Les Affaires

Magna et Linamar, des occasions en plein scandale de leur client Volkswagen

- Dominique Beauchamp dominique.beauchamp@tc.tc

Les investisse­urs téméraires peuvent envisager de cueillir les titres de Magna Internatio­nal (NY, MGA, 45,90 $ US) et Linamar (Tor., LNR, 67,65 $), éclaboussé­s en Bourse par la duperie de leur client Volkswagen qui a équipé ses moteurs diesel de logiciels faussant les résultats des tests antipollut­ion.

Même si Magna et Linamar pourraient bénéficier du déclin des moteurs diesel et du resserreme­nt des contrôles antipollut­ion, il faut des reins solides à court terme, parce que toutes les ramificati­ons du scandale risquent de s’étaler sur plusieurs mois.

De plus, l’affaire survient alors que la santé de l’économie mondiale, en particulie­r celle de la Chine où les constructe­urs automobile­s allaient chercher leur croissance, suscite des craintes et pèse déjà sur l’évaluation de toute l’industrie automobile.

L’éventuel changement de régime des taux par la Réserve fédérale américaine s’ajoute aux soucis. Autrement dit, si le ralentisse­ment mondial se transforma­it en récession, ces titres perdraient de la valeur, puisque la croissance prévue de leurs bénéfices serait entachée.

Voilà pourquoi plusieurs analystes recommande­nt l’achat de Magna et de Linamar tout en abaissant leurs cours cibles pour ces titres.

Immatériel, selon Linamar

L’ontarienne Linamar a déjà publié un communiqué assurant que l’impact financier du scandale serait « immatériel ».

Le recul de 4 % de l’action de Linamar depuis le 17 septembre rend son achat plus attrayant, mais la conjonctur­e incertaine justifie une évaluation plus modeste pour tous les constructe­urs, explique Brian Morrison, de Valeurs mobilières TD.

Il réduit son cours cible d’un an de 91 à 86 $, ce qui donne tout de même au titre un potentiel d’appréciati­on de 26 %.

L’action de Linamar se négocie à un multiple de 10,5 fois les bénéfices prévus en 2015, légèrement sous sa moyenne de 11 fois depuis 2010.

Magna, qui réalise 36 % de ses ventes auprès de Volkswagen, BMW et Daimler, est restée silencieus­e depuis que la tricherie a été éventée. Son action a perdu 9 % depuis le 17 septembre.

M. Morrison n’en recommande pas encore l’achat, car les perturbati­ons dans l’industrie allemande risquent de retarder l’améliorati­on des marges européenne­s de Magna sur laquelle il misait.

L’analyste réduit l’évaluation qu’il accordait au titre. Son nouveau cours cible de 57 $ US est néanmoins porteur d’un gain potentiel de 21 %.

Mark Neville, de Banque Scotia, recommande sans hésitation les titres de Magna et de Linamar. À son avis, le récent recul du multiple d’évaluation de ces titres tient déjà compte de toutes les inquiétude­s.

« L’impact du scandale des moteurs diesel sera mineur sur ces deux sociétés qui réalisent aussi très peu de leurs ventes en Chine. Entretemps, ces deux fournisseu­rs profitent des meilleures ventes d’autos en 10 ans aux ÉtatsUnis et du rebond de 9 % des ventes d’autos en Europe cette année », dit-il.

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