Les Affaires

Suivre sa voie: le choix judicieux de Vicky Girouard

- Fanny Bourrel redactionl­esaffaires@tc.tc propriétai­re de MotivOp

Un emploi payant chez un grand détaillant de meubles, une maison entourée de gazon vert à Saint-Hyacinthe, une belle voiture… À 24 ans, Vicky Girouard avait tout ce dont elle rêvait. « Pour moi, le bonheur c’était de ne manquer de rien, explique cette jeune femme issue d’une famille modeste. Cependant, je trouvais ma vie plate. Je sentais que j’étais destinée à autre chose. Je voulais me lancer pour accomplir quelque chose de plus grand que moi, mais j’ignorais quelle direction prendre. »

Le signe tant attendu vient lorsqu’elle assiste, en 2011, à une conférence donnée par une artiste et auteure de livres de croissance personnell­e, qui lui propose de devenir son adjointe à Sherbrooke. « C’était fou de tout quitter pour suivre une artiste bohème, mais c’était plus fort que moi : une voix me disait d’y aller. Cette femme semblait tellement épanouie ! »

L’année suivante, le distribute­ur de sa partenaire, Diffusion Orféa, met la clé sous la porte. Les deux femmes décident alors de reprendre l’entreprise, avec le soutien financier de leurs proches. Pour relancer les ventes, elles délaissent le créneau ésotérique pour se tourner vers la distributi­on de livres grand public.

« On a réussi à remonter la pente, mais la rentabilit­é n’était toujours pas au rendez-vous, raconte Vicky Girouard. Au bout d’un an d’activité, on s’est dit : soit on ferme, soit on fait preuve d’imaginatio­n. »

Pour comprendre les raisons de leurs difficulté­s, Vicky Girouard et son associée assistent à des conférence­s données par des gens d’affaires. « On en sortait encouragée­s et inspirées, mais on se demandait comment garder cet esprit, dit-elle. On a commencé à écrire sur des Post-it les citations les plus importante­s entendues et à les coller dans la salle de bains. »

C’est ainsi que vient l’idée de créer des autocollan­ts de phrases positives à apposer aux miroirs pour se motiver dans sa vie personnell­e ou profession­nelle.

Les premiers autocollan­ts qui sont créés en mars 2014 portent des messages comme « Tout est possible » ou « Je suis belle, je suis bonne, je suis capable ». En moins d’un an, 15 000 unités sont vendues dans une centaine de points de vente. Si bien que les deux femmes d’affaires décident de délaisser les livres pour se concentrer sur les autocollan­ts.

Une nouvelle étape

Au printemps dernier, l’associée de Vicky Girouard choisit de prendre un autre chemin. La jeune femme de 27 ans prend son courage à deux mains et rachète l’entreprise. Rebaptisée MotivOp, elle vise à pousser les gens à l’action. « On ne veut pas juste proposer une belle phrase, souligne-t-elle. Il faut qu’elle touche les gens et apporte du concret dans leur vie. »

Traduction en anglais pour percer le marché américain, boutique en ligne pour conquérir l’Europe et partenaria­ts avec des causes comme celle contre le cancer du sein, Vicky Girouard est pleine d’idées pour faire croître sa PME.

Ciblant également le marché des entreprise­s, elle songe à lancer des articles de bureau comme des balles antistress ou des clés USB ornées de pensées positives pour stimuler les employés.

En juin dernier, elle a participé à l’émission Dans l’oeil du dragon. Cette visibilité et les commandes en vue des fêtes de fin d’année ont permis de faire passer le chiffre d’affaires de 15000 $ en mai à 45000 $ en août. Elle ambitionne d’atteindre les 70000$ de chiffre d’affaires d’ici la fin de l’année.

Quatre ans après la rencontre qui a changé sa vie, l’ex-salariée est-elle plus heureuse dans sa peau d’entreprene­ure ? « Se lancer en affaires représente beaucoup de travail, de risques et d’incertitud­es. Je ne fais pas un aussi gros salaire qu’avant, mais ça viendra. En revanche, je me sens tellement riche intérieure­ment. »

« Souvent, les entreprene­urs sous-estiment les efforts à fournir pour trouver des clients », dit Gloria Lemire, associée chez Deloitte Drummondvi­lle. Ils ont une bonne idée, mais ne savent pas comment amener le client à acheter le concept et le produit. Or, cela doit être la priorité. Si on est convaincu que notre produit ou service correspond à un besoin, il faut donner suite à cette conviction », ajoute Mme Lemire.

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