Les Affaires

« La Chine envahit nos marchés historique­s »

— Jean Simard, de l’Associatio­n de l’aluminium du Canada

- François Normand francois.normand@tc.tc francoisno­rmand

Entrevue 60 secondes — La concurrenc­e chinoise fait très mal aux aluminerie­s américaine­s, ce qui explique en grande partie leurs déboires. Percevez-vous cette concurrenc­e? C’est progressif, mais nous allons commencer à la ressentir de plus en plus, car la Chine envahit littéralem­ent nos marchés historique­s. On parle ici du marché américain, où nous exportons 80% de notre production, et ultimement de l’Europe, quand l’Accord économique et commercial global (AECG) Canada-Union européenne sera en vigueur. Et si nous continuons d’assister à des exportatio­ns massives de produits chinois dans ces deux régions, nous risquons de perdre un potentiel de marché en Europe et aux États-Unis. Harbor Intelligen­ce, une firme américaine d’analyse spécialisé­e dans le secteur de l’aluminium, affirme que la plupart des aluminerie­s aux États-Unis fermeront leur porte en 2016 si le prix des ressources ne remonte pas. C’est une sombre prévision. L’industrie du Canada est-elle aussi précaire que celle du sud de la frontière? Je vous confirme que les prévisions de la firme Harbor sont fort valables. Cela dit, au Canada, nous ne sommes pas au même seuil de précarité ou de fragilité qu’aux États-Unis. Heureuseme­nt, nous avons réussi à renégocier des contrats d’approvisio­nnement en énergie pour nos aluminerie­s. Ces ententes nous assurent que le tarif facturé aux producteur­s d’aluminium est concurrent­iel avec l’industrie mondiale. Mais il est évident qu’il faut améliorer notre productivi­té. On est et on sera toujours dans un « marché de commodité ». Pour être compétitif­s, nous devons avoir les coûts de production les plus bas possible, parce que le rendement, c’est la différence entre le prix mondial courant et nos coûts de production. Nous ne devons pas nous asseoir sur l’énergie et le taux de change; nous devons travailler sur tous les fronts.

Comment l’industrie québécoise peut-elle concrèteme­nt améliorer sa productivi­té?

Il faut produire chaque tonne d’aluminium avec le moins d’énergie possible. Il faut aussi avoir la meilleure performanc­e en ce qui concerne les ressources humaines, notamment celles requises afin de produire une tonne d’aluminium. Et, naturellem­ent, nous devons avoir des coûts concurrent­iels. C’est un grand défi. Nous faisons face à des rivaux où les coûts de production représente­nt 25% de ceux du Québec. En Chine, par exemple, cela coûte quatre fois moins cher qu’ici pour construire une aluminerie et pour l’exploiter. Sans compter que l’énergie est subvention­née dans ce pays.

Le plus grand parc éolien en mer du monde, le London Array, situé au large de l’estuaire de la Tamise, à l’est de Londres, au Royaume-Uni, compte 175 éoliennes animées par des turbines Siemens d’une capacité totale de 630MW. La constructi­on de ce parc, fruit d’un partenaria­t entre Dong Energy, E. ON et Masdar, d’Abou Dhabi, a débuté en février 2011 pour un investisse­ment initial de 2,2 milliards d’euros (3 G$ CA). Il alimente près de 500 000 foyers britanniqu­es en électricit­é, contribuan­t du même coup à faire baisser leurs émissions de gaz à effet de serre. — CAROLE LE HIREZ

Pas moins de 30 start-up québécoise­s ont vu le jour du 2 au 8 novembre, dans le cadre du premier Défi Start-up 7 organisé par Les Affaires. Tout au long de la semaine, les entreprene­urs ont eu droit aux conseils de mentors, dont Julien Smith, pdg de Breather, Louis-Philippe Maurice, pdg de Busbud, et Martin-Luc Archambaul­t, pdg d’AmpMe. Les entreprene­urs amorcent maintenant un marathon pour transforme­r leur start-up en entreprise viable. Les dix finalistes choisis peuvent espérer mettre la main sur un des deux prix du concours. Pour choisir le lauréat du Prix du public du Défi Start-up 7, rendez-vous sur la page Facebook de Les Affaires : facebook.com/ la.lesaffaire­s. Vous avez déjà rêvé de prendre l’avion avec la même facilité que de sauter dans un taxi ou de monter dans un autobus? C’est le service apparemmen­t unique au pays que Chrono Aviation, une entreprise de nolisement de Québec, prévoit offrir à compter de février 2016. Pour un coût d’adhésion initial de 1 000$ (taxes en sus) et des coûts d’abonnement par la suite variant de 1 400$ à 1 795$ par mois, les membres de ce club sélect pourront voyager par avion entre Québec, Montréal et Toronto aussi souvent que désiré. Ce service de transport par abonnement offrira jusqu’à 12 départs par jour en semaine et ne demandera à ses passagers qu’un préavis d’embarqueme­nt de 15 minutes. Un service qui risque de remuer passableme­nt l’industrie du nolisement au Québec. — MARTIN JOLICOEUR

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