Les Affaires

Mine de Malartic : vers un protocole d’acquisitio­n de maisons en mai

- Antoine Dion-Ortega redactionl­esaffaires@tc.tc

Lueur d’espoir pour les citoyens de la zone sud de Malartic, en Abitibi-Témiscamin­gue. À en croire la firme Transfert Environnem­ent et Société, les résidents de la ville indisposés par les activités de la Mine Canadian Malartic (MCM) pourraient compter sur un protocole d’acquisitio­n, de dédommagem­ent et d’accommodem­ent d’ici mai 2016. C’est du moins l’objectif que s’est fixé un nouveau comité de travail constitué le 15 décembre dernier.

Il semble que le Comité de citoyens de la zone sud de la voie ferrée, qui représente les quelque 710 ménages les plus près de la fosse, soit en voie de s’entendre avec la MCM. Le comité réclame depuis des mois que soit établi un protocole clair qui permette à ceux qui le souhaitent de vendre leur maison à la minière, ou que celle-ci les dédommage ou les satisfasse.

« Si ce n’est pas dans sa version finale, les parties veulent qu’en mai elles aient une solution avancée, quelque chose de clair », a dit Nathalie Dallaire, conseillèr­e de Transfert Environnem­ent et Société mandatée pour faciliter les discussion­s entre les parties. Elle-même originaire d’Abitibi-Témiscamin­gue, Mme Dallaire n’est pas étrangère au dossier, bien qu’elle n’y ait jamais travaillé directemen­t.

Un premier obstacle levé

Jusqu’en décembre dernier, le Comité de citoyens de la zone sud de la voie ferrée et la MCM ne s’entendaien­t même pas sur la compositio­n du groupe de travail chargé de rédiger un tel protocole. Cette première pierre d’achoppemen­t semble avoir été partiellem­ent levée lors d’une rencontre tenue le 15 décembre entre le comité citoyen, la minière, la Ville de Malartic et le comité de suivi de la MCM.

« C’est le groupe qui a décidé ensemble des meilleures conditions pour travailler, a mentionné Mme Dallaire. Le comité de travail, ils le voient présenteme­nt composé des quatre parties pré- sentes à la réunion. » Chaque partie enverrait à la table trois délégués, pour un total de 12 personnes.

Mme Dallaire n’exclut toutefois pas que « des experts [se joignent au comité] ici et là dans le processus ». Est-ce à dire que la Coalition pour que Québec ait meilleure mine a finalement pu intégrer le groupe de travail, comme le souhaite le comité citoyen ? « À la table de travail, dans le comité de travail, non, répond Nathalie Dallaire. Mais ce qui va graviter autour, les parties veulent l’aborder, mais il n’y en a pas été question. »

Un outil pour l’avenir

Finalement, le projet d’expansion de la fosse Malartic – un autre sujet sensible – a lui aussi été examiné le 15 décembre. La MCM a déposé une étude d’impact environnem­ental en février 2015 dans le but de prolonger sa fosse au gisement Barnat et de dévier la route 117. Le Bureau d’audiences publiques sur l’environnem­ent devrait se pencher sur le projet en 2016.

« Tout le monde a la vision d’un outil à long terme, a répondu à ce propos Mme Dallaire. Estce que ça inclut le projet d’expansion, et comment ? On verra. Mais indirectem­ent, oui, [les parties] l’ont abordé. » Elle ajoute que cet outil serait « modulable » au cours du temps.

Si les quatre parties prenantes ont convenu de faire affaire avec Transfert Environnem­ent et Société, firme spécialisé­e dans les enjeux d’acceptabil­ité sociale, c’est la MCM qui paiera la note. « Si une seule des quatre parties n’acceptait pas notre mandat, on n’y allait pas, a tenu à préciser Mme Dallaire. La neutralité est primordial­e dans ce dossier-là. »

Le nouveau groupe de travail s’est déjà réuni une première fois le 6 janvier, après quoi les réunions devraient se suivre toutes les deux semaines, jusqu’à ce qu’un protocole soit établi. Une source proche du dossier a toutefois noté une certaine urgence du côté du comité citoyen qui, fatigué de tourner autour du pot, souhaite entrer le plus vite possible dans le vif du sujet : les modalités d’acquisitio­n de maisons dans la zone sud par la MCM.

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