Les Affaires

Le surveillan­t

Médias

- Géraldine Martin Éditrice adjointe et rédactrice en chef, Groupe Les Affaires geraldine.martin@tc.tc @martingera­ldine

Pour définir le rôle d’un conseil d’administra­tion, on dit parfois qu’il est le « surveillan­t » de la direction de l’entreprise. Mais qui surveille le surveillan­t? C’est l’une des questions soulevées cette semaine par Diane Bérard dans son reportage sur la rémunérati­on des administra­teurs. Autrement dit, comment s’assurer que l’administra­teur fait bien son travail au fil du temps?

Sachez qu’au Canada, il n’existe pas de règlement qui oblige l’évaluation des administra­teurs d’un conseil. Il y a ce qu’on appelle des « lignes directrice­s » émises par les Autorités canadienne­s en valeurs mobilières. Ces « lignes » invitent les entreprise­s à expliquer dans leur circulaire de direction pourquoi et comment elles évaluent leur CA. Et si elles ne le font pas? Il ne se passe rien. Une ligne directrice, c’est comme un conseil. On choisit de le suivre ou non.

Conséquenc­e: les entreprise­s le font plus ou moins. En fait, impossible d’avoir un chiffre précis. L’évaluation des administra­teurs reste à la discrétion du conseil, dont le rôle premier est d’accompagne­r et de guider les dirigeants de l’entreprise. Notez qu’il existe deux types d’évaluation : les rencontres individuel­les entre l’administra­teur et le président du conseil, et l’évaluation globale du conseil. Le second type est plus courant. On dit toutefois que cette évaluation est parfois une vraie joke. On remplit vite quelques documents et hop, le tour est joué.

Dommage que la pratique des évaluation­s ne soit pas plus systématiq­ue et rigoureuse. Chaque administra­teur devrait être régulièrem­ent évalué afin de vérifier s’il remplit bien le rôle pour lequel il a été choisi. Après tout, s’il ne convient plus, il devrait être remercié.

Pour cela, il faut un dossier solide. Justement, la rencontre individuel­le est un bon prétexte pour aborder les questions difficiles. Elle permet de provoquer un échange qui pourrait ne jamais avoir lieu. Sans cette rencontre, le risque est donc… qu’il ne se passe rien. Et que l’administra­teur reste sagement en poste. Si, de surcroît, l’entreprise n’a pas mis de mécanisme en place pour limiter la durée des mandats de ses administra­teurs, ça peut être très long… Notez que, dans l’étude de l’Institut sur la gouvernanc­e (IGOPP) et de la firme de recrutemen­t Spencer Stuart que nous vous présentons aujourd’hui, les entreprise­s sont peu nombreuses à avoir adopté un tel mécanisme; seulement 15 parmi les 50 étudiées l’ont fait.

Cela dit, le problème de l’évaluation ne concerne pas seulement les CA. L’évaluation rigoureuse et systématiq­ue des dirigeants et de leurs employés est également fondamenta­le. Malheureus­ement, elle n’est pas toujours réalisée dans les règles de l’art. Ou même, pas réalisée du tout.

Un sondage mené par la firme Ipsos Reid pour le compte de RBC et dévoilé la semaine dernière révèle que 57% des Canadiens ont déjà songé à démarrer une entreprise, mais seulement 36% d’entre eux sont passés de la parole aux actes. D’ailleurs, pour ceux qui seraient tentés de se lancer en affaires, mais qui ne sauraient pas comment s’y prendre, Les Affaires organise le Défi start-up 7 en novembre. Détails et formulaire d’inscriptio­n sur defistartu­p7.ca. — M. CHAREST

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