Les Affaires

Devenir la Jehane Benoît du « sans gluten »

- — CATHERINE GIRARD

Caroline Roy rêvait de devenir médecin, d’aider les autres. Mais elle a trouvé un autre moyen de satisfaire son côté altruiste: elle a lancé sa gamme de produits de boulangeri­e sans gluten ni caséine. « Tout a commencé en 2006. À cette époque, mon jeune fils présentait plusieurs symptômes s’apparentan­t à l’autisme. En faisant des recherches, j’ai découvert qu’une diète sans gluten ni caséine pouvait lui être bénéfique », raconte la lauréate des Prix Femmes d’affaires du Québec dans la catégorie Entreprene­ure, petite entreprise.

Le hic: elle n’arrive pas alors à trouver des produits qui répondent à ses exigences en matière d’alimentati­on saine et naturelle. « J’avais banni les produits raffinés de mon menu depuis plusieurs années. Cependant, tous les produits sans gluten et sans caséine que je trouvais étaient bourrés d’additifs », déplore-t-elle.

Déjà habituée à fabriquer son propre pain, Caro- line Roy décide d’élaborer une recette sans gluten ni caséine, faite à partir d’ingrédient­s biologique­s et qui pourrait confondre les amateurs de pain de blé. « Au bout de deux ans et demi d’essais et d’erreurs, j’ai réussi un premier pain qui répondait à tous ces critères », dit-elle.

En plus de son pain, l’apprentie boulangère met au point d’autres recettes: gâteaux, gaufres, pâte à tarte, etc. « Nous étions tellement emballés par les résultats que nous avons décidé d’en faire bénéficier le plus de gens possible en lançant Cuisine L’Angélique. »

Quelques mois seulement après l’arrivée sur les tablettes du premier produit de l’entreprise, Jacqueline Lagacé lançait le livre Comment j’ai vaincu la douleur et l’inflammati­on chronique par l’alimentati­on. « Toutes nos recettes respectaie­nt les normes du régime hypotoxiqu­e qu’elle préconisai­t. Ce livre nous a permis de décupler nos ventes », se souvient Caroline Roy. Sa PME, établie à Coaticook, compte 13 employés.

Le plus grand risque qu’elle ait jamais pris « J’ai rapidement dû investir plus de 100 000$ pour me procurer de nouveaux équipement­s afin de satisfaire la demande. Le risque était d’autant plus grand que ces équipement­s étaient conçus pour fabriquer des produits standard. Il s’est écoulé un an avant que je réussisse à les mettre au point. J’ai aussi été obligée de trouver un second emploi pour être en mesure de rembourser mon emprunt. »

Ce qu’elle aimerait réaliser en affaires « Je rêve de devenir la Jehane Benoît du “sans gluten”! Je souhaite avant tout accompagne­r les gens dans leur régime sans gluten, afin que celuici ne soit plus perçu comme une contrainte. »

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Caroline Roy, Cuisine L’Angélique

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