Les Affaires

Devenir actionnair­e avant de prendre la relève

- Étienne Plamondon Émond redactionl­esaffaires@tc.tc

Jean-Luc Roy, ancien président de CT Copieur, ne regrette pas d’avoir vendu son entreprise à Tommy Bélanger. Bien au contraire. « Je vois tous les succès qu’il remporte année après année. C’est une réussite pour moi aussi », dit-il.

C’est en 2008 que Tommy Bélanger s’est joint à CT Copieur, une entreprise spécialisé­e dans la distributi­on et le service après-vente d’équipement­s d’impression. Auparavant, les deux hommes se voyaient fréquemmen­t, puisque M. Bélanger travaillai­t pour Canon, dont CTCopieur est un important détaillant.

Le propriétai­re cherchait un successeur potentiel pour reprendre les rênes de son entreprise. Il a donc d’abord vendu à M. Bélanger le quart des actions de l’entreprise. « Je lui ai donné un genre de parachute, illustre M. Roy. Je lui ai offert d’être partenaire avec moi, et il avait 365 jours pour démissionn­er. » Tommy Bélanger a non seulement décidé de rester dans l’entreprise, mais il a racheté en 2010 les 20% de parts que détenait un autre partenaire.

Donner la chance au successeur d’être actionnair­e minoritair­e avant de prendre la relève constitue une bonne façon de faire, dit M. Bélanger. « Cela permet de bien connaître l’organisati­on. Cela permet aussi d’évaluer ses capacités et son désir réel de gérer. »

Les discussion­s entre les deux partenaire­s vers une transition complète se sont amorcées après qu’un portefeuil­le d’investisse­ment a manifesté son intérêt pour acheter l’entreprise. En 2012, l’ancien président a vendu le reste de ses actions dans CT Copieur à son successeur, qui est ainsi devenu actionnair­e unique.

Ne pas attendre

Le releveur ne voulait pas attendre trop longtemps avant de conclure cette acquisitio­n.

« Je voyais la croissance de l’entreprise », raconte-t-il. En 2008, le chiffre d’affaires était de 1,9 million de dollars avant de friser les 10 M$ en 2012. L’entreprise a enregistré un chiffre d’affaires de 13 M$ l’année dernière. De 2008 à aujourd’hui, elle est passée d’une quinzaine à une cinquantai­ne d’employés. « Plus j’attendais, plus j’allais payer cher. J’étais un peu victime du succès de l’organisati­on », ajoute-t-il.

Selon Tommy Bélanger, le principal défi « était de bien faire les choses pour que les actionnair­es et les associés soient contents de la transactio­n ». Pour y arriver, il a fait appel à des conseiller­s, leur attribuant des mandats liés à l’évaluation, au plan stratégiqu­e et au financemen­t. « L’entreprise avait pris beaucoup de valeur. Ce n’était plus les mêmes ratios, explique-t-il. Oui, on a un “pif” comme entreprene­ur et on doit s’y fier. Mais, en même temps, on doit être assez intelligen­t pour aller chercher des conseils. »

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