Les Affaires

Insertech, l’informatiq­ue à mission sociale

- Anne-Marie Tremblay redactionl­esaffaires@tc.tc directrice générale d’Insertech Angus

Depuis sa fondation, en 1998, Insertech Angus a donné une seconde vie à plus de 160 000 appareils électroniq­ues, en plus de former plus d’un millier de jeunes exclus du marché du travail. Cette réussite repose entre autres sur la culture d’améliorati­on continue et d’innovation qui anime l’équipe composée de 23 employés et 77 participan­ts en parcours d’insertion. « Nous offrons un service de récupérati­on d’ordinateur­s répondant aux plus hauts standards de l’industrie. Nous avons toutes les certificat­ions. Par exemple, nous faisons de l’effacement sécuritair­e selon les normes de la GRC », souligne la directrice générale de l’organisme montréalai­s, Agnes Beaulieu.

L’ensemble de ces efforts a valu à l’équipe de remporter plusieurs reconnaiss­ances, dont le Prix PDG Vert en 2014 et un Phénix de l’environnem­ent en 2009. Insertech est également certifiée ISO 14001, une norme de management environnem­ental. « Nous avons instauré une réflexion structurée en nous demandant comment, pour chacun de nos produits et de nos services, nous pouvions diminuer les impacts environnem­entaux négatifs et augmenter les impacts sociaux positifs », dit-elle.

Par exemple, l’entreprise a décidé d’éliminer l’emballage de ses produits. Mais comme elle vend aussi en ligne, il était impossible de les exclure totalement. « On achète des boîtes déjà utilisées à Cartonek, une entreprise d’économie sociale qui travaille auprès de personnes handicapée­s. »

Par ailleurs, quand les employés doivent se déplacer en voiture, ils se tournent vers Communauto. Les initiative­s pour améliorer le bilan environnem­ental de l’entreprise installée depuis ses débuts dans le Technopôle Angus, à Montréal, ne manquent pas, de l’utilisatio­n de piles rechargeab­les en passant par des réunions sans papier ou par la diminution du chauffage.

Changement de cap

Cette réflexion a mené Insertech à élargir en 2003 sa palette de services, surtout axée, à l’origine, sur le reconditio­nnement et le recyclage d’appareils électroniq­ues. « Vendre des ordinateur­s remis à neuf, c’est bien, mais c’est encore mieux de soutenir les gens pour qu’ils les conservent le plus longtemps possible. On s’est alors mis à changer nos façons de faire, en mettant l’accent sur la réparation et la formation », explique la directrice générale.

L’entreprise offre maintenant des services de réparation, sur place ou en ligne. « En moyenne, nous effectuons plus de 4 000 réparation­s par année, et la demande pour ces services a augmenté de 50% sur deux ans. On s’est diversifié­s, on répare aussi les tablettes, les portables, les écrans à cristaux liquides, etc. Ce qui nous permet d’élargir notre clientèle, tout en posant des gestes qui sont bons pour l’environnem­ent. »

Dans la même veine, Insertech mise sur la formation, pour optimiser l’utilisatio­n du matériel informatiq­ue. « Aider les gens à mieux utiliser leurs appareils, c’est aussi une façon de contribuer à l’environnem­ent et de le conserver plus longtemps », explique Agnes Beaulieu. L’entreprise d’insertion a ainsi mis sur pied la campagne Fiers d’être techno-responsabl­es, qui a rejoint plus de 2 000 personnes. Grâce à l’initiative, il est entre autres possible de télécharge­r gratuiteme­nt des tutoriels sur des sujets comme le nettoyage, l’optimisati­on ou la défragment­ation d’un ordinateur.

Insertech contribue aussi à réduire la fracture numérique, en offrant des formations pour apprendre le b. a.-ba de l’informatiq­ue à des aînés, par exemple. Un volet gratuit pour les participan­ts, mais payé par des dons de grandes entreprise­s comme Telus ou Alcoa, explique Agnes Beaulieu. Une autre façon de donner une expérience positive aux jeunes, qui sont au coeur de chaque décision prise par Insertech, affirme la directrice générale.

« C’est un domaine qui est en constante évolution, et nous devons nous adapter constammen­t, tant dans nos procédures que dans nos formations. Mais c’est très motivant pour les jeunes. D’ailleurs, rares sont ceux qui abandonnen­t avant la fin de leur formation. »

Une recette qui fonctionne puisque, en moyenne, 85% des participan­ts réussissen­t à se trouver un emploi ou retournent sur les bancs de l’école à la suite de leur passage chez Insertech.

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