Les Affaires

L’art de persévérer

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La directrice générale du Conseil des arts de Montréal porte bien son nom. « Je sais mailler les gens et réunir autour d’une même table des personnes qui pensent différemme­nt », dit Nathalie Maillé, lauréate des Prix Femmes d’affaires du Québec dans la catégorie Cadre, dirigeante ou profession­nelle, organisme public ou parapublic.

À la fin des années 1990, alors qu’elle vient d’avoir un enfant, elle ose quitter la sécurité d’un emploi dans le secteur de la formation scolaire en art pour se joindre au Conseil des arts de Montréal. Se lancer dans la gestion culturelle lui permet de participer au rayonnemen­t de sa passion pour les arts, en particulie­r pour la danse contempora­ine et le théâtre, qu’elle a étudiés à l’université. « En m’orientant vers la gestion culturelle, j’ai mieux mis à contributi­on mes forces personnell­es qu’en restant dans la pratique artistique. »

Pendant 15 ans, Nathalie Maillé gravit les échelons du Conseil des arts de Montréal, dont le rôle est de soutenir les organismes artistique­s de la Ville, pour en devenir la directrice en 2013. Un parcours sans fautes qui ne la protège pourtant pas du syndrome de l’imposteur. « Je me bats contre moi-même, et je dois constammen­t me botter les fesses pour ne pas laisser ce sentiment m’envahir, dit-elle. Lors du concours pour le poste de directrice générale, j’étais la seule à être surprise de l’avoir obtenu. »

Cette Montréalai­se a su transforme­r ce qui pourrait être une faiblesse en un atout. « Le doute est problémati­que quand il empêche d’avancer, mais sinon, c’est sain de douter, dit-elle. Le jour où on ne doute plus, on frappe le mur. »

Pour se dépasser, elle s’inspire des artistes qui l’entourent. « Le milieu culturel est très exigeant. Les artistes sont des gens performant­s et passionnés qui ne travaillen­t pas seulement pour des raisons pécuniaire­s, mais qui aspirent surtout à être reconnus. Je veux être à leur hauteur! »

Le plus grand risque qu’elle ait jamais pris « Au milieu des années 2000, à l’époque des défusions municipale­s, j’ai misé au contraire sur la fusion pour assurer la présence des artistes sur tout le territoire. Cette idée de fusionner était un peu casse-cou, mais je crois que réunir autour de la table les parties prenantes est la seule façon de travailler. »

Ce qu’elle aimerait réaliser en affaires « Créer des alliances entre le secteur culturel et le monde des affaires. Je souhaite aussi développer l’intérêt pour la philanthro­pie culturelle, notamment en faisant mieux valoir l’importance économique de la culture. » — FANNY BOUREL

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Nathalie Maillé, Conseil des arts de Montréal

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