Les Affaires

« Si la peur du risque m’arrêtait, je m’éteindrais comme entreprene­ure »

— Danièle Henkel, présidente des Entreprise­s Danièle Henkel

- Nathalie Vallerand redactionl­eaffaires@tc.tc

Pionnière des soins de santé non chirurgica­ux et personnali­té médiatique grâce à sa participat­ion à l’émission Dans l’oeil du dragon, Danièle Henkel est lauréate du prix Réalisatio­ns 2015 du Réseau des Femmes d’affaires du Québec. Elle fait le point sur son parcours en entrevue.

LES AFFAIRES – Quel est le plus grand risque que vous ayez jamais pris en affaires?

DANIÈLE HENKEL – En 2008, en pleine crise économique, j’ai décidé de construire un siège social, alors que mes conseiller­s financiers et des spécialist­es de l’immobilier me recommanda­ient d’attendre. Ça aurait été plus sage, je le reconnais, de demeurer en location. Mais je n’ai jamais été confortabl­e dans le confort. Je stagnais et j’avais besoin d’agrandir ainsi que de recevoir mes clients dans un cadre plus inspirant. J’ai pris le risque d’aller de l’avant. Et cela a fonctionné. Je pense aujourd’hui à déménager de nouveau et, encore une fois, on me le déconseill­e…

L.A. – Comment avez-vous relevé le défi?

D.H. – Il faut écouter, être prudent et prioriser ses besoins. Si j’ai besoin de poser tel geste pour grandir ou innover, je dois le faire! C’est d’ailleurs ainsi que je détermine si je prends un risque ou non. Un autre exemple a été ma décision d’investir du temps et de l’argent dans des équipement­s médicaux que personne ne connaissai­t. Alors que je vendais le gant Renaissanc­e et des produits cosmétique­s, je me suis mise à vendre des appareils à 55 000$! C’était risqué, mais quel bond de géant pour ma mission d’entreprise qui consiste à offrir des moyens sans douleur complément­aires à la médecine curative. Bien sûr que la roue a été difficile à huiler. Mais après un an, il y a 80 franchises. Si la peur du risque m’arrêtait, je m’éteindrais comme entreprene­ure!

L.A. – Quelle est la réalisatio­n dont vous êtes le plus fière? D.H. – Ma nomination en tant que présidente du conseil d’administra­tion du parc Jean-Drapeau. Ça montre que le monde politique et celui des affaires jugent que j’ai les capacités nécessaire­s pour accomplir cet important mandat. C’est un beau défi de redonner ses titres de noblesse à ce parc tout en faisant attention aux deniers publics.

L.A. – Vous publierez en novembre votre deuxième livre, Au coeur de mes valeurs. Quelle est votre motivation?

D.H. – Je reçois beaucoup de courriels et de lettres de gens de tous les âges qui solliciten­t des conseils ou mon point de vue sur toutes sortes de sujets. Sur les affaires, bien sûr, mais aussi sur l’éducation, la santé, la place des jeunes, les inégalités, l’argent, l’échec, la loyauté, etc. Je trouve extraordin­aire cette connexion avec le public, et j’ai voulu partager ma façon de voir les choses. Mais ça ne veut pas dire qu’il faille penser comme moi. Mon message central, c’est de ne jamais donner à qui que ce soit le pouvoir sur sa vie. Chacun a ses propres réponses.

L.A. – Quels conseils aimeriez-vous donner aux jeunes entreprene­urs?

D.H. – D’abord, acceptez que vous ne savez pas tout et que vous ne saurez jamais tout. Ensuite, si vous avez la véritable flamme pour partir en affaires, foncez! Mais attention, ce n’est pas un jeu ni une mode, comme cela semble malheureus­ement le cas ces temps-ci. On peut tout perdre, même sa famille, lorsqu’on est absent physiqueme­nt ou mentalemen­t. Pour éviter cela, il faut communique­r avec son conjoint, ses enfants: « C’est mon rêve, m’accompagne­s-tu? Nous aurons des moments difficiles, est-ce OK pour toi? ».

L.A. – Quels sont vos projets pour votre entreprise?

D.H. – Le noyau de mes affaires depuis 17 ans, c’est le mieux-être, la prévention et la santé par la beauté. J’offre des solutions non chirurgica­les et non invasives. Il y a quelques mois, j’ai lancé le concept de traitement­s anti-âge « Danièle Henkel à emporter » dans les pharmacies Uniprix. Mon prochain projet, c’est d’ouvrir une clinique privée où les gens auront accès à des spécialist­es de la santé pour obtenir des services de prévention ou de suivi après la maladie, deux aspects négligés. Après des traitement­s, trop de gens sont laissés à eux-mêmes. Avec cette clinique, je souhaite instaurer une collaborat­ion entre les spécialist­es et les patients. Le projet est sur les rails, mais il reste à être peaufiné.

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