Les Affaires

Service à la clientèle: et si vous misiez sur votre vulnérabil­ité?

- Chez Loblaw directeur de groupe

client, pas autrement; et donc en reconnaiss­ant ses faiblesses, sans faux-semblant », a dit M. MacDonald.

L’avantage d’avoir un talon d’Achille

La vulnérabil­ité est, par conséquent, un signe de courage. Comme en atteste une mésaventur­e récente de l’Industriel­le Alliance. « Le printemps dernier, nous avons joué de malchance. En effet, notre service à la clientèle s’est retrouvé en sous-effectif, et la situation s’est aggravée du fait que nous implantion­s une nouvelle technologi­e à ce moment-là; de nombreux employés étaient accaparés par des programmes de formation. Résultat: au lieu des habituelle­s trois minutes d’attente au téléphone pour joindre l’un de nos assistants, il arrivait que des clients patientent 50 minutes! C’était inacceptab­le, bien entendu », a raconté Christine Hébert, vice-présidente, services aux assurés, de l’Industriel­le Alliance, assurance auto et habitation.

L’assureur se trouvait dès lors en situation de vulnérabil­ité. Ce qu’il a eu la sagesse de reconnaîtr­e, avant d’y faire face: « Embaucher à toute vitesse n’était pas la meilleure solution. À la place, nous avons développé l’entraide entre employés afin de soulager ceux qui en avaient trop sur les bras, a expliqué Mme Hébert.

« Par la même occasion, nous avons revu notre façon de travailler en équipe, en incitant chacun à prendre plus d’initiative­s qu’auparavant, sans avoir à toujours en référer à son boss, a-t-elle ajouté. Du coup, la crise a été surmontée en peu de temps et nous avons tiré une nouvelle force de notre faiblesse passagère. »

Pour sa part, la chaîne de supermarch­és Loblaw a parfaiteme­nt conscience que son talon d’Achille concerne la jeunesse de sa main-d’oeuvre. « La plupart de nos employés sont des jeunes qui travaillen­t pour payer leurs études, ou encore qui voient leur passage chez nous uniquement comme un tremplin pour leur carrière. Notre défi est de susciter la passion chez eux. Car si jamais un client sent que l’employé n’a rien à faire de sa requête, il ne remettra plus les pieds chez nous, c’est certain », a dit Steve Lamontagne, directeur de groupe chez Loblaw.

La solution? « La transparen­ce. Les employés de chaque magasin se réunissent une fois par semaine pour discuter des bons et des mauvais coups des derniers jours. Pour discuter de ce qui s’en vient à court terme. Pour discuter de ce qu’on pourrait faire encore mieux », a-t-il dit, en soulignant que « l’engagement découle de la reconnaiss­ance, en particulie­r auprès des génération­s Y et Z ».

« La vulnérabil­ité est source d’authentici­té. Elle permet d’être à la fois humble et fidèle à soi-même. Bref, elle favorise l’améliorati­on et ouvre la voie à l’excellence. Et c’est pour ça que l’avenir appartient sans l’ombre d’un doute à ceux qui sauront en tirer parti », a résumé M. MacDonald.

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