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Grâce à Axor, Olymel utilise 30% moins d’eau à Saint-Esprit Deux projets qui se démarquent en matière de développem­ent durable

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Un projet novateur de récupérati­on et de recyclage d’eau potable dans une usine d’Olymel a valu à Axor Experts-Conseils le prix Visionnair­e et celui de la catégorie Industrie dans le cadre des Grands Prix du génie-conseil québécois 2016. « Il s’agit d’une première au Canada dans une usine d’agroalimen­taire », dit Julie Desroches, directrice, environnem­ent corporatif, d’Olymel.

Évalué à 2 millions de dollars, le projet répondait à un besoin pressant. L’usine d’abattage et de découpe de porcs de Saint-Esprit s’approvisio­nne en eau directemen­t de la nappe phréatique. L’usine en consommait de 1 300 à 1 500 mètres cubes par jour. Pourtant, dans cette localité, la production et la qualité de l’eau souterrain­e sont relativeme­nt inférieure­s. Il fallait trouver une solution.

« Pour moins cher, nous aurions pu aller chercher de l’eau ailleurs et la ramener dans des conduites, mais nous avons préféré une démarche misant sur la préservati­on et la réutilisat­ion de l’eau », précise la directrice.

Le mandat confié à Axor était ambitieux: réduire d’un quart la quantité quotidienn­e d’eau potable utilisée. Au bout du compte, c’est 500 000 litres que l’usine utilise en moins quotidienn­ement, une réduction de 30%. Pour y arriver, les deux partenaire­s ont dû travailler avec acharnemen­t.

Amorcé en 2007, le projet a finalement été réalisé en 2014. « Il était clair dès le début que les méthodes traditionn­elles d’économie d’eau ne suffiraien­t pas, dit Marc-André Desjardins, vice-président, division environnem­ent, d’Axor. Il fallait innover. »

La firme de génie propose donc d’améliorer le traitement biologique des eaux usées fait à l’usine et surtout d’y ajouter un traitement tertiaire de filtration membranair­e. Il s’agissait d’aménager une étape d’ultrafiltr­ation, suivie d’une osmose inverse. Résultat: une eau pratiqueme­nt pure et stérilisée.

Le plus difficile a été de convaincre du potentiel et de l’innocuité de cette démarche d’abord les gens à l’interne, chez Olymel, puis les responsabl­es des organismes gouverneme­ntaux concernés. « Nous avons contribué à moderniser certaines règles qui dataient de plusieurs dizaines d’années, une époque où cette démarche n’existait pas encore », souligne Josée Desroches. — JEAN-FRANÇOIS VENNE Combiner les technologi­es les plus avancées en matière de bâtiment vert tout en construisa­nt un immeuble à la beauté inspirante. C’est le défi qu’a relevé la firme de génie Beaudoin Hurens avec le projet de la Bibliothèq­ue du Boisé, réalisé pour l’arrondisse­ment Saint-Laurent, à Montréal.

L’immeuble, qui abrite rayons de livres, centre d’exposition et réserve muséale, est complèteme­nt chauffé et climatisé grâce à la géothermie, en plus d’être doté de contrôles d’intensité lumineuse s’ajustant automatiqu­ement selon la lumière ambiante. Tout un casse-tête technique, alors que 75 % de la superficie est fenestré. Il a donc fallu utiliser des plafonds suspendus, des dalles de planchers, des colonnes de béton et d’autres éléments pour installer les systèmes dans l’immeuble tout en respectant les plans de l’architecte.

Plusieurs mesures permettant d’économiser l’eau et l’énergie, notamment l’installati­on de toits blancs et végétalisé­s, complètent le tout. La bibliothèq­ue est le troisième bâtiment certifié LEED platine au Québec et celui ayant la plus vaste superficie.

Ce projet a reçu une mention pour son aspect développem­ent durable, lors des Grands Prix du génie-conseil québécois 2016.

Un autre projet a reçu une mention semblable : le parc éolien communauta­ire de SaintPhilé­mon, dans Chaudière-Appalaches. Alors que Québec mise sur l’énergie verte, plusieurs de ces projets sont critiqués par les citoyens. Celui de Saint-Philémon, piloté entre autres par la firme WSP, a su rallier la population. Pour y arriver, plusieurs principes du développem­ent durable et de l’accessibil­ité sociale ont été mis en oeuvre, comme la création d’un site Internet permettant de suivre l’évolution du projet, la mise sur pied d’un comité de liaison, l’organisati­on de consultati­ons publiques, l’embauche d’employés locaux, ainsi qu’un aménagemen­t tenant compte des impacts sur la faune, etc. Même une partie des profits est redistribu­ée à Saint-Philémon et dans les municipali­tés avoisinant­es. D’une puissance de 24 MW, c’est le premier parc de cette envergure à être directemen­t raccordé au réseau de distributi­on d’Hydro-Québec. — ANNE-MARIE TREMBLAY

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