Les Affaires

Une garderie pour les parents qui veulent s’engager socialemen­t La proximité comme atout concurrent­iel

- POPUPCAMP Anne-Marie Tremblay redactionl­esaffaires@tc.tc COOP ÉTABLI

PopupCamp, une entreprise en démarrage, devrait faciliter la vie de bien des parents qui ne veulent pas mettre une croix sur leurs activités sociales. Cette halte-garderie mobile s’invite dans les 5 à 7, les conférence­s, les événements en tout genre.

Quand l’équipe de PopupCamp débarque, elle s’occupe de tout. Inscriptio­ns avant l’événement, matériel pour sécuriser l’emplacemen­t, éducatrice­s formées, jouets, activités, etc. Un concept novateur. « Nous avons trouvé très peu de services qui ressemblen­t au nôtre. Et ça nous a pris plusieurs mois avant de les découvrir, signe que ce n’est pas très fréquent ! » lance Geneviève Bégin, qui a fondé l’entreprise incorporée en janvier 2015, avec Melyan Vézina.

Surtout, aucune entreprise n’offre exactement le même service, dont Geneviève Bégin a eu l’inspiratio­n pendant ses études de maîtrise en administra­tion des affaires. Alors chef de famille monoparent­ale, elle traînait sa fille avec elle dans toutes les activités : conférence­s, colloques, etc. « Ça lui permettait de mieux comprendre ce qui se passait dans ma vie. Mais quand on écoute une conférence avec un enfant de trois ans, on n’en capte que 10 % », raconte-t-elle.

D’où l’idée derrière PopupCamp. La PME ne fait pas qu’accueillir les enfants de 3 à 10 ans dans un environnem­ent adapté à leurs besoins. Elle offre aussi des activités aux petits, calqués sur l’horaire des grands. « Par exemple, pendant un événement de yoga, nous avons préparé des ateliers de relaxation. Ou encore, dans le cadre d’une journée liée à l’entreprene­uriat, les enfants ont pu créer le canevas d’une entreprise fictive », détaille Melyan Vézina.

Ces entreprene­ures sociales, comme elles se décrivent, vont donc plus loin que d’offrir un simple service de garde pour dépanner. PopupCamp se veut un outil pour les parents qui désirent s’engager socialemen­t, tout en permettant aux petits de découvrir l’univers des grands…

« Nous misons sur une approche inclusive, où les enfants sont intégrés dans la vie du parent. Ainsi, quand ils repartent le soir, ils peuvent discuter de ce qu’ils ont fait dans la journée », explique Geneviève Bégin. Un plus si elle regarde sa fille, aujourd’hui âgée de 4 ans. « Pour elle, c’est une source de fierté d’aller au travail de maman et de partager un peu son quotidien. »

Responsabi­lité partagée

Le concept est aussi novateur dans son modèle d’entreprise, expliquent les cofondatri­ces. En effet, c’est l’organisate­ur de l’événement qui paie PopupCamp, plutôt que les parents utilisateu­rs, précise Geneviève Bégin. « Il décide ensuite de la façon dont il financera le service. Par exemple, il peut trouver un commandita­ire pour couvrir nos frais et offrir une halte-garderie gratuiteme­nt aux participan­ts, répartir le coût entre tout le monde en augmentant légèrement le prix du billet. Il peut aussi facturer un montant lors de l’inscriptio­n d’un enfant. »

Actuelleme­nt, une dizaine d’organisate­urs d’événements ont utilisé leurs services, précise Melyan Vézina. « Mais nous sommes en phase de démarrage, car l’entreprise sera officielle­ment lancée le 23 octobre prochain. » Mis au point pendant le Startup Weekend Women de Montréal, en juillet 2014, le concept a suscité l’enthousias­me. Les membres du jury ont décerné la troisième place au concept, qui a aussi remporté le prix du public.

Concrétise­r ses idées

Pour propulser leurs idées, les deux jeunes femmes ont dû faire preuve d’audace et utiliser leurs ressources : un réseau de relations étoffé, une connaissan­ce approfondi­e des organismes d’aide à l’entreprene­uriat, un système D développé et… beaucoup de motivation ! Car durant les premiers mois, elles n’ont touché aucun revenu. Entre prêts et bourses, travail à temps partiel et demande de bourses, elles se sont maintenues à flot. « Disons que c’était une période de simplicité volontaire », raconte Geneviève Bégin.

Une survie impossible sans une bonne dose de créativité : logées au District 3 Innovation Réunir des designers et des fabricants de mobilier en bois : c’est le pari de la Coop Établi. La PME veut proposer à ses clients des produits personnali­sés qui offrent un bon rapport qualité-prix, ainsi qu’un modèle de coopérativ­e dans lequel chaque fabricant possède une voix. Tables d’extérieur et d’appoint, meubles d’été et de rangement, consoles… On y trouve de tout !

« Tout est parti d’une idée d’André Desrosiers, professeur à l’École de design de l’UQAM, qui connaissai­t bien le monde des designers. C’est lui qui a sélectionn­é les fabricants », dit le président de la Coop, Mario Burque.

Créée en 2014, la Coop Établi réunit aujourd’hui 10 designers et 5 fabricants de la région montréalai­se, et envisage déjà de futurs développem­ents. « Notre objectif est de trouver d’ici la fin de l’année un local qui nous serve de vitrine à Montréal, puis d’agrandir le réseau une fois que nous aurons fait progresser notre chiffre d’affaires », souligne Mario Burque. Un an après sa Center, un incubateur d’entreprise­s, les cofondatri­ces misent beaucoup sur le troc et l’échange de services. Elles utilisent aussi Communauto pour se déplacer et empruntent quelques jouets à la fille de Geneviève pour les activités. De plus, elles comptent sur la collaborat­ion pour faire émerger des idées d’ateliers pour les enfants, par exemple en utilisant des outils de cocréation comme Design Thinking et World Café.

PopupCamp a également lancé une campagne de sociofinan­cement pour encourager les parents à investir dans leur entreprise. « On leur demande aussi de parler de nous aux organisate­urs d’événements, de devenir nos porte-paroles en quelque sorte », précise Geneviève Bégin. Car le nerf de la guerre, c’est de se faire connaître. « On est amoureuses de notre idée, ajoute Melyan Vézina, ce qui nous donne l’impression que tout le monde l’est aussi. »

Mais reste encore à convaincre, à mettre en place des créneaux, à cibler certains événements pour se développer. Et, éventuelle­ment, faire des petits. création, la Coop a généré des revenus de 100 000 $, mais vise les 2 millions de dollars.

Sa principale innovation : le statut de l’entreprise, sous forme de Coop. Il y a aussi son offre, qui la différenci­e des grandes chaînes. « La proximité est un élément important : le client apprécie le fait de pouvoir venir directemen­t chez nous pour choisir un produit qu’on personnali­se à son goût », explique Mario Burque.

L’intérêt pour ses membres ? « Cela nous permet de continuer à gérer notre entreprise comme on l’entend, à mettre en valeur les spécialité­s de chacun dans sa région. Cela nous offre aussi de nouveaux débouchés », dit M. Burque, qui annonce que les ventes effectuées grâce à la Coop représente­nt 15 à 20 % du chiffre d’affaires généré par son entreprise. L’objectif : élargir l’offre de la Coop pour proposer d’ici 2016 la vente d’une dizaine de gammes de produits, soit plus d’une quarantain­e de meubles. – MARIE LYAN

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