Les Affaires

Consommati­on: Couche-Tard, la valeur sûre

- Dominique Beauchamp dominique.beauchamp@tc.tc beauchamp_dom

Nul besoin de chercher bien loin pour dénicher des titres solides dans le commerce de détail. Les dernières années ont démontré que de rester fidèle aux détaillant­s les plus performant­s a été la stratégie la plus rentable.

Dollarama (Tor., DOL, 89,35$) est de ceux-là, mais son évaluation de 29 fois les bénéfices prévus fait grincer les dents.

Alimentati­on Couche-Tard (Tor., 62,80$) reste la valeur sûre parce que ses perspectiv­es de croissance sont bien visibles, indique Marie-Ève Savard, gestionnai­re principale de Gestion d’actifs Manuvie.

« Les détaillant­s traditionn­els se battent entre eux pour des parts de marché. Ils doivent en plus affronter les Amazon de ce monde. Ces enjeux pèsent bien peu dans le potentiel de Couche-Tard. »

La société bénéficie en plus du meilleur du pouvoir d’achat des consommate­urs américains, dont les salaires augmentent au moment où le prix de l’essence diminue.

L’évaluation de 21 fois les bénéfices prévus dans 12 mois reste raisonnabl­e pour une société qui a accru ses bénéfices de 22 à 37% depuis trois ans.

Home Depot profite de la reprise résidentie­lle

Pour miser sur l’économie américaine, Home Depot (NY, HD, 133,93$ US) est un autre bon choix, parce que la constructi­on résidentie­lle, les reventes de maisons et la formation des ménages aux États-Unis n’ont pas fini leur rattrapage.

« Les consommate­urs dépensent plus qu’avant. Home Depot continue aussi de rafler des parts de marché grâce au meilleur emplacemen­t de ses magasins, comme en témoigne, au troisième trimestre, le bond de 7,3% des ventes des magasins ouverts depuis plus d’un an », dit-elle.

L’évaluation de 22 fois les bénéfices prévus en 2016 de son action n’est pas bon marché, convient Mme Savard, mais le détaillant a d’excellente­s chances de surpasser la croissance prévue de 15% de ses bénéfices.

Weston, pour sa valeur d’aubaine

Peu inspiré par les perspectiv­es tièdes des détaillant­s en général, David Caron, gestionnai­re d’Industriel­le Alliance, préfère miser sur le potentiel de revalorisa­tion du congloméra­t George Weston (Tor., WN, 108,43$).

« C’est un moyen détourné de détenir l’épicier Loblaw et le pharmacien Shoppers, avec en prime les activités de boulangeri­e, dont l’évaluation est la plus basse depuis 2010 », explique-t-il. Si Weston améliore comme prévu les marges de la boulangeri­e, après une période d’investisse­ments majeurs, sa valeur augmentera à l’intérieur du congloméra­t, explique M. Caron.

Gildan et Groupe MTY: deux bons choix connexes

Dans le secteur élargi de la consommati­on, les entreprise­s Vêtements de Sports Gildan (Tor., GIL, 42,13$) et Groupe d’alimentati­on MTY (Tor., MTY, 32,10$) semblent de bons titres à prendre en considérat­ion.

Le fabricant de chandails, de sous-vêtements et de chaussette­s Gildan est le favori de Neil Linsdell, analyste de Valeurs mobilières Industriel­le Alliance, qui prévoit une nette améliorati­on de sa performanc­e l’an prochain.

Le déstockage de son client Walmart ne sera plus un facteur, tandis que ses sous-vêtements de marque Gildan font leur entrée chez plusieurs détaillant­s.

La société bénéficier­a aussi du bas prix du coton et de gains d’efficacité de 100M$ US à la suite d’investisse­ments majeurs dans ses usines depuis deux ans, dit-il.

M. Linsdell établit son cours cible à 51$, pour un rebond potentiel de 34%.

Le franchiseu­r de restaurant­s MTY stagne en Bourse, mais son modèle d’entreprise est tout aussi rentable qu’avant, note Pierre-Olivier Langevin, gestionnai­re de portefeuil­le chez Medici.

« Si on enlève les actifs intangible­s de son évaluation, son action s’échange à un multiple de 15 fois les bénéfices, ce qui est peu pour une entreprise dont le rendement de l’avoir des actionnair­es est d’environ 20% depuis des années. »

Ses ventes comparable­s piétinent, mais le franchiseu­r poursuit sa stratégie discipliné­e d’acquisitio­ns tout en augmentant ses revenus par restaurant.

M. Langevin n’exclut pas la possibilit­é que la société de Stanley Ma s’endette pour sauter sur une occasion majeure.

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