Les Affaires

TRISTAN (RE)PART À LA CONQUÊTE DU MONDE

- Martin Jolicoeur martin.jolicoeur@tc.tc @JolicoeurN­ews

Après des années de préparatio­n, Tristan se lance à la conquête des marchés internatio­naux, a appris Les Affaires. Dans la plus grande discrétion, le détaillant de mode québécoise a ouvert une première boutique au Chili, il y a un peu plus d’une semaine. Une incursion sud-américaine qui, espère-t-on chez le détaillant, saura ouvrir la voie au reste de son expansion internatio­nale.

« Notre magasin est magnifique, l’ouverture a été un franc succès, et les clients sont au rendezvous. Vraiment, nous ne pouvions espérer mieux », a déclaré à Les Affaires Lili Fortin, directrice générale de Tristan, depuis la ville de Santiago, où l’entreprise a maintenant pignon sur rue.

Fondé à Saint-Jean-sur-Richelieu il y a 42 ans par Gilles Fortin et Denise Deslaurier­s, le détaillant compte actuelleme­nt 49 boutiques au pays, dont les deux tiers sont situées au Québec. Ailleurs au Canada, ses boutiques sont concentrée­s en Ontario et en Alberta. En 2008, l’entreprise a fermé la boutique qu’elle tenait à Manhattan.

Contrairem­ent au Canada, ou même aux ÉtatsUnis, l’entreprise prendra cette fois de l’expansion au moyen de franchises maîtresses vendues à des gens d’affaires locaux. Plusieurs détaillant­s québécois, comme Fruits & Passion dans le passé ou, aujourd’hui, Le Château et la Vie en Rose, utilisent ce moyen pour percer sur les marchés étrangers, tout en limitant les risques.

Le propriétai­re de la franchise de Tristan au Chili détient aussi les droits de développem­ent de la chaîne au Pérou. La première boutique chilienne a ouvert ses portes au centre commer- cial Casacostan­era. Le détaillant devrait en ouvrir une autre « sous peu » au centre Los Dominicos, également à Santiago, avant de s’étendre progressiv­ement dans d’autres régions du Chili et du Pérou.

Selon Lili Fortin, ces deux pays de l’hémisphère Sud ont été considérés comme de bons endroits pour amorcer l’exploratio­n de nouveaux marchés, notamment parce qu’ils sont dans le même fuseau horaire que le Québec. Si les choses se déroulent comme prévu, la directrice générale est d’avis que, de façon réaliste, Tristan pourrait compter d’ici cinq ans une quinzaine de magasins en Amérique latine et de 20 à 30 au Moyen-Orient.

Car, après l’Amérique du Sud, et sans doute avant l’Europe, les pays du Golfe sont considérés comme particuliè­rement propices pour Tristan. Les Émirats arabes unis (avec Dubaï), le Qatar (avec Doha), Oman et le Bahreïn risquent donc avant longtemps de voir Tristan débarquer chez eux. L’entreprise croit déjà détenir la structure nécessaire pour soutenir une telle croissance de son réseau de distributi­on. Elle comprend déjà des équipes de designers, des patronnier­s, des couturière­s et deux usines de production, à Farnham et à Cookshire. « Que nous ayons 50 magasins ou 300, nos coûts fixes sont les mêmes », affirme Mme Fortin.

Cela dit, malgré sa confiance, celle qui a longtemps vécu en dehors du pays rappelle l’importance de s’aventurer à l’étranger avec humilité. « On n’ouvre pas 50 magasins à l’étranger comme on le ferait ici. Mais en restant prudents, nous pensons être bien préparés à ce qui nous attend. Le temps nous dira si nous nous trompons. Mais si nous continuons à faire nos devoirs et à établir de bons partenaria­ts, je crois sincèremen­t possible la réussite de nos projets d’expansion. »

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