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Cara devra tenir ses promesses pour soutenir son évaluation

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Le franchiseu­r des restaurant­s Swiss Chalet, Harvey’s et Casey’s est revenu en Bourse en faisant miroiter une croissance rapide, un redresseme­nt de 20% de ses marges et des acquisitio­ns potentiell­es d’ici 2020.

Des attentes élevées ont rapidement fait grimper son action de 40%, mais son titre plafonne depuis mai, parce que la récession albertaine freine la croissance des ventes des restaurant­s ouverts depuis plus d’un an.

Au troisième trimestre, ses ventes comparable­s ont crû de 1,9%, soit moins que l’objectif de 2,5% à 4% que s’est fixé la société ontarienne à long terme.

Sabahat Khan, de RBC Marchés des Capitaux, a aussitôt réduit ses prévisions de moitié, à 1,5% pour 2016.

L’action de Cara se bute aussi à une réévaluati­on de son industrie en Bourse après une période d’engouement pour les restaurant­s, une vague sur laquelle Cara a d’ailleurs surfé lors de son retour en Bourse.

Les multiples d’évaluation nord-américains de la restaurati­on se dégonflent mais restent élevés. Le cours cible de 38$ de M. Khan repose sur un multiple de 16 fois le bénéfice d’exploitati­on projeté à la mi-2017, soit 36% de plus que la moyenne de l’industrie.

Prudent, Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux, juge que le cours de l’action reflète déjà en partie les promesses de meilleures marges et le potentiel d’acquisitio­ns. Il abaisse son cours cible de 37 à 35$, tout près du cours actuel.

Cara a tout de même produit un bon troisième trimestre, en partie grâce à son émission d’actions d’avril. Le remboursem­ent de dettes a en effet réduit ses frais d’intérêt, tandis qu’une radiation comptable a presque triplé la valeur de ses pertes fiscales reportées (103 M$). Cara ne versera vraisembla­blement pas d’impôts jusqu’en 2018, indique M. Sklar.

Pour garder les investisse­urs en appétit et procurer du rendement à ses principaux actionnair­es – le holding d’assurance de l’investisse­ur Prem Watsa Fairfax Financial et de la famille Phelan –, Cara a aussi relevé son dividende de 13%.

Afin de nourrir la croissance promise, Cara compte ouvrir 23 établissem­ents d’ici la fin de l’année et de 30 à 50 autres par an à partir de 2016.

Parmi ses onze enseignes, Swiss Chalet, Harvey’s et Montana’s sont les plus susceptibl­es d’être offertes à de nouveaux franchisés, croit M. Khan.

La bonne performanc­e de ses dix restaurant­s de destinatio­n Bier Markt et Landing incitera aussi Cara à ouvrir quelques autres succursale­s d’entreprise. « Ces restaurant­sbars requièrent d’importante­s dépenses en capital, mais ils génèrent de bonnes marges », dit-il.

Un mois après l’achat des 156 restaurant­s New York Fries, Cara reste muette concernant ses projets d’acquisitio­ns.

Elle s’y prépare toutefois avec le dépôt, le 12 novembre, d’un prospectus préalable de base simplifié qui lui permet d’émettre 1,5 milliard de dollars d’actions ou de titres de dettes au cours des 25 prochains mois.

Avec un cours cible de 42$, Chris Bowes, de la Financière Banque Nationale, pense que les investisse­urs n’ont encore rien vu, puisque la société a la ferme intention de doubler son chiffre d’affaires à 3 milliards d’ici 2020.

Le nouveau pdg recruté par Fairfax, William Gregson, améliore aussi la gestion de tous les aspects de l’entreprise en fermant des franchises moins performant­es et en renégocian­t avec les fournisseu­rs, par exemple.

Côté acquisitio­ns, M. Bowes reste persuadé que le Québec est dans sa mire, car la province n’y compte que 7% de ses restaurant­s. — D. BEAUCHAMP

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