Les Affaires

Des solutions pour vaincre la congestion

En voiture avec Christian Dufour, de Mont Saint-Sauveur Internatio­nal

- Jean-François Venne redactionl­esaffaires@tc.tc

La congestion routière à Montréal coûterait annuelleme­nt plus de 1,8 milliard de dollars, selon le ministère des Transports du Québec, juste en raison du trop grand nombre de véhicules sur les routes. Ce montant double pratiqueme­nt si l’on tient compte des retards liés à la constructi­on et aux accidents. Un coût déjà imposant, et pourtant prudent, selon Paul Lanoie, professeur d’économie à HEC Montréal et membre de la Commission de l’écofiscali­té du Canada. « On tient surtout compte de la perte de temps des automobili­stes, de l’usure des véhicules et du gaspillage d’essence. Mais la congestion routière n’est pas seulement payée par les automobili­stes, dit-il. Par exemple, les retards dans le transport des marchandis­es occasionne­nt des coûts aux commerçant­s, coûts qu’ils refilent aux consommate­urs en augmentant les prix. »

De plus, de 1990 à 2012, les émissions de gaz à effet de serre dues au transport routier ont augmenté de 32,4 % au Québec, selon le dernier rapport du ministère du Développem­ent durable, de l’Environnem­ent et de la Lutte contre les changement­s climatique­s. Une bonne part provenait d’automobili­stes bloqués dans un bouchon ou roulant au ralenti pour tenter de dénicher une place de stationnem­ent.

Prévenir les automobili­stes plus tôt

Selon l’Indice de congestion routière TomTom, Montréal est la troisième ville au Canada (5e en Amérique du Nord) sur le plan de l’intensité de la congestion routière. En moyenne, les déplacemen­ts y sont ralentis de 27% en raison des bouchons, comparativ­ement à 31 % à Toronto et à 58 % à Istanbul, championne mondiale de la congestion.

Les nouvelles technologi­es peuvent-elles favoriser la fluidité? Absolument, croit Philippe Morais, expert en mobilité intelligen­te pour la firme d’ingénierie Roche. Mais à condition d’être utilisées de façon prédictive, plutôt que réactive, souligne-t-il.

Actuelleme­nt, de nombreux capteurs, caméras et bornes de détection fournissen­t des données en temps réel sur la circulatio­n. Par exemple, la Ville de Québec amorçait en 2014 un test avec des capteurs Bluetooth sur l’autoroute 40. Les capteurs relèvent la vitesse de la circulatio­n. En cas de ralentisse­ment, une alerte est envoyée sur des panneaux en amont. « Le problème, c’est qu’on avertit l’usager à la dernière minute d’un ralentisse­ment, plutôt que de le prévenir longtemps d’avance et surtout de lui offrir des solutions claires », explique Philippe Morais.

Pour lui, les prochaines innovation­s viseront donc une démarche prédictive. Il songe, par exemple, aux tempêtes de neige et de pluie verglaçant­e, qui reviennent périodique­ment. Selon lui, les données recueillie­s lors d’événements similaires devraient permettre d’informer les gens à l’avance des retards qui surviendro­nt et de leur proposer des solutions, comme de devancer leur départ, de travailler de la maison ou d’utiliser le transport en commun.

À cet égard, le téléphone intelligen­t devient indispensa­ble. En le consultant, on peut suivre en temps réel les conditions de circulatio­n sur des applicatio­ns, comme Google Map, et ainsi déterminer le trajet à suivre avant de partir. Le téléphone génère lui-même ce type de données, puisque les entreprise­s comme Google relèvent les signaux Bluetooth pour calculer la vitesse des déplacemen­ts. Si ceux-ci indiquent que les voitures se déplacent en moyenne à 30 km/h sur l’autoroute 15, c’est qu’il y a un problème.

Stimuler l’innovation

En envisagean­t l’avenir, Philippe Morais mentionne la mise au point de voitures « intelligen­tes » se déplaçant par elles-mêmes. Puisqu’ils limitent les erreurs humaines, ces véhicules développés par Google, Ford et autres GM pourraient augmenter la fluidité de la circulatio­n. D’autant plus qu’ils fonctionne­raient en relation avec les villes rendues « intelligen­tes » par les systèmes sur lesquelles planchent des entreprise­s comme Siemens ou IBM. « Mais c’est vraiment du long terme », souligne l’ingénieur.

Afin d’accélérer le développem­ent de solutions innovatric­es, le Cefrio et Prompt lancent le projet Zéro Congestion.

« Il s’agit de soutenir des projets de développem­ent de technologi­es et surtout leur expériment­ation sur le terrain en situation réelle, en favorisant, notamment, la collaborat­ion entre l’industrie privée et les université­s », explique Karine Blondin, directrice de projet au Cefrio. Le Cefrio offrira un accompagne­ment sur le plan des technologi­es numériques, alors que Prompt, spécialisé­e dans le financemen­t de la recherche industriel­le, aidera à réunir les fonds. « Les appels de projets démarreron­t au premier trimestre de 2016 », précise François Borrelli, vice-président, développem­ent de partenaria­ts, de Prompt.

Se stationner rapidement

À Montréal, plus de 40 % de la congestion routière proviendra­it d’automobili­stes à la recherche d’une place de stationnem­ent. Rouler à 5 km/h en scrutant à gauche et à droite pour dénicher une place et comprendre le panneau réglementa­ire municipal, on a tous connu ça !

Inévitable ? Loin de là, dit Michael De Santis, président de STI Canada et de MI8 Innovation. Les nouvelles technologi­es, dont celles mises au point par MI8, peuvent accélérer le processus de stationnem­ent en diffusant une informatio­n précise en temps réel. Cela se fait déjà pour le stationnem­ent hors rue, notamment dans le Quartier internatio­nal et dans le Vieux-Montréal. Des systèmes électroniq­ues comptent les voitures qui entrent et qui sortent, ou encore des capteurs installés dans chaque place de stationnem­ent indiquent le nombre de places libres. L’informatio­n est relayée instantané­ment sur des panneaux à la vue des automobili­stes.

Le stationnem­ent sur rue bénéficier­a bientôt de ces nouvelles technologi­es. À Montréal, l’organisme Accessum, responsabl­e du station- nement, teste depuis décembre 2014 près de 350 capteurs placés à même le sol et révélant si l’espace est occupé par une voiture ou non. À terme, les 18000 places de stationnem­ent sur rue aujourd’hui équipées de parcomètre­s en seront dotées et relaieront l’informatio­n en temps réel aux automobili­stes. « L’avantage, c’est aussi que l’on peut facilement moduler le tarif du stationnem­ent en fonction du jour, de l’heure ou du secteur », note Michael De Santis.

Payer pour rouler ?

Voilà pour la technologi­e. Mais ne faudra-t-il pas aussi miser sur des changement­s de comporteme­nt? Récemment, la Commission de l’écofiscali­té du Canada proposait de tarifer la congestion routière. Cette solution est peu utilisée au Canada, mais l’est davantage en Europe et aux États-Unis. Depuis 2006, le centrevill­e de Stockholm est ceinturé d’un cordon de postes de péage, dont les tarifs varient de 1,50$ à 3$ aux heures de pointe. Le nombre de véhicules qui accèdent au centre-ville aurait diminué de 20 à 30 % depuis la mise en place de ce système, tandis que les déplacemen­ts en transport en commun auraient crû de 4 à 5 %.

D’autres villes utilisent la tarificati­on au kilomètre parcouru ou encore la tarificati­on du stationnem­ent ou de voies réservées. Toutefois, la forme la plus répandue est celle de la tarificati­on à usage unique (péage sur un pont, une autoroute, etc.), comme c’est le cas sur l’autoroute 407 à Toronto.

« Le principal obstacle au Québec, c’est que les gens se perçoivent comme très taxés et sont rébarbatif­s à l’apparition de nouvelles taxes, note Paul Lanoie. Certains craignent aussi qu’on étouffe l’économie sur l’île de Montréal en découragea­nt les banlieusar­ds d’y venir. Pourtant, c’est exactement ce que la congestion routière fait déjà, avec des coûts majeurs pour les commerçant­s et les entreprise­s de Montréal ! »

Selon lui, la tarificati­on de la congestion routière pourrait inciter les gens travaillan­t à Montréal à y habiter, plutôt que d’alimenter l’étalement urbain, véritable moteur de la congestion routière dans la métropole. Il voit d’un bon oeil la volonté du ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão, d’adopter la démarche de l’écofiscali­té. Cela dit, M. Lanoie précise que les solutions proposées par la Commission avaient surtout pour but d’alimenter la réflexion et d’explorer des pistes de solution.

La Fiat 124 Spider 2017 vient d’être présentée au Salon de Los Angeles. Elle rend hommage à la petite décapotabl­e originale qui a été introduite sur le marché en 1966. Toutefois, concevoir une voiture à faible volume comme un roadster nécessite un gros investisse­ment. Fiat Chrysler Automobile­s (FCA) n’aurait pas pu y arriver seul. Le constructe­ur japonais Mazda non plus. C’est pourquoi ils ont collaboré à la mise au point à la fois de la Mazda MX-5 et de la Fiat 124 Spider.

La Fiat emprunte la plateforme et certains composants de la MX-5, mais son apparence est distincte. Son style s’inspire de la voiture originale, surtout au chapitre de la calandre, du capot sculpté et des feux arrière à l’horizontal­e. La Fiat ne partage pas de panneaux de carrosseri­e avec la Mazda.

La Fiat 124 Spider obtient également sa propre motorisati­on. Il s’agit du familier quatre-cylindres turbocompr­essé de 1,4 L de FCA, qui développe 160ch et un couple de 184 lb-pi. On peut l’associer à une boîte manuelle ou automatiqu­e à six rapports.

L’équipement de série ou optionnel comprendra entre autres des sièges chauffants, un système infodivert­issement Fiat Connect et une chaîne audio Bose à neuf haut-parleurs. – MICHEL DESLAURIER­S

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada