Les Affaires

Parce qu’on se souhaite tous la santé

- Claudine Hébert

Le surplus de poids, l’inactivité physique et les régimes alimentair­es malsains sont associés à des baisses de productivi­té en entreprise supérieure­s à 10%. De plus, ils font augmenter le taux d’absentéism­e, le nombre de blessures et le nombre de demandes de prestation de soins de santé en milieu de travail, soutient l’organisme à but non lucratif ÉquiLibre. Toutefois, l’organisme montréalai­s qui vient en aide aux personnes vivant un problème de poids ou d’image corporelle est convaincu d’avoir trouvé la solution : proposer des formules adaptées en fonction du sexe des participan­ts.

Destiné aux femmes, le nouveau programme Alizée d’une durée de huit semaines est, par exemple, axé davantage sur la discussion et les échanges. Concocté pour les hommes, le programme Rallye de six semaines se veut quant à lui plus direct et comprend des éléments de compétitio­n.

« Avec les années, nous avons constaté qu’en matière de gestion de poids, plusieurs aspects différenci­ent la perception que les hommes et les femmes ont de leur image corporelle et de leurs motivation­s. D’où l’idée de créer ces programmes », explique Andrée-Ann DufourBouc­hard, nutritionn­iste et chef de projet chez ÉquiLibre. Prenez les hommes, dit-elle: ils sont portés à sous-estimer leurs poids; pourtant, plus de 50% d’entre eux font de l’embonpoint.

L’élaboratio­n de ces programmes, largement financée par l’Agence de la santé publique du Canada ainsi que par le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, sont le fruit de plus de sept ans de recherche, d’évaluation et d’expériment­ation menées dans près d’une dizaine de milieux de travail tels que Bombardier, CGI, SSQ Groupe financier et l’hôpital Shriners, souligne Mme Dufour-Bouchard.

Afin de maximiser l’introducti­on de ces programmes en entreprise, ÉquiLibre s’est associée à Olympe, une firme de consultant­s de Montréal spécialisé­e en santé et bien-être en milieu de travail depuis 1984. L’entreprise, composée d’une quarantain­e d’employés, compte déjà plus de 600 clients en entreprise­s au Québec. Olympe et ÉquiLibre souhaitent convaincre au moins une quinzaine d’entreprise­s. Du moins pour la première année.

« Convaincre les entreprise­s des bienfaits de tels programmes continue de représente­r un défi », reconnaît Guy Ménard, vice-président principal d’Olympe. Les investisse­ments en matière de santé et bien-être, poursuit-il, constituen­t des investisse­ments discrétion­naires. Ce sont généraleme­nt des programmes qui subissent en premier les soubresaut­s économique­s des entreprise­s. Le dirigeant soutient toutefois que de telles initiative­s sont devenues des facteurs de rétention des employés. Et que, selon des sondages maison menés auprès de la clientèle au cours des dernières années, « chaque dollar investi dans des programmes de saines habitudes a rapporté deux dollars ».

Malgré l’apport que peuvent avoir des investisse­urs étrangers, Niklas Zennström n’en déplore pas moins le manque de capital de croissance en Europe. C’est pour remédier à cette situation qu’il a mis sur pied le fonds londonien Atomico, qui a pour mission d’aider les start-up européenne­s à devenir des géants technos. Depuis sa fondation en 2006, Atomico a notamment investi dans Rovio et Supercell.

Le risque, selon Niklas Zennström, est que des start-up européenne­s au grand potentiel se fassent devancer par des joueurs américains mieux financés. Le manque de financemen­t explique sans doute aussi pourquoi de nombreuses jeunes pousses scandinave­s finissent par déménager leur siège social. « Quand une start-up vient d’une petite région, je pense que c’est inévitable qu’elle arrive à un point où elle doive déménager », fait valoir Daniel Blomquist, associé de Creandum, un fonds suédois de 270 millions de dollars américains (répartis sur trois fonds) qui finance des start-up au stade du démarrage. Le fonds, qui a investi dans la suédoise Spotify, a d’ailleurs ouvert un bureau à Palo Alto, en Californie, qui sert essentiell­ement à accompagne­r ses start-up dans la Valley et à tisser des liens avec les fonds américains. C’est un phénomène bien documenté que les cultures très hiérarchiq­ues ont tendance à étouffer la créativité, ne serait-ce que parce que les idées s’y entrechoqu­ent très rarement. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles la Silicon Valley s’est enracinée sur la côte ouest des États-Unis, où la hiérarchie a moins d’importance que sur la côte est. Sur ce front, toutefois, les pays scandinave­s possèdent une longueur d’avance. En effet, ces derniers font partie des pays les moins hiérarchiq­ues du monde, selon le Power Distance Index de Hofstede, qui place les États-Unis à leur traîne.

Sans surprise, ce trait culturel joue en faveur des start-up scandinave­s, qui parviennen­t à croître sans pour autant devenir hiérarchiq­ues. C’est ce qu’a réussi à accomplir le pdg de Supercell, Ilkka Paananen, qui refuse d’exercer toute forme de contrôle sur les jeux produits par son studio. « La direction est là pour créer un environnem­ent qui permet à nos employés d’avoir ce qu’il faut pour faire ce qu’ils font le mieux, soit des jeux », lance-t-il.

Supercell est ainsi composé de plusieurs cellules, qui agissent comme autant de studios indépendan­ts. Ainsi, ce sont les employés de chaque cellule qui prennent toutes les décisions par rapport à leur jeu, de sa conception à sa commercial­isation. Ce modus operandi s’applique autant aux nouveaux jeux du studio qu’à sa vache à lait Clash of Clans, qui l’a fait connaître. La direction de Supercell n’intervient jamais, puisque ce sont en quelque sorte les joueurs qui décident du sort de chaque jeu. En effet, si un jeu n’atteint pas un niveau d’engagement prédétermi­né, il est automatiqu­ement éliminé et l’équipe revient à sa planche à dessin.

« Il n’y a pas de gestionnai­res pour dire à nos employés quoi faire ; alors, s’ils ont un échec, ils ne peuvent pas blâmer les processus, car il n’y pas de processus chez Supercell et ils ne peuvent pas accuser la direction », dit Ilkka Paananen.

De manière à responsabi­liser ses employés, Supercell envoie à chacun d’entre eux un courriel quotidien rassemblan­t les résultats de tous ses jeux. Ainsi, les gestionnai­res n’ont pas besoin d’exercer de pression sur les employés du studio, puisqu’ils la ressentent euxmêmes de première main. « Ce n’est pas un environnem­ent pour tout le monde, car ça peut être chaotique par moment, mais ça nous permet d’attirer les meilleurs », lance Ilkka Paananen.

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Alain Mérieux,président, Institut Mérieux
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