Les Affaires

L’avion, le terrain de jeu d’Yan Bouchard Geneviève Carrier concocte des solutions

- Des ventes, Sleeman

Yan Bouchard, 37 ans, est analyste de gestion de programme chez Bombardier Aéronautiq­ue, où il travaille depuis 12 ans. Il fait partie d’un comité réduit chargé de prendre des décisions sur l’aménagemen­t intérieur de deux prochains avions d’affaires de l’avionneur, les Global 7000 et 8000, qui devraient être mis en service en 2018.

Le job de ce CPA-CMA: analyser les impacts de matériaux et d’équipement­s pour l’intérieur des avions et recommande­r les meilleures solutions. Par exemple, c’est lui qui détermine le prix à facturer si un client demande un ajout dans son avion, comme une douche ou un lit.

« Je ne dois pas prendre seulement en compte le coût de l’aménagemen­t, mais aussi les conséquenc­es sur le poids de l’avion, l’échéancier, etc. », explique Yan Bouchard, qui a été analyste financier, puis chef d’une équipe d’analystes financiers avant de faire le saut, en 2013, vers un poste plus stratégiqu­e.

Un rassembleu­r

Il passe peu de temps à son bureau, devant son ordinateur. « Je travaille constammen­t avec les acheteurs qui négocient les contrats et les ingénieurs. Je suis toujours sur le terrain pour récolter des informatio­ns qui me permettent ensuite de faire mon analyse et de présenter mes recommanda­tions au comité de décision », précise Yan Bouchard, le seul comptable de l’équipe, qui comprend une dizaine de personnes.

C’est lui qui doit expliquer que telle idée ou tel matériau est trop coûteux comparativ­ement aux avantages qu’il procure. « Il faut être capable de convaincre les gens, car on ne peut pas toujours trancher ni imposer. J’ai une personnali­té de rassembleu­r, ça m’aide à mener tout le monde sur la meilleure voie », dit celui qui est coach et capitaine d’une équipe d’ultimate frisbee.

« Dans l’équipe de décision, les gens sont sensibilis­és aux contrainte­s financière­s, mais il faut de la fermeté pour faire des recommanda­tions contre l’adoption d’un élément qui, par exemple, est soutenu par les vendeurs, car il facilitera­it leur travail de promotion du produit », ajoute M. Bouchard.

Pour Yan Bouchard, l’entreprise était la voie toute tracée de sa carrière. « Je préfère faire parler les chiffres plutôt que les compiler. Je voulais sentir les effets de mon travail, travailler sur un produit, voir sortir quelque chose de concret à la fin. »

Dans une grande entreprise comme Bombardier Aéronautiq­ue, les perspectiv­es de développem­ent de carrière sont nombreuses. Maintenant qu’il a occupé un poste dans lequel il a pu accroître son leadership et prouver sa capacité à adopter une vision stratégiqu­e, Yan Bouchard pourrait gérer des équipes de plus grande taille, voire, à plus long terme, viser des postes de directeur de programme ou de vice-président. – ANNE GAIGNAIRE Geneviève Carrier, 32 ans, a choisi de travailler au sein d’une entreprise pour être dans un milieu stimulant, plein de défis et qui lui permette d’avoir un réel impact. Chez Sleeman, où elle occupe un poste par intérim de directrice, opération des ventes, elle est comblée.

La brasserie, qui compte un millier d’employés au Canada, joue des coudes dans un marché très concurrent­iel, en face de mastodonte­s comme Molson Coors et Labatt. Geneviève Carrier joue un rôle-conseil important dans la prise de décision. Elle doit découvrir des solutions novatrices dans le « cadre rigide » des contrainte­s budgétaire­s imposées par la conjonctur­e économique.

« J’ai un rôle de modératric­e qui doit sensibilis­er tout le monde à l’aspect financier des projets. Mais en même temps, on n’a pas le choix de prendre des risques et d’injecter de l’argent pour élaborer de nouvelles stratégies qui permettron­t à l’entreprise d’avancer dans un secteur en décroissan­ce. La direction s’attend à ce que je trouve les solutions permettant de dégager l’argent nécessaire à ces stratégies », explique Geneviève Carrier, embauchée comme analyste de revenus par la brasserie en septembre 2013.

Dans ce contexte, elle adore la partie de son rôle qui vise l’optimisati­on des ressources. « Ce qui me fait vibrer, c’est faire faire de l’argent à l’entreprise », lance la jeune femme.

« Réduire les coûts, c’est aussi une façon de faire croître l’entreprise et ça me permet de montrer que mon poste n’est pas qu’une dépense : en un an, je peux peut-être payer mon salaire avec les économies que j’ai fait faire à l’entreprise, ajoute-t-elle. Par exemple, on peut revoir la façon de donner des avantages aux clients pour qu’ils soient aussi positifs pour eux en nous coûtant moins cher. Ça peut se faire en donnant des produits plutôt que des primes en argent, de l’argent sur lequel l’entreprise paie de l’impôt. »

Vision stratégiqu­e

Le volet prévision et analyse de sa fonction la passionne avant tout.

« Je dois établir des prévisions sur le volume des ventes mensuelles ainsi que les revenus tous les mois. Plus de 60% de mon temps est consacré à des projets à plus long terme (améliorati­on des processus, voies pour faire croître les revenus, etc.). » Une vision à long terme et straté- gique qui l’intéresse davantage que la simple analyse d’états financiers.

Geneviève Carrier espère poursuivre son ascension pour atteindre des postes de responsabi­lité, une perspectiv­e qu’elle estime à sa portée dans une organisati­on de taille moyenne comme la division régionale de Sleeman.

Celle qui a travaillé plus de cinq ans chez Saputo considère qu’il est plus difficile d’avoir des occasions de carrière dans les sièges sociaux ou les grandes entreprise­s. C’est pour cette raison qu’elle a choisi un milieu de travail de taille plus modeste. « Je suis plus proche du terrain, les décisions se prennent plus rapidement. » Et la progressio­n de carrière à l’interne lui semble plus accessible. – ANNE GAIGNAIRE

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