Pétrole: le marché et les analystes prévoient un rebond
Les bénéfices par action augmenteront en 2016 Depuis un an, le WTI a perdu 40 % de sa valeur1
Malgré la récente décision de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de maintenir les prix bas, le secteur pétrolier demeure attrayant pour les investisseurs défensifs et pour ceux qui sont à la recherche d’aubaines, affirment des analystes interrogés par
Le 4 décembre, l’OPEP a sans surprise décidé de maintenir élevée sa production de pétrole brut. Une stratégie qui vise à éliminer les concurrents de l’Arabie saoudite, comme les producteurs de pétrole de schiste, aux États-Unis, ou ceux des sables bitumineux, au Canada.
Cela dit, même si les contrats à terme de décembre 2016 sur le West Texas Intermediate (WTI) ont légèrement reculé à la suite de l’annonce de l’OPEP, les prix futurs du pétrole brut sont toujours supérieurs aux cours actuels.
Le contrat à terme de décembre 2016 sur le WTI au CME Group – les Bourses de New York et Chicago – s’établit à 45,25$ US le baril, tandis que le prix au comptant actuel ( spot) se situe autour de 36,50$ US.
Une majorité d’analystes semblent encore plus optimistes que le marché. Selon un sondage Bloomberg, ils s’attendent à un prix moyen de 59$ US au quatrième trimestre de 2016.
Dans ce contexte, quels titres les investisseurs doivent-ils surveiller?
Jean-René Adams, cochef des placements et vice-président des marchés nord-américains chez Hexavest, s’intéresse aux titres de TransCanada (Tor., TRP, 41,31$) et d’Enbridge (Tor., ENB, 41,92$), deux transporteurs de pétrole.
« Ils sont moins touchés par une baisse des prix du pétrole », dit-il, en précisant que les deux entreprises versent un « dividende élevé » et qu’elles ont un « bilan solide ».
De décembre 2014 au début de décembre 2015, le WTI a perdu 40% de sa valeur, pour s’établir à 37,05$ US. Pendant la même période, le titre de TransCanada a reculé de 18%, tandis que celui d’Enbridge a retraité de 25%.
Une préférence pour les grandes pétrolières intégrées
Jean Duguay, premier vice-président, placements, et gestionnaire principal chez Gestion de placements Eterna, dit pour sa part préférer les grandes pétrolières intégrées comme Suncor Energy (Tor., SU, 34,77$), Canadian Natural Resources (Tor., CNQ, 28,80$) et Imperial Oil (Tor., IMO, 40,41$).
« Dans le contexte actuel, ces titres sont plus sécuritaires », dit Jean Duguay. Il précise que ces sociétés ont réduit leurs coûts de production et disposent de liquidités pour investir.
Depuis un an, le titre de Suncor Energy s’est apprécié de 3%, tandis que ceux de Canadian Natural Resources et d’Imperial Oil ont reculé respectivement de 19% et de 18%.
Vincent Fournier, gestionnaire de portefeuille chez Claret, investit dans North American Energy Partners (Tor., NOA, 2,60$), une entreprise diversifiée d’Edmonton, qui fournit des équipements pour les secteurs de la construction, des mines et des pipelines.
« Nous aimons encore ce titre et investissons dans ses actions ordinaires », souligne-t-il, en précisant que la haute direction est « excellente » et que l’action a du potentiel de croissance. Depuis un an, le titre a toutefois perdu 36% de sa valeur.
La copropriété règne
Les plex et les copropriétés en location devraient aussi demeurer populaires, selon M. Cardinal. Dans le premier cas, il ne s’agit pas d’un placement à court terme. « Les acheteurs espèrent une plus-value à long terme. »
Pour ce qui est des condos, « les petits investisseurs qui les achètent pour les louer profitent du fait qu’il n’y a pas de conversion à faire, l’immeuble étant déjà subdivisé en copropriétés », explique l’analyste.
Et ces logements, surtout au centre-ville, « trouvent souvent preneurs », dit Robert Hogue. « Mais ils font concurrence aux plex, puisque ça déplace les locataires. »
Martin Desfossés, coach immobilier chez DuProprio, propose aux petits investisseurs de réfléchir aux « flips » de propriétés, où un acheteur acquiert une résidence, la rénove et la revend à profit. « Tout le monde est capable de le faire. Mais le deal se fait à l’achat. On doit savoir négocier pour en arriver à une entente intéressante. En outre, il ne faut surtout pas s’improviser expert si on décide de rénover une résidence. »
Autre conseil de M. Desfossés, lui-même un investisseur immobilier : « Les grands terrains, ce sont de super-investissements. J’ai déjà acheté 104 acres que j’ai revendus [intégralement] après trois mois avec 30 % de profit. Pour trouver un lot intéressant, il faut aller se promener. Une bonne occasion n’est pas toujours annoncée ».