Les Affaires

RBC Banque Royale se joint à la cause des maladies mentales

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La cinquième édition de Let’s Bond, une soirée-bénéfice au profit de la Fondation des maladies mentales et de la Fondation Douglas, sera présentée cette année par RBC Banque Royale. Plus de 700 jeunes profession­nels se réuniront le 2 octobre pour ce rendez-vous annuel visant à conscienti­ser les invités aux problèmes de santé mentale et sur l’importance de contrer les tabous et les préjugés liés à ces problèmes afin de favoriser une société saine.

«Ce fut une belle façon pour moi de terminer ma carrière », nous confiait récemment Champlain Charest. Ayant dépassé les 80 ans, il voulait prendre sa retraite après une quarantain­e d’années dans la restaurati­on. De plus, la clientèle de son Bistro déclinait. Il a fermé ses portes en novembre 2014. « Il n’y avait pas d’acheteur. Ce n’est pas facile de vendre une telle collection de vins. Personne n’avait 5 ou 6 millions de dollars à débourser. C’est difficile la restaurati­on aujourd’hui. »

Après d’infructueu­ses négociatio­ns une quinzaine d’années plus tôt avec la Société des alcools du Québec (SAQ), M. Charest s’est finale- ment entendu en 2012 avec la société d’État pour qu’elle lui achète près de la moitié de sa collection. « Je n’avais pas d’autre choix. La SAQ a le monopole sur le marché de l’alcool. C’était le moment de vendre, car le vin, ça ne dure pas éternellem­ent. »

Les vins ont été revendus par la SAQ sur le marché québécois l’année suivante avec le sceau « Vin provenant de la réserve de Champlain Charest ». Un lot de 5 000 bouteilles a aussi été acquis par Estérel Resort, qui a également racheté le nom du Bistro à Champlain, donné à un des restos à l’intérieur de ce complexe hôtelier près du lac Masson dans les Laurentide­s. « Finalement, ça a assez bien tourné pour moi parce que j’ai pu faire mon métier aussi longtemps que possible », raconte M. Charest. Il a conservé 3 000 bouteilles de sa précieuse cave.

Du Château d’Yquem à 3$

Le restaurate­ur oenologue était d’abord un médecin radiologis­te, né en 1931 sur une ferme de Sainte-Hélène-de-Kamouraska, dans le BasSaint-Laurent. Sa passion pour le vin a débuté dans les années 1960, au contact de son confrère radiologis­te et ami André Légaré, qui l’a initié. « Il connaissai­t les vins. Il avait séjourné à Paris. J’ai acheté mes premières bouteilles en 1964. On allait à la Régie des alcools et on demandait d’aller dans la cave, où on conservait les bouteilles invendues. C’est là que j’ai acheté mes premiers Château d’Yquem (le Sauternes le plus réputé) et des Romanée-Conti (illustre domaine de la région de Bourgogne). J’ai payé 3$ et quelques à l’époque pour des bouteilles d’Yquem 1959, une grande année. » Une bouteille de Château d’Yquem 1959 se vend aujourd’hui de 2 000 à 3 000$, selon le site wine-searcher.com.

D’année en année, il a progressiv­ement monté sa collection. En 1974, lors de l’ouverture du premier restaurant (qui s’appelait le Va-nupieds) à l’instigatio­n de son ami, le peintre Jean-Paul Riopelle, Champlain Charest avait déjà 1000 bouteilles. Mais l’essentiel de sa collection s’est construit à partir du milieu des années 1980, lorsqu’il ouvrit le Bistro à Champlain. « J’achetais plus de vin que j’en vendais. Je connaissai­s les vignobles, les bonnes années. Mais la base, c’était d’acheter du vin que j’aimais, pour le plaisir. Mon but n’était pas d’accumuler du vin pour faire de l’argent, hormis pour faire fonctionne­r le restaurant. C’est que je voulais avoir de belles bouteilles que je pourrais conserver, boire dans les années suivantes, faire connaître aux clients, alors que la SAQ ne les aurait plus sur ses tablettes. »

Sa notoriété dépassait les frontières du Québec. Sa cave était si exceptionn­elle qu’à compter de 1988, elle a obtenu chaque année le Grand Award de la réputée revue Wine Spectator, une première au Canada. « Pas si mal pour un petit resto québécois perdu dans un village des Laurentide­s », dit-il avec un sourire. Les propriétai­res de grands domaines vinicoles venaient lui rendre visite. « Celui du Château d’Yquem est venu ici. Il m’a dit que j’étais son plus gros vendeur partout dans le monde. Je vendais ce sauternes au verre de deux onces avec du foie gras. Je passais 20 à 25 bouteilles d’Yquem par année. »

Pour le plaisir

Même si sa passion pour le vin lui permet aujourd’hui de jouir d’une retraite confortabl­e, Champlain Charest ne recommande pas de faire de même. « Si j’étais jeune, j’achèterais du vin pour le plaisir, pas en vue de le revendre. Depuis 10, 15 ans, les prix des grands crus ont tellement augmenté. Un Lafite à 1500$, tu peux difficilem­ent le vendre dans la restaurati­on. Et si tu le revends, tu ne feras pas de grands bénéfices. Comme investisse­ur, je mettrais plutôt mon argent à la Bourse avant de le mettre dans une cave à vin. »

Champlain Charest est une légende dans le monde du vin au Québec. Son restaurant, le réputé Bistro à Champlain, à Sainte-Marguerite-du-LacMasson, abritait une cave à vin exceptionn­elle, réputée partout dans le monde. La collection de quelque 30 000 bouteilles qu’elle contenait était évaluée à environ 6 millions de dollars. Rentable à terme, l’investisse­ment dans le vin ?

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