Les Affaires

MAÎTRISER L’ART DU PITCH COMME UN PRO

Au travail comme dans la vie privée, nous devons convaincre. Grâce à des mots, des chiffres, des images. Afin que les autres embarquent dans notre projet, et que, tous ensemble, nous réalisions le jamais vu, pour ne pas dire l’impossible. Mais comment y p

- Olivier Schmouker olivier.schmouker@tc.tc @OSchmouker

« Le Saint Graal de l’influence, personne ne l’a encore découvert. Cela étant, on a aujourd’hui une idée de ce à quoi il ressemble : pour convaincre quelqu’un, il faut jouer avec certains leviers psychologi­ques », dit Jean-Baptiste Audrerie, directeur du marketing et psychologu­e organisati­onnel du bureau lavallois de SPB Psychologi­e organisati­onnelle.

Ainsi, l’important n’est pas tant le message que le messager. « La clé, c’est de réussir à faire vibrer l’autre avec nous, ajoute-t-il. C’est de déclencher en lui une émotion profonde, qui le fera entrer de plain-pied dans notre univers, celui où a été conçu notre idée ou notre projet. Comment ? En s’affichant comme un leader inspirant, qui donne envie à tous d’aller plus haut et plus loin. »

Il donne cet exemple récent : « Avez-vous bien écouté le discours qu’a fait Justin Trudeau, le soir de son élection ? Il a martelé l’expression “you told us” [vous nous avez dit], ce qui envoyait le signal qu’il était à l’écoute de tout le monde, et donc connecté à nous tous. Qu’il ne cherchait pas à convaincre ni à imposer sa vision, mais à établir un dialogue. Et il n’y a pas mieux pour faire vibrer nos cordes sensibles, celles qui nous font embarquer dans un projet novateur ».

La clé, c’est donc l’établissem­ent d’un véritable dialogue. C’est ce que croit aussi Nicolas Duvernois, pdg fondateur de Pur Vodka, dont le produit a été reconnu meilleure vodka du monde en 2011 aux Vodka Masters de Londres. « Le mot qu’un entreprene­ur entend le plus à ses débuts, c’est “non”, dit-il. Vous ne pouvez pas imaginer combien de banquiers me l’ont sorti quand je leur soumettais mon projet de vodka québécoise. Mais celui-ci s’est peu à peu transformé en un “oui, mais...” à partir du moment où j’ai mis en avant mon audace et ma passion pour mon projet. »

John Strelecky, l’auteur américain du livre à succès The Why Cafe, de passage à Montréal, ajoute : « Être passionné ne suffit pas, il faut être passionnan­t, si on a l’espoir de captiver notre interlocut­eur. Par exemple, à une soirée, quelqu’un se présente à vous en disant “Je suis le pdg de...” et un autre, par “Je reviens d’un voyage d’affaires en Nouvelle-Zélande”; l’un vous fait bâiller, et l’autre vous fait rêver. C’est aussi simple que cela ».

Une fois l’attention retenue, il convient d’agir avec méthode. À l’image de ce qu’expliquent ici trois maîtres en la matière.

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