Keep calm, but...
La plupart des graphistes connaissent l’histoire derrière le slogan « Keep calm and carry on ». Les autres, peut-être un peu moins. Ouvrons donc une parenthèse historique. Au début de la Deuxième Guerre mondiale, la Grande-Bretagne décide de produire des affiches destinées à remonter le moral du peuple britannique face à l’invasion allemande. Deux premières affiches sont largement diffusées. Une troisième, « Keep clam and carry on », voit le jour, mais est très peu distribuée. En 2000, celle-ci est redécouverte par un libraire du nord de l’Angleterre, qui décide de la republier. Elle devient alors un véritable phénomène, le slogan étant réutilisé sur de nombreux objets – t-shirts, tasses… – et parodié à maintes reprises.
Si, à notre tour, nous avons décidé de jouer avec ces mots sur notre Une, c’est aussi pour envoyer un message d’encouragement, mais cette fois-ci aux fabricants québécois: investir pour s’automatiser, c’est important et c’est même une question de survie, comme le relate notre manchette.
Un discours qui a eu de l’écho ces derniers jours au moins à deux reprises. Tout d’abord, dans les propos de Jacques Parizeau. Radio-Canada a rediffusé une grande entrevue de l’ex-premier ministre enregistrée en février dernier, et son point de vue sur les problèmes économiques du Québec est éloquent. Lorsque le dollar canadien est faible, il est facile de masquer nos problèmes de productivité, raconte-t-il : « Avec une devise basse, on a donné l’illusion que c’était facile de vendre à l’étranger ». Avec un huard plus fort depuis quelques années, c’est une autre histoire. On s’est rendu compte que « la plupart des PME sont en retard sur le plan de l’informatique et avec l’introduction de la robotique », soulignait M. Parizeau, tout en exhortant les PME à agir: « Les entreprises du Québec ont besoin de sortir de leur cocon! »
Le 8 juin, à la Conférence de Montréal, Jeffrey Immelt, président du conseil et pdg de GE, la plus grande société manufacturière du monde, a également incité les fabricants à se transformer: « Toutes les sociétés manufacturières devraient se considérer comme des sociétés de logiciels et d’analyse de données. Elles doivent cesser de penser qu’il s’agit d’expertises périphériques qu’elles n’ont pas besoin de maîtriser et que d’autres peuvent leur fournir », a-t-il lancé. Parmi ses conseils, que je vous invite à lire dans le blogue de notre chroniqueuse Diane Bérard sur lesaffaires. com, M. Immelt suggère fortement de placer des capteurs sur tous les équipements et de collecter le plus de données possibles. Et pour épargner temps et coûts, l’impression 3D deviendra incontournable dans les usines. Bref, restez calme, mais remuez-vous.
Grâce à un programme informatique codé sur mesure, le journal Métro a comparé les prix de plus de 1000 boissons vendues au Québec et en Ontario. Résultat: les vins de moins de 20$ sont 11% plus chers au Québec. En revanche, les spiritueux sont 3% moins coûteux dans la Belle Province. Selon la Société des alcools du Québec (SAQ), des modèles d’entreprise différents expliqueraient l’écart. La société d’État québécoise vend principalement du vin (79% des ventes), contrairement à la LCBO qui vend des spiritueux (41,5% des ventes). Les stocks de vin seraient plus coûteux à gérer, d’après la SAQ. De plus, les bières représentent 21% des ventes à la LCBO, comparativement à seulement 1,7% à la SAQ. Le monopole québécois soutient qu’il lui est impossible de réaliser des économies d’échelle comme celles de la LCBO. Le journal Métro (un quotidien de TCMedia, propriétaire de Les Affaires) a créé un comparateur en ligne qui à quelle économie s’attendre en allant faire ses emplettes en Ontario, et si le déplacement en vaut la chandelle ou non, en fonction de la distance à parcourir. Le dossier complet sur journalmetro.com. – NAEL SHIAB Insérer le nom de sa région d’origine dans celui d’une entreprise peut contribuer à établir son image de marque. Mais cela peut aussi porter à confusion si l’entreprise est vendue à un acheteur hors du territoire. C’est le cas de la firme maskoutaine Écolait, qui a racheté la marque Le Veau Charlevoix en janvier dernier et qui vient de signer des ententes avec deux producteurs de veaux charlevoisiens et un autre de… Kamouraska, de l’autre côté du fleuve Saint-Laurent. « En réalité, ça fait déjà plus de 20 ans que le fondateur de Veau Charlevoix, Jean-Robert Audet, fait aussi affaire avec des producteurs non charlevoisiens pour répondre à la demande », dit le porte-parole d’Écolait, André Michaud. Il signale que le nom Veau Charlevoix, établi il y a 35 ans, est un protocole, un savoir-faire charlevoisien dans l’élevage d’un veau nourri avec du grain et du lait. N’empêche que cette situation survient au moment même où la certification Terroir Charlevoix entre en vigueur. De quoi mélanger les consommateurs… — CLAUDINE HÉBERT
L’arrivée du cercueil à l’église Saint-Germain d’Outremont à Montréal le mardi 9 juin, à l’occasion des funérailles d’État de l’ex-premier ministre du Québec Jacques Parizeau. De nombreuses personnalités du monde politique et artistique ont assisté à la cérémonie présidée par Mgr Christian Lépine, archevêque de Montréal. Premier ministre du Québec de 1994 à 1996 et ancien chef du Parti québécois, Jacques Parizeau est décédé le 1er juin à l’âge de 84 ans. — CAROLE LEHIREZ