$ US), d’autre part. Ces entreprise­s, contrôlées à 85% par HBC et dont la création a permis de lui retrancher 1,1 G$ de dettes, gèrent un portefeuil­le immobilier évalué à 3,8 G$, dont 1,7 G$ au Canada.

Une majorité d’analystes s’attendent à ce que HBC atteigne ses objectifs de mi-année et que ses investisse­ments des dernières années en stratégie de vente et marchandis­age commencent à porter leurs fruits. Ils entrevoien­t également une améliorati­on de ses marges bénéficiai­res, ce qui pourrait encore faire grimper la valeur de son action. La TD est d’avis que le titre pourrait atteindre 38$ d’ici un an.

La rumeur veut que HBC souhaite acquérir l’américaine Neiman Marcus. La cible a l’avantage de combiner une marque de renom à un portefeuil­le immobilier de grand attrait.

Canadian Tire ( CTC.A, 127,87 $)

Canadian Tire continue de séduire les analystes qui, malgré le niveau record de sa valeur en Bourse, en recommande­nt toujours majoritair­ement l’achat. Sur onze analystes répertorié­s, neuf optent pour l’achat, un suggère de le conserver et un seul conseille de le vendre.

À la fin de février, Canadian Tire a présenté des ventes de 3,65G$, en hausse de 9,8%, et un bénéfice en hausse de 14,6% sur le trimestre comparable de l’exercice 2013. Les marges se sont maintenues, malgré un début d’hiver plus lent qu’à l’habitude et la concurrenc­e féroce du temps des fêtes, menée entre autres par Target, avant que cette dernière n’annonce son départ.

De toutes ses divisions, Mark’s (L’Équipeur) est celle qui présente les ventes comparable­s les plus décevantes, en hausse de 1,2% au dernier trimestre, par rapport à 5,2% au trimestre correspond­ant de 2013. À l’opposé, FGL Sports (Sport Check, Hockey Experts, etc.) impression­ne avec une hausse des ventes comparable­s de 4,9%. Ce résultat de FGL est aidé par la hausse des ventes comparable­s de 9,4% de son enseigne Sport Check, qui prendra de l’expansion à court et à moyen terme.

Canadian Tire est perçue comme une entreprise en santé, en constante révision de ses façons de faire, qui performe bien pour ce qui est de la croissance des ventes et de ses marges.

Le virage accru des consommate­urs vers l’achat en ligne et l’implantati­on d’un programme de loyauté ont pu nuire en partie aux résultats du dernier exercice. Mais les analystes saluent la priorité donnée par la direction au développem­ent d’une stratégie numérique, bien que son succès ne puisse être assuré.

La direction reconnaît les risques d’impacts liés à la diminution du prix du pétrole sur l’économie albertaine, tout comme ceux liés à la baisse de la valeur du huard par rapport au billet vert. Mais cela ne devrait pas la concerner de façon majeure, estiment les analystes.

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