Les Affaires

GDI : un mauvais trimestre n’entache pas la confiance envers le roi de la concierger­ie

- Dominique Beauchamp dominique.beauchamp@tc.tc

Après une correction de 35 % subie entre le 7 août et le 4 septembre dans un marché turbulent, GDI Services aux immeubles (Tor., GDI, 15,12 $) tente une remontée.

Le fournisseu­r de services de concierger­ie de Montréal a perdu de son lustre après avoir connu un retour en Bourse foudroyant, qui avait fait grimper son action de 16 à 23 $ du 14 mai au début d’août.

Or, pour son premier trimestre en tant que société à capital ouvert, l’ex-Groupe Distinctio­n a servi des résultats décevants, marqués par une croissance interne anémique au Canada et un recul de ses marges.

Le faible volume de négociatio­ns sur le titre – à peine 6 900 actions échangées par jour – a amplifié les fluctuatio­ns.

Certains analystes tempèrent le ton optimiste qu’on retrouvait dans leurs premiers rapports sur la société.

« Il semble que le taux d’occupation d’immeubles commerciau­x recule dans certains marchés urbains, dont Edmonton, Ottawa et Montréal. Moins de locataires signifie moins de bureaux à nettoyer. Dans d’autres marchés, des locataires ont déménagé dans de nouvelles tours qui ne sont pas clientes de GDI », dit Chase Bethel, de Marché des capitaux Desjardins.

Malgré ces revers à court terme, les dirigeants sont à la hauteur de la tâche et s’adapteront à une conjonctur­e moins favorable en réduisant les dépenses de main-d’oeuvre, prévoit l’analyste.

« Il faudra toutefois compter de deux à trois trimestres pour que ces gains d’efficacité aient un impact sur les marges », précise M. Bethel.

Les coûts de démarrage d’une usine ontarienne de fabricatio­n de produits nettoyants ne se répéteront pas. Par contre, les dépenses courantes d’une société ouverte, ainsi que celles liées à son expansion, perdureron­t.

L’analyste de Desjardins réduit son cours cible de 22,50 à 21 $, ce qui laisse tout de même entrevoir une remontée de 45 % de l’action.

Un nid de poule dans un long parcours

Ce trimestre est un nid de poule dans le long parcours de la société, croit aussi Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale.

« Une rentabilit­é mitigée dans un seul segment d’affaires, pendant un trimestre, ne change pas notre opinion envers les perspectiv­es et le potentiel à long terme de la société », a écrit l’analyste dans un rapport publié le 14 août.

Il fait aussi valoir que la division américaine de services de concierger­ie a accru ses revenus de 10 %, sans l’effet des acquisitio­ns, tandis que les revenus de ses services complément­aires ont crû de 11 % au deuxième trimestre.

Les dirigeants en ont vu d’autres, et des mesures de rationalis­ation devraient progressiv­ement ramener les marges plus près de leur niveau de 6 % des sept dernières années, pense également Stephanie Price, de Marchés mondiaux CIBC.

Elle a légèrement diminué son cours cible de 22 $ à 21,50 $.

L’analyste rappelle que l’acquéreur en série vient de réaliser quatre acquisitio­ns, dont le spécialist­e des services techniques Ainsworth, qui contribuer­ont à ses revenus et à ses marges.

Depuis 2008, l’entreprise dirigée par Claude Bigras a réalisé 22 acquisitio­ns qui ont nettement accru ses économies d’échelle et ses avantages concurrent­iels.

« D’ici cinq à sept ans, il est tout à fait possible pour la société de doubler, sinon tripler ses revenus à 1,5 ou 2 milliards de dollars. Ceci, en répliquant l’année 2014, qui a vu une croissance interne de 5 % et des acquisitio­ns de 100 millions de dollars », dit-il.

Avec 12 % des actions, Mawer achète encore

Jeff Mo, de Mawer Investment Management, partage la confiance des analystes, avec une bonne dose de prudence.

Le gestionnai­re de Calgary, réputé pour son choix judicieux de bons répartiteu­rs de capital, aime toujours la stratégie de consolidat­ion, les flux de trésorerie réguliers de son industrie et les habiletés des dirigeants de GDI.

D’où sa décision d’acheter des actions supplément­aires pendant le recul du titre autour de 15 à 16 $. Son intérêt est donc passé de 12 à 15 %.

« Le bénéfice d’exploitati­on a raté les prévisions de seulement 10 % au deuxième trimestre. Par contre, il est clair que la conjonctur­e repoussera peut-être d’un an l’atteinte de ses objectifs de marge et de croissance interne », dit-il.

Quand une entreprise domine déjà son marché, il lui est plus difficile de produire de la croissance lorsque son marché décline, dit-il.

M. Mo aimerait aussi que GDI réduise sa dette davantage afin d’améliorer sa marge de manoeuvre pour réaliser des acquisitio­ns à l’avenir.

La dette représente actuelleme­nt 3,5 fois son bénéfice d’exploitati­on, un ratio que M. Mo préférerai­t voir baisser à moins de trois fois.

Dépenses et provisions

Le consensus quant au manque de carburant pour alimenter la croissance se dissout lorsque vient le moment d’interpréte­r le recul des provisions pour pertes. La diminution des sommes mises de côté pour pallier les défauts de paiement des emprunteur­s démontre la qualité du portefeuil­le de prêts, affirme la direction, selon qui ce seuil sera soutenable.

Robert Sedran, de Marchés mondiaux CIBC, partage cet avis et en tient compte dans ses prévisions. Il établit sa recommanda­tion à « performanc­e de marché » et sa cible à 51$.

Quant à Sumit Malhotra, de Banque Scotia, il anticipe qu’une augmentati­on des pro-

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