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DÉCOUVREZ LES 10 LAURÉATES DU PRIX FEMMES D’AFFAIRES DU QUÉBEC

- Anne-Marie Tremblay redactionl­esaffaires@tc.tc

Même si la proportion de femmes en affaires augmente, plusieurs hésitent à prendre des risques, ce qui freine la croissance de leur organisati­on. Explicatio­ns et pistes de solutions avec Ruth Vachon, pdg du Réseau des Femmes d’affaires du Québec (RFAQ).

Aujourd’hui encore, certaines femmes ont tendance à voir plus petit que leurs confrères masculins, constate la pdg. C’est le cas, notamment, lorsqu’il est question de financer leur entreprise. Plusieurs préfèrent vider leur bas de laine et demander l’aide de leurs proches avant de se tourner vers les institutio­ns financière­s, constate Ruth Vachon. « Elles ont peur de se faire dire non ou ne veulent pas trop s’endetter, mais elles y engouffren­t leurs économies. »

Une réalité que confirme Nancy Goudreau, directrice du financemen­t corporatif à la Banque de développem­ent du Canada (BDC) et présidente du comité 50+Une du RFAQ, un groupe qui veut propulser la croissance des entreprise­s avec des femmes aux commandes.

« En moyenne, les femmes d’affaires empruntent 50% moins que leurs confrères masculins. De plus, elles ont tendance à rembourser plus rapidement leurs prêts. »

Un réflexe louable, mais qui mine leurs possibilit­és d’investir pour améliorer leurs performanc­es, en achetant de l’équipement par exemple. Si bien que les entreprise­s dirigées par des femmes affichent un léger retard en matière de croissance, observe Mme Goudreau. Cela peut s’expliquer par différents facteurs. « Plusieurs études montrent que les femmes ont tendance à se lancer dans des secteurs moins porteurs, comme les services, dit-elle. Ce sont des domaines où il est plus difficile d’exporter ou de se déployer à l’extérieur de sa région. »

D’autres ont le vertige quand vient le moment de faire croître leur entreprise. Elles craignent la faillite et préfèrent conserver une entreprise de plus petite taille, ce qui leur permet de se verser un salaire, constate Ruth Vachon. La peur de se tromper, une faible confiance en soi et la difficulté à se vendre sont autant de raisons qui expliquent ce phénomène.

« Le manque d’informatio­n sur les ressources disponible­s est un des freins à la croissance. Il faut que les entreprene­ures soient accompagné­es par des personnes capables de démystifie­r les risques et de les aiguiller vers les bonnes solutions », ajoute Mme Vachon.

Briser l’isolement

Une vision que partage Nancy Goudreau. « C’est important que les femmes ne restent pas seules à jongler avec leurs bonnes idées, en ayant l’impression que c’est trop gros. » Elles doivent en parler pour déterminer jusqu’où elles se sentent à l’aise et établir un plan réaliste, par petites étapes, par exemple. Une bonne façon de mieux comprendre et dompter le risque.

De son côté, le RFAQ tente de multiplier les occasions de réseautage et de maillage. « Mais c’est difficile de sortir les entreprene­ures de leur isolement », souligne Ruth Vachon. Encore aujourd’hui, elles ne voient pas toujours l’intérêt de quitter leur bureau pour serrer des mains, échanger des cartes profession­nelles, etc. « Il faut les aider à bien préparer, avec des objectifs précis en tête, un “discours d’ascenseur” tout prêt pour décrire leur entreprise en 60 à 90 secondes. Ça ne s’improvise pas! »

En plus de participer à des missions commercial­es, le RFAQ a créé des groupes d’entreprene­ures qui échangent sur les problèmes et les solutions en matière de croissance. L’organisme a aussi adhéré à WeConnect, un réseau de certificat­ion internatio­nal permettant aux entreprise­s détenues par des femmes d’accéder aux chaînes d’approvisio­nnement des multinatio­nales.

Des faits encouragea­nts

Par ailleurs, « tout n’est pas noir ou blanc, nuance Ruth Vachon. Plusieurs entreprise­s appartenan­t à des femmes connaissen­t une très forte croissance. » Elle constate d’ailleurs que plusieurs osent sortir des sentiers battus et s’attaquer à des domaines non traditionn­els.

En témoigne la liste des candidates au concours Prix Femmes d’affaires du Québec 2015, qui touche des secteurs aussi diversifié­s que la constructi­on, la formation, la nutrition ou les produits électrique­s. « Les finalistes de cette quinzième édition reflètent cette diversité, en plus de provenir de 10 régions du Québec. C’est une participat­ion beaucoup plus éclatée qu’avant. Cela montre que les femmes, de plus en plus, prennent des risques. »

Découvrez les lauréates des Prix Femmes d’affaires du Québec 2015 dans les pages suivantes.

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Ruth Vachon, pdg du RFAQ, qui présente la 15e édition des Prix Femmes d’affaires du Québec.

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