Les Affaires

Un rapport québécois préconise d’harmoniser les marchés du carbone

- Marie Lyan redactionl­esaffaires@tc.tc

Alors que l’enjeu de la tarificati­on du carbone a été plusieurs fois évoqué en marge de la COP21, à Paris, un rapport présenté par l’Alliance pour une économie verte au Québec, SWITCH, recommande vivement l’harmonisat­ion des marchés du carbone à l’échelle mondiale.

Harmoniser les règles de fonctionne­ment du marché du carbone entre le Québec, l’Ontario, le Manitoba et la Californie, en vue de conclure des ententes avec la Chine, le Mexique et l’Union européenne : tel est l’objectif défendu par SWITCH, qui réunit des écologiste­s et des gens d’affaires québécois. Ce groupe de travail vient de publier un rapport intitulé « La Route du carbone », dans lequel il demande aux différents gouverneme­nts d’harmoniser les marchés du carbone à l’échelle mondiale, alors qu’il existe aujourd’hui 17 systèmes de plafonneme­nt et d’échange de droits d’émission (SPEDE) dans 35 pays. La Chine et le Mexique ont d’ailleurs récemment annoncé qu’ils avaient l’intention de lancer leur propre marché dès 2017.

« Il faut un cadre habilitant, pour que ce marché prenne tout son sens, et une prévisibil­ité dans la réglementa­tion de l’après 2020, pour permettre aux entreprise­s de mettre en oeuvre les moyens requis », explique Jean Simard, président et chef de la direction de l’Associatio­n de l’aluminium du Canada et coprésiden­t de ce comité de travail.

Il réclame aussi des standards internatio­naux et des mesures de vérificati­on, pour éviter que des réductions soient comptées plusieurs fois ou que des crédits que l’on prétend détenir ne représente­nt pas de véritables réductions.

Or, « le marché du carbone reste le moyen le plus dynamique d’améliorer la performanc­e des entreprise­s et d’habituer les investisse­urs à faire les bons choix, par un système de récompense­s permettant d’aller chercher les meilleurs gains », estime M. Simard. À ceux qui parlent de droits à polluer, il répond : « C’est faux. On voit qu’au fur et à mesure qu’on avance, on réduit le nombre de permis et d’allocation­s. C’est un encouragem­ent à réduire les émissions ».

Bien décidé à peser dans les négociatio­ns, SWITCH a remis son rapport aux premiers ministres du Québec, de l’Ontario et du Manitoba. Objectif ? Que ces mécanismes de marché soient reconnus comme l’un des outils pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Newspapers in French

Newspapers from Canada