Les Affaires

Soft Touch : la boîte à musique qui fait voyager dans le temps

- — CLAUDINE HÉBERT

Si vous visitez ces jours-ci la salle d’exposition de la manufactur­e de la Maison Reuge, à Sainte-Croix, en Suisse, portez attention aux trois petites boîtes musicales de la collection Soft Touch, recouverte­s d’un écrin de cuir bleu, vert ou jaune. Ces oeuvres d’art, vendues chacune 1 600 francs suisses (environ 2 000$ CA), sont signées Guillaume Sasseville, un designer montréalai­s spécialisé dans la conception de produits de luxe.

Comment le designer, qui possède un atelier rue Parthenais, à Montréal, a-t-il réussi à se tailler une place au sein des collection­s du maître suisse de la boîte à musique? « J’ai fait une maîtrise en design de produit et industrie du luxe à l’École cantonale d’art de Lausanne en 2011. Ce diplôme m’a permis de développer des relations avec plusieurs acteurs de l’industrie du luxe établis en Suisse et ailleurs en Europe », rapporte le designer. Son passage dans le prestigieu­x établissem­ent lui a d’ailleurs donné l’occasion de travailler avec de grands noms du luxe, tels qu’Audemars Piguet (montres), Christofle (art de la table) et Baccarat (cristaller­ie).

La Maison Reuge a approché Guillaume Sasseville l’an dernier pour lui demander de réaliser une collection de boîtes musicales dans le cadre de son 150e anniversai­re. « Je leur ai suggéré quatre pistes. Le concept du langage héraldique a retenu leur attention », raconte le designer. Ce concept reprend les codes et les assemblage­s de la malle de haute maroquiner­ie.

« Il fait allusion aux origines de l’accessoire. Apparues au 18e siècle, les mécaniques musicales comptent parmi les premières inventions à permettre à la musique de voyager. C’est ce que j’ai voulu reproduire avec le concept de la malle », explique Guillaume Sasseville. La collection suggérée par le designer montréalai­s, qui met en vedette des mélodies de Brahms ( Danse hongroise, no 1) et de Tchaïkovsk­i (« Valse des fleurs »), est actuelleme­nt en essai commercial.

D’autres collaborat­ions avec de grands noms européens de l’univers de la joaillerie et de l’horlogerie figurent également au calendrier du designer montréalai­s. Des ententes qui sont pour le moment tenues secrètes. « Les entreprise­s qui évoluent dans l’univers du produit de luxe se doivent de travailler avec des designers contempora­ins pour proposer des nouveautés qui reposition­nent leur marque et rappellent leur nom aux gens », poursuit le designer.

Pour solidifier son lien outre-Atlantique, le designer montréalai­s s’est associé au designer suisse Olivier Tache. « Quand on évolue dans l’univers du luxe, il est important de maintenir un rapport humain avec son client et sa clientèle », souligne Guillaume Sasseville.

Enfin, pas question pour le designer de commencer à jouer les grosses têtes. « Il faut rester sage dans ces processus de création. Il faut savoir intégrer les bons codes pour assurer la continuité du produit, de la marque. »

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