Les Affaires

BitGold, ou comment payer ses achats en or

Résolu SNC-Lavalin

- 4 2 05-2015 57,8 % 06-2015

Sommet-creux des 52 dernières semaines :

8 $- 2,35 $

Volume moyen d’actions négociées par jour :

1 106 644

Nombre d’actions en circulatio­n : 35,4 millions (40,6 M d’actions diluées)

30 septembre voir un compte bancaire rempli d’or plutôt que d’argent, avec lequel vous pourriez acheter des produits en ligne ou en magasin. Ça vous tente?

L’idée est celle d’une nouvelle société, BitGold ( XAU, 4,35$), entrée à la Bourse de croissance du TSX à la mi-mai, et dont le cours a depuis explosé.

À un prix d’émission de 0,90$, le titre de BitGold se négocie aujourd’hui à plus de 4$, après avoir atteint 8$. Qu’est-ce que BitGold? C’est en premier lieu une société qui offre des services de stockage d’or dans des voûtes situées à Toronto, Zurich, Singapour, Hong Kong, Londres et Dubaï.

Grâce à la récente acquisitio­n de la société GoldMoney pour 51,7 M$, la société compte maintenant 22000 comptes aurifères d’une valeur totale de 1,2 G$ US.

L’histoire ne se trouve cependant pas dans les activités de stockage de la société.

L’intérêt vient plutôt de la plateforme de paiement d’or que compte mettre en place l’entreprise et qui permettra d’utiliser le métal précieux comme devise.

Bien que son nom soit apparenté au bitcoin, BitGold n’est pas une devise virtuelle. Le système s’appuie sur un actif physique. Le compte bancaire est en grammes d’or avec une valeur en dollar américain. Cette valeur reflète les fluctuatio­ns du métal précieux détenu. La direction de BitGold veut implanter différente­s fonctionna­lités au cours des prochains mois.

Cet été, elle doit offrir une carte de débit liée au compte et une carte de crédit MasterCard prépayée. Les deux outils permettron­t aux clients de faire des achats en ligne ou en magasin (à partir d’une conversion en devise). Il y aura un coût. Noel Atkinson, de Clarus Securities, note que BitGold s’attend à générer des frais nets par transactio­n de 1% sur la carte de débit et de 2% sur la carte de crédit.

La société entend aussi mettre en place dans un délai non défini un service où les marchands pourront, un peu comme avec PayPal, accepter des paiements en ligne en BitGold (cette fois en grammes d’or, plutôt qu’en devise comme c’est le cas avec la carte de débit ou de crédit) à des frais de 1% de la valeur de la transactio­n. L’avantage du système pour le client, pour ce type de transactio­n, est qu’il n’aura aucuns frais à payer. Le 1% sera facturé au commerçant, des frais similaires ou inférieurs à ceux qu’il doit payer pour des opérations par carte de crédit. Le système peut-il fonctionne­r? On s’est longuement trituré les méninges.

Les sources de revenus de BitGold semblent résider à trois ou quatre endroits.

Lorsqu’un client procède à un achat par carte de débit ou de crédit et que des frais de 1% et 2% sont facturés.

Lorsqu’un client procède à un achat en ligne chez un marchand et paie en grammes d’or et que le commerçant verse 1% de la valeur de la transactio­n.

Lorsque des virements de fonds internatio­naux en or sont effectués entre détenteurs de comptes, et que des frais de 2% s’appliquent.

Enfin, il semble y avoir des frais (0,12-0,18%) sur la valeur des actifs détenus, mais ce n’est pas tout à fait clair.

Pour que le système fonctionne, il faut que de l’or arrive en plus grande quantité dans les chambres fortes de BitGold. Mais surtout qu’il se promène et soit utilisé comme intermédia­ire de marché pour faire des achats et des transferts. Qui a avantage à utiliser le service? L’investisse­ur? Peut-être. Un fonds négocié en Bourse (FNB) aurifère coûte environ 0,3% en frais de marketing et 0,4% en coût de fiduciaire­s, selon Clarus. Ces frais sont annuels, alors que le 1% à payer en convertiss­ant l’or dans un compte traditionn­el ne survient qu’au moment du rapatrieme­nt. Si l’or est conservé plus d’une année, ça peut être intéressan­t.

Le consommate­ur? Hum… À 1% de frais par transactio­n de débit et 2% pour celles par carte de crédit, on ne voit pas trop pourquoi le consommate­ur sortirait son argent des banques dont les frais de transactio­n sont nettement plus faibles. Peut-être pourrait-il être intéressé si les marchands adoptent le système de paiement d’or en ligne, car il n’aurait alors aucuns frais de transactio­n à payer. Mais les marchands doivent l’adopter, et, malgré cela, le consommate­ur fera toujours face au risque d’une dévaluatio­n du métal jaune sur le marché. Or, la majorité de la population est de nature prudente.

L’expatrié? C’est le meilleur créneau. Les transferts entre comptes aurifères à l’étranger coûtent 2% de la valeur transférée. Ajoutons 1% pour la conversion éventuelle en devises. Le pourcentag­e reste inférieur à ce que facturent plusieurs services de virements entre pays. La Western Union est souvent à plus de 8%. Le marché est significat­if: 440 G$ US ont été ainsi transférés en 2013 dans le monde, selon Clarus. Que faire? BitGold a de bons appuis financiers, avec au capital Soros Brothers. Elle dit se conformer aux réglementa­tions bancaires. Elle est assez présente dans le monde, mais n’offrira pas le service de paiement aux États-Unis, préférant attendre que la législatio­n se précise quant à son modèle d’entreprise.

En l’absence du marché américain, avec toute l’incertitud­e relativeme­nt à la force des sources de revenus, et avec un aperçu plus ou moins clair des coûts d’exploitati­on et des investisse­ments nécessaire­s, on resterait sur les lignes de côté. L’expérience sera cependant intéressan­te à suivre.

Michael Van Aelst, de Valeurs mobilières TD, réitère une recommanda­tion « conserver » sur le titre du géant agroalimen­taire montréalai­s. Au quatrième trimestre, Saputo a dévoilé un bénéfice de 0,32 $ par action, par rapport à 0,39 $ l’an dernier, une attente de 0,39 $ et un consensus de 0,40 $. M. Van Aelst indique que le titre a reculé de plus de 5% alors que les résultats reflètent un environnem­ent où la concurrenc­e s’accentue au Canada. L’analyste abaisse son cours cible de 36 à 32 $. Frederic Bastien, de Raymond James, fait passer sa recommanda­tion de « performanc­e de marché » à « surperform­ance ». Au quatrième trimestre, la société spécialisé­e dans les solutions de traitement d’eau a dévoilé un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissem­ent de 4 M$, par rapport à une attente maison et un consensus de 2 M$. M. Bastien indique que les revenus et la marge bénéficiai­re sont supérieurs aux attentes. L’analyste établit son cours cible à 2,25 $. Mark Petrie, de Marchés mondiaux CIBC, réitère une recommanda­tion « performanc­e de secteur » sur le titre du détaillant montréalai­s. Au premier trimestre, Retimans a dévoilé une perte de 0,12 $ par action, par rapport à une perte attendue de 0,11 $. Mark Petrie indique que les résultats sont conformes à ses attentes. Il note que les ventes des établissem­ents comparable­s ont été solides avec une hausse de 3 %. Malgré de bons résultats, l’analyste maintient son cours cible à 8 $. Sumit Malhotra, de Scotia, renouvelle une recommanda­tion « performanc­e de secteur » sur le titre de l’institutio­n financière montréalai­se. Au deuxième trimestre, la Laurentien­ne a dévoilé un bénéfice d’exploitati­on de 1,38 $ par action, par rapport à un consensus à 1,30 $. L’analyste souligne que la banque hausse de nouveau son dividende trimestrie­l et que celui-ci donne maintenant un rendement annuel de 4,58%, le plus haut du secteur. M. Malhotra établit son cours cible à 53 $.

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