Les Affaires

Un outil pour mieux répartir les tâches

- Chloé Machillot redactionl­esaffaires@tc.tc

« Dans 53% des cas, une ambiance négative au travail nuit à la productivi­té des employés, affirme Denis Morin, professeur au Départemen­t d’organisati­on et ressources humaines de l’ESG UQAM. Plusieurs études montrent qu’une mauvaise organisati­on y contribue; c’est une source de fatigue, de surmenage et d’absentéism­e, voire de dépression! »

Cette corrélatio­n entre organisati­on du travail, bien-être et performanc­e a mené trois diplômés de l’ESG UQAM à créer le logiciel Beeye en juillet 2014, un outil Web qui permet aux gestionnai­res d’avoir une vision globale des activités de leur équipe pour faciliter la répartitio­n des efforts.

« Les outils de gestion traditionn­els que les entreprise­s utilisent répertorie­nt les grands projets, mais ces derniers ne représente­nt que 20% de la réalité des employés. En effet, ceux-ci effectuent aussi de nombreuses petites tâches dont on ne tient pas forcément compte dans la planificat­ion de leur emploi du temps », explique Adrien Sicard, cofondateu­r et chef de l’exploitati­on de Beeye, de Montréal.

Des projets d’envergure aux banales tâches administra­tives ou sectoriell­es, l’outil offre aux gestionnai­res une vision globale des activités de leurs employés afin qu’ils puissent leur assigner une charge de travail plus réaliste. Les baromètres du logiciel permettent de constater rapidement la surcharge de travail d’un employé et de redistribu­er certaines de ses tâches à ses collègues moins occupés.

« Grâce aux indicateur­s disponible­s, Beeye nous permet d’évaluer rapidement la capacité de notre équipe de conseiller­s afin de répondre plus rapidement aux besoins de nos clients », témoigne Jean Mainville, conseiller en optimisati­on de processus dans l’équipe marketing et innovation du Mouvement Desjardins.

Outre Desjardins, de grandes sociétés québécoise­s comme Uniprix et Pomerleau utilisent déjà le logiciel. De plus, Beeye cherche actuelleme­nt à conclure une entente avec son premier client à l’étranger, le groupe-conseil en améliorati­on de la performanc­e Ayming, de France.

Meilleure reconnaiss­ance

Par définition, l’efficacité de ce logiciel collaborat­if dépend de l’assiduité des employés à l’utiliser. « Les logiciels de gestion traditionn­els et autres tableaux Excel découragen­t souvent les employés en raison de leur complexité. On veut qu’ils utilisent cet outil par réflexe, au même titre que les applicatio­ns qu’ils solliciten­t au quotidien », explique Antoine Lemaitre, responsabl­e des implantati­ons et cofondateu­r de Beeye (Julie Delisle est la troisième cofondatri­ce).

À long terme, les utilisateu­rs de Beeye bénéficien­t d’un meilleur sentiment de reconnaiss­ance de la part de leur gestionnai­re, car celui-ci prend conscience de toutes les actions qu’ils réalisent au quotidien.

La licence Beeye coûte entre 65 et 95$ par employé, par mois. L’entreprise emploie huit personnes, et son chiffre d’affaires est passé de 65 000$ en 2015 à 300 000$ en 2016. Elle prévoit atteindre le million l’an prochain, en visant notamment les marchés des télécommun­ications et de la finance. Beeye a reçu plusieurs récompense­s, dont celles de la Fondation Montréal inc. et de Futurprene­ur.

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