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Groupe Stingray Digital multiplie les acquisitio­ns pour croître

Groupe Stingra y Digital

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Le DJ de musique d’ambiance à la télé, sur le Web, sur les appareils mobiles et dans les magasins est dans une course contre la montre pour consolider la niche mondiale qu’il occupe pendant que le fer est encore chaud.

Mieux connu pour ses chaînes de télé musicales Stingray Musique, Karaoke et Concert, la société de Montréal multiplie les acquisitio­ns un peu partout dans le monde pour exploiter un créneau en déclin, mais générateur de solides flux de trésorerie pour qui sait automatise­r ses opérations, explique Deepak Kaushal, de Valeurs mobilières GMP.

Au deuxième trimestre, 88% de ses revenus de 21,3 millions de dollars étaient récurrents. Ses flux de trésorerie ont également bondi de 30%, à 6,4 M$.

Le distribute­ur de musique convertit aussi de 65 à 75% de son bénéfice d’exploitati­on en flux de trésorerie excédentai­res, une notion chère au comptable de formation qu’est le pdg et actionnair­e de contrôle Eric Boyko.

Loin de la guerre que se livrent les services de diffusion de musique à la demande Apple Music, Google Play, Spotify, Songza et Pandora, Stingray récolte chaque mois des revenus d’abonnement des quelque 134 câblodistr­ibuteurs, fournisseu­rs de télé par satellite et par Internet, ainsi que des 74 000 commerces qui achètent son service musical.

Ses marges d’exploitati­on de 36% et son modèle de consolidat­ion plaisent à bien des investisse­urs, dont Fidelity, qui a acheté 13% des actions à droit de vote subalterne de catégorie A et 14% des actions de catégorie B.

Pierre-Dominique Lussier, vice-président de Sipar-Eterna, est aussi du lot, mais il a attendu le récent recul de 19% du titre pour en acheter.

Son évaluation est passée d’un riche multiple de 14,7 fois son bénéfice d’exploitati­on à un ratio un peu plus raisonnabl­e de 11,4 fois.

« La société devra poursuivre ses acquisitio­ns rentables, tout en préservant sa position de force au Canada, pour aspirer à un autre élan en Bourse », reconnaît-il.

Dans un créneau fragmenté, les cibles d’achat et les marchés à percer sont encore nombreux, surtout à l’extérieur de l’Amérique du Nord, où la télévision payante fait encore des gains.

D’ici cinq ans, Stingray prévoit réaliser les trois quarts de ses revenus totaux à l’étranger. Déjà, son site Web corporatif se décline en cinq langues.

Une croissance interne de 8 à 10% des revenus, plus l’ajout de 5 à 10 M$ au bénéfice d’exploitati­on de 3 à 5 acquisitio­ns par année, donne une valeur de 8,38$ à 10,21$ par action à la société, estime M. Kaushal, qui place son cours cible à 9$.

Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, qui aimerait voir Stingray mettre la main sur son pendant américain Music Choice, place son cours cible à 10$.

Ses détracteur­s craignent que son modèle d’entreprise frappe inévitable­ment un mur, parce que la télé payante perd des abonnés et que la technologi­e chamboule les habitudes de consommati­on de la musique.

M. Kaushal rétorque que Stingray a encore de bonnes années devant elle et que l’entreprise saura adapter sa stratégie aux changement­s technologi­ques et du marché.

Le premier test de résistance à franchir surviendra entre 2019 et 2022, une période pendant laquelle plusieurs contrats avec divers fournisseu­rs de télé par câble, satellite et Internet devront être renouvelés. — D. BEAUCHAMP

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