Les Affaires

QSD se fait copier par les grands, et elle aime ça

- Pierre Théroux redactionl­esaffaires@tc.tc

QSD n’a pas la notoriété et les énormes budgets marketing des géants américains du sport comme Nike et Under Armour. Mais la PME de Laval, qui se spécialise dans la création et la confection de vêtements de compressio­n, fait tranquille­ment sa place parmi les grands du secteur, qui osent même s’inspirer de sa gamme de produits.

« Quand on voit de grandes entreprise­s copier nos vêtements, ça fait un petit velours », dit Carine Villeneuve, vice-présidente de cette entreprise qui célèbre son 10e anniversai­re.

QSD n’entend pas pour autant se protéger en brevetant ses produits. « Ça coûte beaucoup trop cher. En plus, dans l’industrie du vêtement, une entreprise peut changer une maille pour que le brevet ne soit plus applicable. Mais on garde notre longueur d’avance », explique-t-elle.

La recette de son succès : l’entreprise a conçu « des vêtements avec des zones précises de compressio­n qui les rendent plus efficaces ». Les vêtements de QSD offrent aussi une compressio­n recommandé­e d’au moins 20 milligramm­es de mercure. Sinon, ce sont simplement des vêtements serrés qui n’ont pas le même rendement. Or, la PME a comparé les degrés de compressio­n de ses vêtements à ceux des autres entreprise­s et, « pour la majorité, la compressio­n n’est pas suffisante pour avoir des bénéfices », dit Mme Villeneuve.

Cibler les sportifs

QSD a été créée en 2005 par les frères Gilbert et Daniel Ayoub, cofondateu­rs du fabricant de t-shirts Gildan, ainsi que par Carine Villeneuve et sa mère Michelle Simon, une designer spécialist­e du tricot sans couture qui a travaillé pendant près de 20 ans pour le Groupe Trimera, un fabricant de vêtements d’intérieur et de sport. Chaque année, Mme Simon oeuvre à mettre au point de nouveaux produits avec une équipe qui varie de 4 à 5 personnes. Depuis sa création, l’entreprise a obtenu des subvention­s à la R-D pour un montant total de 500 000 $.

La société s’est initialeme­nt lancée dans la conception de vêtements de compressio­n médicaux, sous la marque Angel Care, qui favorisent une meilleure récupérati­on après une chirurgie. « On s’est d’abord intéressés aux hommes, parce qu’il y avait moins de produits sur le marché pour cette clientèle », précise Mme Villeneuve, qui étudiait au programme de baccalauré­at en administra­tion des affaires, option marketing, à HEC Montréal aux débuts de l’entreprise. Cette dernière compte aujourd’hui une vingtaine d’employés, dont huit couturière­s.

En 2010, QSD s’attaquait à un autre marché avec le lancement de sa marque EC3D, consacrée aux vêtements de compressio­n haute performanc­e pour sportifs et athlètes. Cette gamme de produits, qui comprend entre autres des bas, des pantalons, des chandails et des manchons, favo- rise une meilleure circulatio­n sanguine. On les porte pour améliorer les performanc­es ou atténuer les inflammati­ons et les douleurs musculaire­s. « Ils gagnent en popularité auprès des athlètes profession­nels et des amateurs », constate Mme Villeneuve.

Des revenus en hausse de 30 %

QSD fournit ses vêtements à une dizaine d’équipes de la Ligue nationale de hockey, dont les Canadiens de Montréal. Des équipes de la Ligue canadienne de football et de la Ligue nationale de football (NFL), de même que des équipes sportives d’université­s américaine­s, figurent aussi parmi ses clients.

Les vêtements de compressio­n pour le sport, vendus entre autres chez Sports Experts au Québec, génèrent 60 % de ses revenus de trois millions de dollars, en hausse de 30 % par rapport à l’année dernière. Le marché américain compte pour 60 % du chiffre d’affaires. L’entreprise vend également ses produits au Royaume-Uni et au Mexique, et vient de conclure une entente avec un distribute­ur en Australie. QSD a récemment acquis le fabricant américain 110 % Play Harder, ce qui lui permettra d’accroître ses ventes et sa présence aux États-Unis.

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