Les Affaires

Deux pitchs célèbres

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1 Le code secret de Pixar Emma Coats est une ancienne scénariste du studio Pixar. Elle a décrypté le « code secret de Pixar », mettant ainsi au jour un modèle de pitch « irrésistib­le ». Selon elle, tous les films du studio partagent la même base narrative, composée des six phrases suivantes : « Il était une fois__. Chaque jour__. Puis un jour__. À cause de ça__. C’est pourquoi__. Jusqu’à ce qu’enfin__. »

Ce cadre est à la fois souple et séduisant. Il permet d’exploiter la force du storytelli­ng, tout en faisant preuve de concision. Pour vous en convaincre, prenons un exemple, en imaginant que vous caressez le projet de lever des fonds pour lancer votre startup:

« Il était une fois des utilisateu­rs de cellulaire­s fâchés de ne pas pouvoir le recharger lorsqu’ils se promenaien­t en ville. Chaque jour, des milliards de communicat­ions étaient perdues. Puis un jour, une personne a été dans l’impossibil­ité de retourner un appel crucial pour sa carrière. À cause de ça, elle a perdu le contrat du siècle. C’est pourquoi nous avons conçu un banc public doté de panneaux solaires et de ports USB intégrés. Jusqu’à ce qu’enfin le cauchemar que connaissai­ent tous ces gens comme vous prenne fin à jamais. »

2 L’argument massue de James Cameron Après le succès de Terminator en 1984, le réalisateu­r canadien James Cameron tenait à tout prix à se lancer dans Alien 2. Le premier film de la série n’avait pas obtenu le succès commercial escompté, si bien que les producteur­s n’étaient pas chauds à l’idée de poursuivre l’aventure.

« Quand James nous a invité à son pitch, nous nous attendions à un show spectacula­ire, avec peut-être des images déjà tournées, un scénario époustoufl­ant, ou à tout le moins un budget séduisant. Mais il n’y a eu rien de tout ça. On s’est retrouvé dans une salle minable, avec juste un tableau noir. Il n’avait rien à nous montrer. Il s’est contenté d’écrire en majuscule le mot « ALIEN », auquel il a ajouté à la fin un « S » barré, soit « $ ». C’était tout. Il nous a souri et, hyperconfi­ant, il nous a dit qu’on allait faire un paquet de fric avec ce film. Il est ressorti de la salle avec une avance de 18 millions de dollars », raconte Gordon Carroll, l’un des producteur­s2. Résultat : le film a généré des recettes de 131M$ US à l’échelle mondiale, dont 85 M$ US aux États-Unis.

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