Heureux mélange
J’y ai mis les pieds pour la première fois fin août. Il y avait tellement de poussière que j’y suis entrée le nez pincé et la tête baissée. À l’intérieur, de gros débris jonchaient le sol et plusieurs ouvriers s’affairaient à construire des cloisons et des planchers. « Ça sera prêt en octobre! » m’a lancé Natalie Voland avec confiance. Oui sûrement, lui ai-je répondu, plutôt sceptique, tandis qu’elle me faisait faire le tour du propriétaire.
La propriété en question est… une église. L’église SaintJoseph, dans le quartier de la Petite-Bourgogne, à Montréal. Natalie Voland, par sa firme Gestion immobilière Quo Vadis, l’a achetée pour en faire un laboratoire urbain hors norme: un espace collaboratif unique où entrepreneurs, universitaires, organismes communautaires, le privé et le public se mélangent. Tout part de l’idée que l’amalgame des univers conduit à une créativité exceptionnelle, essentielle pour assurer notre développement économique. Le lieu porte aujourd’hui le nom de Salon 1861, en référence à l’année de construction de l’église.
Séduit par l’approche, malgré l’immense chantier à quelques semaines de l’inauguration de l’espace, Les Affaires s’est prêté au jeu. Le 21 octobre, nous avons invité au Salon 1861 trente dirigeants aux parcours variés. L’objectif: brasser des idées pour rédiger rien de moins que « les 10 commandements du monde des affaires du 21e siècle ». Je les remercie chaleureusement. Grâce à la diversité de leurs expériences et de leurs expertises, cette rencontre a donné lieu à de riches débats. Et il n’y avait plus de poussière…
C’est le fruit de leur travail que vous retrouvez cette semaine dans Les Affaires. Il s’agit d’une « boussole morale pour aider les dirigeants », résume notre journaliste et chroniqueuse Diane Bérard, qui est à l’origine de ce projet. Un projet qui prend la forme d’une grande affiche si vous dépliez la Une du journal. À mettre en évidence dans votre entreprise.
L’initiative des « 10 commandements » s’inscrit dans l’esprit du Salon 1861, issu lui-même de Je vois Montréal. Instauré par L. Jacques Ménard, président de BMO Groupe financier au Québec, ce grand mouvement citoyen lancé il y a un an porte aujourd’hui le nom de Je fais Montréal, histoire de s’assurer que les 180 projets lancés aboutissent. Le Salon 1861 est l’un des premiers projets livrés. La recette de Natalie ? « Rêve de l’impossible, entoure-toi de personnes fantastiques et fais en sorte que ces rêves deviennent réalité », m’a-t-elle résumé. Bref, du rêve, de la passion et du courage. Des ingrédients essentiels à tout dirigeant qui veut réussir.