Les Affaires

L’art de fusionner deux cultures d’entreprise

- COFOMO / FINALISTE RELÈVE ENTREPRENE­URIALE Étienne Plamondon Émond redactionl­esaffaires@tc.tc

Le défi de Régis Desjardins était de taille. Le président de Cofomo, une firme de servicecon­seil dans le domaine des technologi­es de l’informatio­n établie à Montréal, a dû créer une nouvelle culture d’entreprise à laquelle allait adhérer l’ensemble des employés de deux organisati­ons jusqu’ici distinctes.

En 2011, il a fait l’acquisitio­n de L-IPSE, une entreprise de Québec oeuvrant dans le même secteur d’activité. Cette dernière organisati­on conserve depuis son nom et son identité, tout en travaillan­t en synergie avec Cofomo, qui en est l’actionnair­e majoritair­e. « On a pris le meilleur des deux mondes pour faire une transition élégante », résume M. Desjardins.

Le passage de L-IPSE des mains de Marcel Dallaire, qui en était le président, à ceux du releveur devait s’effectuer en douceur. Le domaine d’activité l’exigeait, car la force d’une entreprise en service-conseil repose sur ses employés. « L’important était de préserver le talent et l’actif intellectu­el de l’organisati­on, dit M. Desjardins. Je voulais que Québec conserve ses compétence­s et son modèle d’opération. »

Bien avant la transactio­n, les deux hommes se croisaient régulièrem­ent. M. Dallaire avait refusé une offre d’achat d’une organisati­on brésilienn­e, craignant que cette transactio­n ait « l’effet d’un tsunami » sur son entreprise. Mais il avait constaté que L-IPSE n’avait plus les moyens d’atteindre seule ses objectifs de croissance.

Il s’est donc tourné vers M. Desjardins, avec qui il avait déjà tissé une relation de confiance et qui avait affiché depuis quelques années son intérêt à faire l’acquisitio­n de L-IPSE pour lui permettre d’atteindre le marché de Québec.

Une transition en douceur

Pendant deux ans, les deux entreprene­urs se sont rencontrés à plusieurs reprises pour analyser la façon dont ils effectuera­ient cette transition. Une fois la transactio­n réalisée, Marcel Dallaire est resté actionnair­e minoritair­e pendant les deux années suivantes. « C’était important pour moi de voir que tout se passe comme prévu », explique M. Dallaire.

Quant au releveur, il devait s’assurer que les employés de Cofomo ne s’imaginent pas qu’ils allaient imposer leurs façons de faire à ceux de L-IPSE. Il devait plutôt les convier à travailler dans un contexte de collaborat­ion. Les services équivalent­s des deux organisati­ons se sont réunis pour établir des objectifs communs.

« Une transition, ça se fait par l’implicatio­n et la responsabi­lisation, dit M. Desjardins. Il faut asseoir les gens ensemble pour définir des objectifs. À partir de là, il se crée une vision, un plan de transition et un plan d’exécution. »

« Moi et Marcel, on jouait un rôle de coach », dit M. Desjardins pour illustrer leur travail durant la démarche d’échange d’expertise. Aujourd’hui, Cofomo compte plus de 1 000 employés, dont 240 à Québec au sein de L-IPSE. Le chiffre d’affaires est passé de 44 à 128 millions de dollars de 2011 à 2015.

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