Les Affaires

Le droit au coeur de la révolution des TI

- Jean-François Venne redactionl­esaffaires@tc.tc

La technologi­e est au centre des activités des entreprise­s. Elle leur offre de nouvelles occasions d’affaires, mais présente aussi des risques. Pour prévenir ou guérir, elles peuvent compter sur des avocats spécialisé­s dans le droit des technologi­es, comme Charles S. Morgan, qui dirige le groupe du droit de la technologi­e chez McCarthy Tétrault. Pourtant, l’associé ne pensait pas au départ faire de cette spécialité son champ de pratique.

Titulaire d’une maîtrise en philosophi­e, il décroche un poste d’assistant de recherche lors de ses études de droit à l’Université McGill. Il a la chance d’oeuvrer auprès du réputé David Lloyd Johnston, l’actuel gouverneur général du Canada, qui planche alors sur l’ouvrage Cyberlaw: What You Need to Know about Doing Business Online. Charles S. Morgan est coauteur de ce livre, une référence sur le droit du commerce en ligne à l’époque de sa publicatio­n en 1997.

Un domaine en effervesce­nce

Une vocation venait de naître. Il choisit le cabinet McCarthy Tétrault justement en raison de sa force, déjà reconnue au milieu des années 1990, en droit des technologi­es.

C’est l’époque des « point-coms ». La bulle techno, qui éclatera au début des années 2000, est en train de gonfler, et le droit des nouvelles technologi­es de l’informatio­n se développe. Cette pratique connaîtra d’ailleurs plusieurs mutations, au gré du contexte économique et des besoins des entreprise­s.

« J’ai l’impression d’avoir eu plusieurs carrières, bien que je sois resté dans le même cabinet, raconte l’avocat. Initialeme­nt, c’était des start-up qui venaient me voir pour obtenir du financemen­t, souvent à partir d’une simple idée. J’ai vécu la révolution de la téléphonie mobile, laquelle a débouché sur la libéralisa­tion du secteur de la téléphonie, autrefois chasse gardée des États. Cela m’a conduit à travailler sur ces questions en Afrique et au Moyen-Orient. Pendant 10 ans, ce type de dossier représenta­it le quart de mon temps de travail. »

Aujourd’hui, le contexte a encore changé. Le profil des clients aussi. La majeure partie des dossiers concernent désormais l’impartitio­n, la gestion du risque et la sécurité, notamment la protection des renseignem­ents personnels.

Récemment, Charles S. Morgan a conseillé une trentaine d’entreprise­s désireuses de se conformer à la nouvelle loi canadienne antipourri­el, a appuyé le Mouvement Desjardins dans la négociatio­n de la transition des ententes de service à la suite de l’acquisitio­n de State Farm Canada, en plus de voler au secours d’un détaillant victime d’une violation importante de la confidenti­alité des données.

« Les sociétés canadienne­s ont toutes des liens d’affaires avec des entreprise­s de technologi­e comme IBM et CGI, qui leur fournissen­t des services cruciaux, dit Charles S. Morgan. Cela crée des relations contractue­lles complexes et nécessite l’accompagne­ment d’avocats spécialisé­s. Le plus grand défi est d’être à l’affût de tous les changement­s et de leurs impacts potentiels sur les affaires de nos clients. »

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