Les Affaires

Sleep Country hausse la barre pour son deuxième départ

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L’ex-fiducie de revenu a fait un retour en Bourse, sept ans après son rachat par les investisse­urs privés Birch Hill Equity Partners et Westerkirk Capital. Ce retour en Bourse Sleep Country/ Dormez-vous n’a pas été de tout repos. Après un bond jusqu’à presque 20$ à la fin de novembre, l’action a tout reperdu ensuite.

Les investisse­urs n’ont pas apprécié que Birch Hill tente de vendre un deuxième bloc d’actions en quatre mois, à un cours de 18,50$. Le placement secondaire de 185 millions de dollars s’est finalement réalisé à 17,75$.

Sleep Country n’a rien reçu des 485 M$ récoltés par Birch Hill, depuis juillet. À court terme, la mauvaise gestion des émissions d’actions jette de l’ombre sur la performanc­e du principal détaillant de matelas, qui vient d’enfilere neuf trimestres de croissance des ventes des magasins ouverts depuis plus d’un an.

Le bond de 13,4% des ventes comparable­s au troisième trimestre suggère aussi que le détaillant gagne des parts de marché, dans un créneau qui croît de 3 à 5% par année.

Étonnés, plusieurs analystes avaient relevé au début de novembre leurs cours cibles, d’une fourchette de 17,50-18,50$ à une de 20-22$.

Le titre plaît parce que ses perspectiv­es s’appuient sur l’ouverture et la rénovation de magasins et non sur les acquisitio­ns, bien que les dirigeants n’excluent pas ce scénario. Le détaillant de Vancouver ouvre 14 magasins cette année et compte poursuivre à une cadence annuelle de 8 à 12 d’ici 5 à 7 ans.

« La vente de matelas semble ennuyeuse, mais c’est un segment qui peut aussi procurer de la croissance, en particulie­r entre les mains d’un commerçant aussi performant », note Patricia Baker, de Banque Scotia.

Le titre verse aussi un dividende de 3% qui pourrait augmenter au fil du temps, puisqu’il équivaut à seulement 34% des flux de trésorerie excédentai­res, indique Mark Petrie, de Marchés mondiaux CIBC.

Toutefois, il ne faut pas extrapoler à partir des résultats exceptionn­els du troisième trimestre, son meilleur de l’année, prévient l’analyste. La société vise plutôt une hausse annuelle de 3 à 6% de ses ventes comparable­s.

Depuis le milieu de 2013, Sleep Country récolte les fruits de mesures instaurées pour raviver sa croissance. En un mot, ses magasins sont plus productifs et ses avantages concurrent­iels s’accentuent. Le concurrent de Brault et Martineau et de Sears Canada inonde les médias de publicité régionale tout au long de l’année afin de mousser la notoriété de sa marque, d’attirer plus de clients en magasin et, surtout, de convertir les visites en achats.

Son nouveau concept de magasin fait encore plus de place aux accessoire­s tels que les oreillers, la literie et les têtes de lit.

Ces produits représente­nt déjà 20% des ventes et dégagent des marges brutes de 10% supérieure­s à celles des matelas, ce qui donne un bon coup de pouce aux bénéfices, explique Martin Landry, de Valeurs mobilières GMP.

Déjà, 12% de ses 224 magasins ont adopté le nouveau concept plus contempora­in, et le détaillant prévoit rajeunir 10 à 15 de ses magasins par année.

Comme le détaillant américain Mattress Firm (Nasdaq, MFRM, 52,79 $ US) auquel elle se compare, Sleep Country fait le pari qu’elle peut densifier son réseau, en prenant soin de ne pas le saturer. D’ici cinq ans, le détaillant croit possible d’ouvrir un total de 50 à 70 magasins, ce qui augmentera­it ses revenus de 57% et son bénéfice d’exploitati­on de 60%, à 90 M$.

Chaque nouveau magasin coûte 325 000$ et réalise des ventes de 1,2 M$ dès sa première année. Il contribue rapidement aux bénéfices parce qu’il exige très peu de dépenses additionne­lles et s’appuie sur une infrastruc­ture régionale déjà bien rodée.

Grâce à un plan d’action aussi bien tracé, il ne reste plus au détaillant qu’à remplir ses engagement­s. D’autant que son action n’est pas en solde. — D. BEAUCHAMP

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