Les Affaires

SNC-Lavalin domine malgré les pertes d’emplois

- Jean-François Venne redactionl­esaffaires@tc.tc Des petites firmes qui grossissen­t

SNC-Lavalin et WSP Global restent en tête du palmarès des firmes de génie-conseil au Québec. Certains cabinets, éprouvés au cours des dernières années, montrent des signes encouragea­nts.

Malgré une baisse de 11,9 % de son nombre d’employés depuis 2014, SNC-Lavalin en compte toujours près de deux fois plus (5 000) que sa plus proche rivale, WSP Global (2 338). Le 25 août, WSP annonçait l’acquisitio­n de MMM, une entreprise qui possède 18 bureaux au Canada et 2 000 employés. Ces derniers s’ajouteront aux 6 650 que la société compte déjà au Canada.

À la suite d’une fusion avec GHD et Conestoga-Rovers & Associates (CRA), en juillet 2014, Inspec-Sol porte désormais le nom de GHD. L’entreprise figure cette année au 11e rang, affichant le même nombre d’employés que l’an dernier (600).

AECOM a connu une baisse spectacula­ire de 46,2 %. Cegertec WorleyPars­ons (- 17 %), CIMA+ (- 14 %) ainsi que Hatch (- 10 %) ont aussi vu leur taille diminuer.

Stantec fait son entrée au palmarès après avoir acquis la division ingénierie de Dessau en septembre 2014. De 2012 à 2014, cette dernière avait perdu 265 employés (- 18 %). Stantec en a embauché une centaine depuis l’année dernière. La société d’Edmonton a récemment décroché des contrats de rénovation à l’hôpital du Sacré-Coeur et du pavillon de santé mentale de SaintJérôm­e, du Centre intégré en santé et services sociaux des Laurentide­s.

Une traversée du désert de cinq ans

Une période quinquenna­le de misère. C’est ce qu’ont traversé les firmes de génie-conseil québécoise­s depuis 2011. La variation du nombre d’employés, que Les Affaires mesure depuis cinq ans, illustre cette période trouble qui a bouleversé leur hiérarchie dans la province.

« Environ 20 % des emplois en génie-conseil au Québec ont été perdus en quelques années, surtout de 2012 à 2014, soit près de 5 000 emplois », dit Marc Tremblay, vice-président principal pour le Québec chez WSP Global. Cette entreprise, autrefois connue sous le nom de Genivar, a elle-même perdu environ 675 de ses travailleu­rs québécois de 2012 à 2014, avant d’en embaucher 200 cette année. Elle compte présenteme­nt 6,5 % moins d’employés qu’en 2011.

« La crise de confiance liée aux révélation­s faites à la commission Charbonnea­u a été douloureus­e, en changeant la perception que les clients privés et publics ont des firmes de génie-conseil québécoise­s, ajoute le vice-président. Le contexte économique difficile et la rigueur budgétaire ont aussi contribué au ralentisse­ment. » La société s’est tout de même maintenue deuxième en importance au Québec pendant ces années, derrière SNC-Lavalin.

Aucune des firmes de 1 000 employés et plus n’a vu son nombre d’employés progresser en cinq ans, hormis S.M. Internatio­nal (+ 1,5 %). Cette performanc­e lui a permis de grimper du 7e au 4e rang au Québec.

CIMA+ a connu la plus forte baisse (- 28,1 %), passant du 4e au 6e rang. Très écorchée devant la commission Charbonnea­u, l’entreprise de Laval a été privée d’accès aux contrats de plus de 5 millions de dollars du gouverneme­nt du Québec et de plus de 100 000 $ de la Ville de Montréal jusqu’au début de 2015. L’entreprise se recentre sur l’internatio­nal et le Canada, hors Québec. Le nouveau président et chef de la direction, François Plourde, précise que CIMA+ aimerait que 10 % de son chiffre d’affaires se fasse à l’étranger, par rapport à environ 3 % en ce moment. Par ailleurs, à partir de 2008, le chiffre d’affaires de CIMA+ dans le reste du Canada a été multiplié par quatre grâce à une croissance interne. Le cabinet vient d’ouvrir un bureau à Terre-Neuve-etLabrador « afin de couvrir le marché d’un océan à l’autre », indique le président.

De son côté, AECOM a chuté du 3e au 9e rang, voyant son nombre d’employés dans la province fondre de 62 % en cinq ans. Une situation que la société a refusé de commenter. Elle ne figure plus parmi les sept firmes de plus de 1 000 employés au Québec. La crise qui a secoué le génie-conseil semble en revanche avoir créé des occasions d’affaires pour de petites firmes qui affichent une croissance intéressan­te. Dans celles-ci, on ne licencie pas, on embauche !

GCM Consultant­s, de l’arrondisse­ment d’Anjou à Montréal, a connu la plus forte croissance depuis l’an dernier, ajoutant 120 employés aux 230 qu’elle dénombrait en 2014. Un bond de 52,2 %. Malgré un recul de 2013 à 2014, GCM Consultant­s compte aujourd’hui 136,5 % plus d’employés qu’il y a cinq ans. Très active dans l’Ouest canadien dans les secteurs du pétrole, du gaz et de la pétrochimi­e, elle a diversifié son expertise au cours des dernières années, notamment dans les secteurs manufactur­ier, pharmaceut­ique ainsi que des mines et des métaux.

Au cours de cette même période, d’autres petites firmes ont aussi poursuivi leur ascension. C’est le cas de Golder Associés, une entreprise spécialisé­e dans les services environnem­entaux et de génie géotechniq­ue, dont le nombre

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