Les Affaires

Deux têtes valent mieux qu’une

- Caroline Larocque-Allard redactionl­esaffaires@tc.tc

L’histoire de la relève du Groupe CVTech, de Drummondvi­lle, par Alain Charest et Christian Mercier, en est une de solidarité. Motivés à ce que l’entreprise pour laquelle ils travaillai­ent depuis 12 ans reste québécoise, ces deux directeurs, appuyés par leurs collègues, ont entamé une démarche d’acquisitio­n qui les opposait au grand favori, un acheteur indien.

En 2010, l’entreprise, spécialisé­e dans la fabricatio­n de pièces pour véhicules récréatifs et de systèmes de transmissi­on à variation continue, a cédé aux pressions du marché boursier. Elle s’est alors consacrée à sa nouvelle division de l’énergie et s’est départie de sa section véhicule, pour laquelle les deux gestionnai­res étaient respective­ment directeur général et directeur de la R-D.

« Le processus pour racheter cette division a été long : deux années pendant lesquelles nous soumettion­s périodique­ment des offres bonifiées, tout en faisant visiter les lieux à d’autres acheteurs potentiels », raconte Alain Charest.

Prendre la relève d’une entreprise pour laquelle on a travaillé plus d’une décennie a plusieurs avantages, notamment d’être au fait de son potentiel et des points à améliorer ainsi que de connaître ses employés, « l’élément clé de notre réussite », estime Alain Charest.

Le spectre de la délocalisa­tion avait soulevé un vent d’inquiétude dans la division véhicule. « En juin 2011, le président de l’époque avait laissé entendre qu’un accord était sur le point d’être signé avec l’Inde, ce qui n’a jamais eu lieu », raconte M. Charest.

La corporatio­n CVTech Inc. voit finalement le jour en octobre 2012. Elle se compose de trois entreprise­s juridiquem­ent différente­s : CVTechIBC et CVTech R&D, situées à Drummondvi­lle, et CVTech-AAB, à Thetford Mines.

Une progressio­n rapide

Pour Alain Charest, il vaut mieux qu’une relève soit à deux têtes qu’à une seule. « Je suis l’homme de gestion, tandis que Christian Mercier excelle dans le volet recherche et nouvelles technologi­es, sous-financé par l’administra­tion précédente. » Ce dernier a eu tôt fait d’entreprend­re la démarche d’innovation qu’il avait du mal à faire accepter de ses anciens employeurs.

Alain Charest insistait depuis plusieurs années sur une expansion en Chine. « Depuis la relève, les revenus tirés du marché chinois pour nos systèmes de transmissi­on sont passés de 8 % à 30 %. Les ventes aux États-Unis ont par ailleurs doublé et atteint un million de dollars. »

Le chiffre d’affaires de CVTech Inc. a augmenté de 30 % en deux ans, une progressio­n semblable à celle du nombre d’employés, qui s’établit désormais à 180.

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