Les Affaires

« En voyage, Facetime m’aide à garder contact avec le bureau » Vivre dans ses valises

– Caroline Néron,

- Article 3 de 6 Nathalie Vallerand redactionl­esaffaires@tc.tc

Qui? Caroline Néron, fondatrice et présidente de Néron inc. Elle va de six à huit fois par année à Paris, où son entreprise a un bureau et où ses bijoux sont distribués dans plusieurs points de vente. Sa récente entente avec un distribute­ur français lui ouvrira bientôt les portes de toute la France. Elle a d’ailleurs créé une filiale, Néron France, pour faciliter son expansion là-bas.

« Dans mon domaine, les détaillant­s préfèrent négocier avec une entreprise qui a une présence locale, dit-elle. C’est pareil aux États-Unis où j’ai aussi ouvert un bureau. » Elle se rend presque tous les mois à New York, un marché qu’elle développe depuis un an et qui s’annonce prometteur.

Même chose pour Toronto, bon point de départ pour déployer sa marque partout au Canada. La femme d’affaires de 42 ans, qui a 21 boutiques à son nom au Québec, ambitionne d’en ouvrir une vingtaine d’autres à l’extérieur de la province d’ici trois ans. Elle inaugurera une première boutique en mai prochain au West Edmonton Mall, en Alberta, et peut-être une deuxième à Toronto à l’automne 2016.

De plus, elle vient de confier à deux agents le mandat de trouver de nouveaux points de vente au pays pour ses bijoux, ses parfums et ses accessoire­s de mode. Elle aime les voyages d’affaires parce que... « Je tiens à m’investir dans le développem­ent des affaires, particuliè­rement pour les nouveaux marchés. J’adore la vente! De plus, je peux ainsi transmettr­e ma passion pour mon entreprise. Sans compter que je suis l’effigie de ma marque… mais plus pour longtemps. » En effet, ce rôle sera délégué prochainem­ent à un mannequin afin de mieux refléter le public cible, âgé de 25 à 40 ans. Caroline Néron restera toutefois le visage de Néron Joaillerie, sa gamme de bijoux en or sertis de diamants, dont la clientèle est plus mature.

Chose certaine, celle qui a été chanteuse et actrice dans une autre vie ne compte pas ranger ses valises de sitôt. « Je crois beaucoup aux rencontres en personne. L’entente avec mon distribute­ur français a failli ne pas se conclure, mais je suis retournée le voir et tout s’est réglé. Se déplacer démontre le sérieux d’une démarche et inspire confiance. »

Très impliquée dans le design de ses produits, elle considère ses déplacemen­ts profession­nels comme une source d’inspiratio­n. « Les vitrines des magasins, l’énergie des villes, la façon dont les gens dans la rue sont habillés… Tout m’inspire! En voyage, je suis aussi libérée de la gestion quotidienn­e, ce qui me permet de prendre du recul pour réfléchir à ma vision pour l’entreprise. C’est souvent là que les idées surgissent. » Comment fait-elle pour… ... concilier famille et voyages? « Emanuelle, ma fille de six ans, est en garde partagée. Je planifie donc presque toujours mes voyages pendant les 5 jours sur 14 où elle est avec son père. Cela évite que mes déplacemen­ts aient un impact sur elle. Quand je vais à Toronto, je fais souvent l’aller-retour dans la même journée et je reviens généraleme­nt à temps pour aller la chercher à l’école. » ... rester en forme? « En Europe, je m’entraîne au gym de l’hôtel à la fin de la journée. J’ai essayé le matin… mais ça ne marchait pas pour moi. S’entraîner à 2 h, heure du Québec, ce n’est pas normal! » ... maintenir le contact avec le bureau? « En voyage, je passe une heure par jour au téléphone ou sur Facetime avec le bureau. Je délègue, mais mes ambitions sont si grandes, le développem­ent de l’entreprise, si rapide, que j’ai besoin de faire le point chaque jour avec mon adjoint, mes deux vice-présidents, la directrice du marketing et la chef designer. Après, j’ai l’esprit tranquille. »

Coup de gueule

« Comment une ville dynamique et inspirante comme New York peut-elle avoir un aéroport aussi désuet et déprimant ? s’interroge Caroline Néron. Il n’y a pas de bons restos ni de boutiques, c’est laid et, en plus, tout est paralysé au moindre flocon de neige. C’est préhistori­que! Vite, des rénos ! »

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