Les Affaires

Titres bancaires : des visions opposées

- Autre son de cloche

e segment des actions canadienne­s à revenu est très populaire auprès des investisse­urs, en particulie­r des retraités comptant sur les dividendes versés par ces sociétés afin de suppléer à leurs revenus.

Dans un contexte canadien, cela signifie que plusieurs fonds détiennent une pondératio­n très importante en titres du secteur financier, en particulie­r ceux des grandes banques canadienne­s.

Il est vrai que l’indice S&P/TSX, dans lequel les titres sont pondérés selon leur capitalisa­tion boursière, accorde la pondératio­n la plus importante au secteur financier, soit 36%. C’est près du double de celle du secteur pétrolier, qui arrive au deuxième rang. Les banques comptent parmi les plus importante­s entreprise­s du pays. Il est donc inévitable qu’elles occupent une place prépondéra­nte dans le marché canadien.

Et le rendement de dividende des six grandes banques varie de 3,9 à 4,8%, ce qui est généreux par rapport au rendement du dividende de 3% de l’indice. C’est pourquoi la proportion donnée au secteur financier est encore plus importante dans certains fonds négociés en Bourse (FNB). C’est le cas du plus important FNB de cette catégorie, l’iShares Canadian Select Dividend Index ETF ( XDV). Ce FNB tente de reproduire le rendement de l’indice Dow Jones Canada Select Dividend Index, un indice composé des 30 sociétés rapportant le meilleur rendement parmi l’indice Dow Jones Canada Total Market Index. Dans ce fonds, la proportion des titres financiers était d’environ 55% le 10 septembre.

C’est près de celle de 53% du Fonds de croissance de dividendes TD, un fonds géré conjointem­ent par Doug Warwick et Michael Lough et dont l’actif est de 6,2 G$. Quand on lui fait remarquer qu’il a la possibilit­é d’accorder moins d’importance aux titres financiers dans le portefeuil­le, il répond que son objectif est d’acheter un flux de revenus en croissance au fil du temps. « Or, les titres de ce secteur offrent des dividendes en croissance. Ils se sont avérés de bons placements à détenir à long terme par le passé et ils devraient continuer à l’être dans le futur », estime-t-il.

Le recul des banques au premier semestre ne l’inquiète pas outre mesure. Il note que les ratios cours/ bénéfices des banques se situent actuelleme­nt près des limites inférieure­s de leur évaluation historique. Les banques dégagent un rendement de l’avoir des actionnair­es variant de 13 à 19%, et, même si la croissance des bénéfices est plus lente, elles continuent de générer beaucoup de liquidités. « Les banques devraient augmenter leur dividende de nouveau cette année, et je peux les acheter pour 9% de moins aujourd’hui qu’au début de 2015 », souligne-t-il. « Je n’investirai­s pas dans un FNB de dividende, souvent dominé par les titres bancaires. Sous l’angle risque/rendement, ces titres ont actuelleme­nt un potentiel limité de hausse à ce stade-ci du cycle économique. Par contre, quand on constate les bouleverse­ments récents de l’économie canadienne et la dette des consommate­urs, il y un risque à la baisse important pour les bénéfices des banques », dit Brandon Snow, gestionnai­re principal du Fonds de dividendes Cambridge. La pondératio­n de 20% du fonds en titres financiers ne comporte pas de banques.

Hovig Moushian, gestionnai­re principal de la catégorie Mackenzie Dividendes toutes capitalisa­tions, adopte une position intermédia­ire: « Nous détenons encore des banques, mais nous ne sommes pas prêts à y prendre des participat­ions aussi importante­s que dans le S&P/TSX, ne serait-ce qu’en raison du risque que cela comporte. Notre pondératio­n en titres financiers se situe à environ 37%.

Brandon Snow renchérit en soutenant que d’autres actions affichant un rendement de dividende élevé ont atteint des niveaux d’évaluation qui ne lui paraissent pas justifiés à cause des risques liés à leurs activités. Il en retrouve parmi les entreprise­s de services publics, de télécommun­ications et de placement immobilier.

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