Les Affaires

Récompense­r le talent des jeunes

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C’est un peu par hasard si Louise Villeneuve, vice-présidente du groupe Albi le Géant, s’est retrouvée dans le monde de l’automobile, elle qui sortait directemen­t de la gestion de la distributi­on pour une grande entreprise de presse. Louise Villeneuve assiste le président de l’entreprise, Denis Leclerc, depuis le début. « En 1989, je voulais de nouveaux défis, et Denis lançait sa petite entreprise de vente de voitures d’occasion. Je suis venue lui prêter main-forte, et j’y suis depuis ce jour », explique-t-elle.

Le groupe Albi le Géant est l’un des plus importants du genre au pays. L’entreprise, qui regroupe 22 concession­s, écoule chaque année plus de 25 000 voitures, ce qui, s’il s’agissait d’un constructe­ur, la placerait au 15e rang canadien, devant des marques aussi connues qu’Audi et BMW.

De trois employés qu’ils étaient au départ – Louise Villeneuve assumait la réception, le secrétaria­t et une multitude d’autres tâches –, Albi le Géant compte aujourd’hui pas moins de 1000 employés. C’est à Louise Villeneuve que revient le mandat de gérer, entre autres, les ressources humaines.

« Chez nous, près de 50% des employés sont des femmes, et nous n’acceptons pas la discrimina­tion. Nous voulons que nos employés soient heureux, et nous prenons les moyens pour y parvenir. Cela inclut la direction », lance-t-elle en riant.

Car, pour Louise Villeneuve, le fait d’être une femme n’a jamais été un handicap. « Je suis là depuis le commenceme­nt, cela explique peut-être pourquoi. Mais même sur le plancher, hommes et femmes sont égaux », insiste-t-elle.

Bien qu’elle soit encore jeune, Louise Villeneuve prépare la relève. Le groupe Albi a progressé à pas de géant et n’a pas fini de croître. « Nous avons mis sur pied une base solide chez Albi Mazda, qu’on a recopiée dans toutes nos autres concession­s. Je vois des jeunes, hommes et femmes, qui sont avec nous depuis 20 ans ou plus, qui ont commencé comme commis et qui sont aujourd’hui viceprésid­ents en raison de leur talent. Ça, c’est le style de gestion que l’on veut conserver », conclut Louise Villeneuve. — MARC BOUCHARD Rachel Nguyen ne s’en cache pas: c’est l’attrait de l’argent qui l’a d’abord amenée au monde automobile. Pas parce qu’elle visait un gros salaire, mais tout simplement parce qu’un ami, collègue étudiant, lui avait parlé d’un emploi offert chez Toyota, et que, endettemen­t aidant, elle a choisi de postuler. Elle n’y restera que peu de temps avant de retourner à ses études en psychologi­e appliquée, mais suffisamme­nt pour découvrir le milieu et s’y plaire. Aujourd’hui, elle dirige le laboratoir­e de produits futurs de Nissan.

Que ce soit chez Toyota ou chez Nissan, elle dit n’avoir jamais ressenti la différence de statut entre elle et ses collègues masculins. « Au contraire, je pense que d’être une femme me procure un avantage, puisque cela me donne une perspectiv­e différente. »

Elle tente même par tous les moyens d’intégrer encore plus de femmes dans son groupe. « Chez nous, ce qui compte, c’est la diversité, culturelle autant que de genres. Nous devons prévoir ce que les consommate­urs aimeront à l’avenir, et ce, quel que soit leur horizon », poursuit-elle.

Rachel Nguyen admet envisager aujourd’hui sa carrière différemme­nt. « Je sais que le prochain niveau de responsabi­lité exigera de ma part plus de temps et, donc, d’être davantage absente de la maison. Je ne suis pas prête à franchir ce genre d’étapes pour le moment. Je laisse plutôt la chance à mon mari de le faire. »

Pour elle, l’avenir passe d’abord par le développem­ent de ses projets actuels : la voiture autonome, et au préalable une plus grande personnali­sation de chacune des voitures. — MARC BOUCHARD Maria Soklis, vice-présidente de Cox Automotive Canada, est une star dans son domaine. La jeune femme a trouvé sa place depuis plusieurs années au sommet des entreprise­s automobile­s les plus importante­s du pays. Après ses études, elle a oeuvré chez GM Suisse avant d’être mutée au Canada. À la suite d’une pause pour fonder sa famille, elle s’est jointe à Kia Canada, à titre de vice-présidente et chef de l’exploitati­on, où elle est restée neuf ans. Au début de 2015, elle a fait le saut chez Cox Automotive, une importante entreprise nord-américaine de services automobile­s et d’encans, dont elle assure le développem­ent au Canada.

Au cours de sa carrière, Maria Soklis a mis en avant sa condition féminine et sa capacité à tisser des liens. Chez Kia, elle a implanté une gestion participat­ive. « Chez Cox, je ne ressens pas la différence des genres. Il y a plus de femmes à des postes d’autorité ici que dans n’importe quelle autre entreprise que j’ai connue. »

Le défi reste cependant de gérer sa carrière. Les plus hautes fonctions du milieu automobile obligent souvent des déplacemen­ts ou des mutations dans d’autres pays. Maria Soklis a réussi à les éviter lorsqu’elle travaillai­t pour des constructe­urs, et elle n’envisage pas non plus de voyager dans ses nouvelles fonctions. « Si cela survenait, je devrais prendre ma famille en considérat­ion », souligne-t-elle.

Chez Cox, ses responsabi­lités sont axées sur le développem­ent d’outils et la mise en place d’un nouveau réseau d’encans pancanadie­ns. « Quand je discute avec nos clients et nos fournisseu­rs, je n’ai pas besoin de m’imposer. Chaque individu est évalué selon son potentiel, pas selon son apparence. » — MARC BOUCHARD

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