Les Affaires

Les trois clés de la culture d’une entreprise

- Carl Simard Expert invité

Au début de décembre, nous avions émis notre cible de 2 100 points pour le S&P 500 en 2016. Nous étions relativeme­nt très prudents. Aujourd’hui, cette cible commence à sembler optimiste (l’indice a clôturé la séance du 18 janvier à 1880,33 points). Je ne la changerai pas, pour l’instant. Ce recul est une occasion d’achat à notre avis. Je ne vois pas cette correction comme durable. Il n’y a pas de récession américaine à l’horizon. De plus, il n’y a pas de choc monétaire aux États-Unis. En fait, on est dans un processus de normalisat­ion de la politique monétaire. Parmi une foule de gens habillés en completcra­vate, tout en haut de la tour de la Banque TD, au centre-ville de Toronto, se trouvait un grand gaillard. Portant une longue barbe et vêtu d’un t-shirt Under Armour.

« Il détonne vraiment, mais voici un actionnair­e bien satisfait de ses rendements », se dit-on en le reconnaiss­ant. Il est sur le point de participer, comme nous, à l’assemblée annuelle de Constellat­ion Software.

« Constellat­ion Software est-elle l’affaire de l’esprit mathématiq­ue d’un seul maître à bord? » Voilà une des questions critiques que nous souhaition­s clarifier en participan­t à l’assemblée. Car, si tel devait être le cas, il était inévitable à nos yeux que cette gouvernanc­e détruise l’organisati­on à un moment ou à un autre.

Il n’existe pas de réponse facile à cette question. L’appréciati­on repose souvent sur une intuition personnell­e, laquelle peut parfois jouer des tours.

Un cadre de référence est donc nécessaire lorsque vient le moment d’évaluer si la culture d’une entreprise est gagnante ou non.

Quelques grilles peuvent sans doute être élaborées. Trois clés principale­s devraient cependant s’y trouver :

1. Cherchez des sociétés qui sont dotées d’un plan d’incitatifs qui motivent les employés à se dépasser, et ce, conforméme­nt aux intérêts des actionnair­es à long terme; Je ne me qualifiera­is pas de « pessimiste ». J’ai entendu certains analystes prédire un rebond du prix des ressources naturelles. Pour que cela survienne, il faudra que l’Arabie saoudite reprenne le contrôle des prix en diminuant l’offre de pétrole. Il faudra également que l’économie mondiale s’améliore et que la demande augmente. J’ai de la difficulté à entrevoir une remontée du prix des ressources. Ce n’est pas notre prévision, mais on peut se demander si le Canada ne se dirige pas vers une tempête parfaite en raison des difficulté­s de l’Alberta et du secteur immobilier. L’économie canadienne a résisté à la crise grâce à l’endettemen­t des ménages. La dépense est faite. Il faut payer la facture. Qu’est-ce qui va prendre le relais ? De plus, la dépréciati­on du dollar canadien entraîne de l’inflation, ce qui réduit le pouvoir d’achat des ménages. Un huard faible peut favoriser les exportatio­ns, mais ça prend du temps. De plus, beaucoup d’entreprise­s doivent importer à un prix plus élevé avant d’être capables d’exporter. Il faut être dans tous les secteurs. Par exemple, le titre d’Alimentati­on Couche-Tard (Tor., ATD.B) est cher, mais c’est un bon choix pour investir dans la consommati­on. Ça fait partie d’une stratégie d’ensemble. C’est la même chose pour les titres sensibles aux taux d’intérêt. Même si nous croyons qu’il est possible que les taux descendent, il faut avoir une participat­ion dans le secteur. Dans cette optique, nous aimons la Banque RBC (Tor., RY), Boralex (Tor., BLX) et Manuvie (Tor., MFC). Dans le secteur industriel, nous aimons le Canadien National (Tor., CNR), Magna (Tor., MG), SNC-Lavalin (Tor., SNC) et TransForce (Tor., TFI).

Le président de Constellat­ion Software a également qualifié sa décision passée de se financer avec une facilité de crédit de « pure folie ». Il soutient que financer à court terme des sociétés à détenir éternellem­ent n’a généraleme­nt pas de sens.

Voilà essentiell­ement ce que nous recherchon­s d’un investisse­ment à long terme. Une société décentrali­sée, gérée en vue de l’éternité et dotée d’un plan de rémunérati­on incitant les employés à générer de la valeur pour les actionnair­es. Sur cette base, Constellat­ion Software est encore promue à un bel avenir.

Et pour ceux qui se demandent qui était ce grand gaillard à la longue barbe lors de l’assemblée annuelle, il s’agissait de Mark Leonard, le pdg de l’entreprise.

Les clients et les associés de MEDICI possèdent des actions de Constellat­ion

Software.

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